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jeudi, 08 mai 2008

Le gouvernement fédéral belge encore dans la tourmante pour une banalité

Après une semaine de crise, on en est toujours aux combats en trois ou quatre lettres : Nord contre Sud sur BHV. Et ce devrait être le cas jusqu'à l'ultime limite : ce jeudi 14 heures, lorsque s'ouvrira la séance plénière de la Chambre.
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Voilà huit jours que les partis de la majorité tentent d'éviter un « clash ». A savoir un vote majorité flamande contre minorité francophone, qui scinderait l'arrondissement électoral de BHV et plongerait le gouvernement (le pays ?) dans une crise profonde. Les Flamands invitent les francophones à enclencher une procédure en conflit d'intérêts, pour retarder de 120 jours ce vote et ne comprennent pas que ce ne soit pas déjà fait. Les francophones jugent que, l'exécutif prônant la solution négociée, ce vote tient lieu de déclaration de guerre.

Dans ce contexte, le Premier ministre est censé rechercher une solution. Mardi soir, il rencontrait son cartel CD&V/N-VA (qui avait refusé, la veille, un compromis accepté par tous les autres). Mercredi, il poursuivait ses contacts. Mais le soir, toujours pas de fumée blanche. D'aucuns l'accusent de ne pas jeter tout son poids dans la balance. Et, même parmi les siens, on ne croit plus guère en sa capacité à trouver une solution. Alors : que se passera-t-il ? « La » réunion clé se tient ce matin : le groupe CD&V/N-VA se réunit pour affiner sa stratégie. Il devrait s'en tenir à la tactique dessinée ce week-end : demander la mise à l'agenda de la proposition de loi BHV. Mais il devrait proposer de l'ajouter à l'ordre du jour, ce qui place le point en fin de séance. Donc pas avant 19 ou 20 heures.

Car, en début de séance, le gouvernement devrait demander, par la voix du Premier ministre, d'inscrire à l'agenda la loi-programme, dont l'examen devrait prendre quelques heures. C'est en tout cas la stratégie gouvernementale arrêtée mercredi, avec l'assentiment du CD&V Jo Vandeurzen. Sera-t-elle acceptée (et votée) par l'ensemble du groupe CD&V/N-VA ? Un bon test du leadership d'Yves Leterme.

Ensuite, le camp du même Premier ministre demandera l'inscription de la proposition BHV. Est-il imaginable qu'ils y renoncent ? Peu probable. D'autant, nous confirment deux CD&V dont le président ff Wouter Beke, qu'Yves Leterme ne l'a même pas demandé à ses troupes (jusqu'à mercredi soir en tout cas). Il suit ses élus et non l'inverse.

Une fois BHV inscrit par un vote flamand, quelle sera la riposte francophone ? Officiellement, le secret est bien gardé. « On réagira si on doit réagir », précise Didier Reynders. Qui insiste : « Nous avons défini, mardi, une position commune. Qui nous permet d'agir si nécessaire. » On n'en saura pas plus. Mais il est plus que probable que les députés francophones déposeront d'abord des amendements dont le renvoi au conseil d'Etat permettra de reporter le vote. Puis, une procédure en conflit d'intérêts devrait être lancée. Par les Bruxellois francophones : l'assemblée de la Cocof se réunit ce vendredi. Jusque-là, on est dans l'affrontement Nord-Sud classique. Là où cela pourrait se corser, c'est que certains francophones ne font pas mystère de leur intention de bloquer le premier et donc le deuxième paquet de réformes institutionnelles. Et là, on voit mal comment le Nord pourrait rester calme. On l'a compris : des deux côtés, la stratégie semble suicidaire. Au Nord, on juge normal de « laisser faire la procédure parlementaire », feignant d'ignorer la provocation qu'elle induit. Au Sud, on croit pouvoir, en retour, refuser tout débat communautaire, sans que cela ne soit explosif pour le gouvernement. Officiellement, personne ne veut « tomber » ; mais chacun se dit

que, si la coalition chute, il pourra se présenter à l'électeur sous les traits du meilleur Flamand/francophone

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