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mercredi, 23 avril 2008

L'Irak appelle ses voisins à empêcher les terroristes d'entrer sur son territoire

KOWEIT - Nouri al-Maliki a exhorté mardi les pays voisins de l'Irak à "empêcher les terroristes" d'entrer sur son territoire, mais a aussi tendu la main aux pays arabes pour qu'ils se décident à ouvrir des représentations diplomatiques à Bagdad et cessent de "trouver des excuses" liées à l'absence de sécurité.

Le Premier ministre irakien a délivré ce double message teinté d'une certaine déception en ouverture de la troisième conférence ministérielle élargie des pays voisins de l'Irak.

La réunion s'est tenue à Koweit en présence de représentants des Etats membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et du G-8, dont la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et son homologue français Bernard Kouchner.

Le projet de résolution de la conférence, dont une copie a été obtenue par l'Associated Press, appelle à une aide accrue des pays voisins de l'Irak dans le cadre de la lutte contre les milices et à une "assistance pour le règlement de la question de la dette irakienne".

Lors des réunions précédentes, les voisins de l'Irak avaient pris de semblables engagements, peu suivis d'effets. Ils avaient également promis d'ouvrir des missions diplomatiques à Bagdad, mais aucun n'a pour l'heure franchi le pas.

D'où la frustration exprimée par Nouri al-Maliki, qui a estimé "difficile d'expliquer pourquoi des échanges diplomatiques (entre l'Irak et ses voisins) n'ont pas eu lieu". "Nombre de pays étrangers ont maintenu leur mission diplomatique à Bagdad et n'ont pas trouvé des excuses liées à la sécurité", a-t-il déploré.

Soulignant que Bagdad avait tendu la main à ses voisins pour améliorer leurs relations, le Premier ministre irakien s'est déclaré déçu de ne pas avoir reçu une réponse plus positive de ses "frères et amis" régionaux.

"Nous devons être patients avec nos frères arabes", a tempéré son chef de la diplomatie Hochyar Zebari. "Je pense que la volonté est là".

Washington, qui pour sa part pousse pour faire accepter par la région le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki, a fait savoir, par la voix de Condoleezza Rice, que la prochaine réunion des pays voisins se tiendrait à Bagdad, "autre signe" à ses yeux "que les choses vont de l'avant".

Pour Nouri al-Maliki, l'Irak a "passé la crise" et est plus sûr qu'il y a un an. Mais les pays voisins continuent d'attiser les violences en Irak et y forment des terroristes, a-t-il accusé. "Nous exhortons les pays voisins à déployer plus d'efforts pour accroître les procédures en matière de sécurité aux frontières afin d'empêcher les terroristes d'infiltrer nos terres", a-t-il déclaré. "Nous demandons aussi l'assèchement des sources du terrorisme et de ses sources de financement".

Damas est accusé -avec Téhéran- d'envoyer armes et militants en Irak. Dans son discours devant les délégués, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Moallem a appelé les "forces étrangères à quitter l'Irak", en référence aux soldats américains déployés dans le pays. D'après lui, la Syrie a présenté à la conférence ses recommandations sur les moyens d'accroître la sécurité à la frontière et la coopération avec l'Irak.

Au chapitre économique, le porte-parole du gouvernement Ali al-Dabbagh a expliqué que Bagdad ne s'attendait pas à une quelconque annulation de sa dette à la fin de la réunion de mardi, le Koweït insistant toujours pour que l'Irak verse des compensations pour les dommages causés par la guerre du Golfe en 1991.

Le chef de la délégation des Nations unies, Ben Lynn Basco, se voulait cependant optimiste. Pour lui, un "consensus fondamental sur un Irak fédéral, uni, souverain et démocratique émerge". "Le fait que nous nous rencontrions ici au Koweit témoigne d'un désir de surmonter les divergences passées et de renforcer la coopération dans la région", a-t-il jugé. AP

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