lundi, 07 avril 2008
Ligue 1 - L'OM dompte Lyon
Comme à Gerland, l'OM a battu Lyon (3-1) lors de la 32e journée. Une première au Vélodrome depuis 1997. Un résultat qui relance le suspens en haut du classement. Si l'OM se rapproche de Nancy et peut encore croire à la Ligue des Champions, l'OL n'a plus que six longueurs d'avance sur Bordeaux.
Buts : Cissé (26e) et Niang (28e, 54e) pour Marseille - Cana (c.s.c., 45e) pour Lyon
En football, on le sait : le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. Encore plus lorsque ledit malheur se matérialise par des blessures et des absences de joueurs-clés, d'éléments cadres d'une formation. Aussi talentueuse et souveraine soit-elle. Lyon a fait l'amère expérience de cette maxime vieille comme le monde et malgré son banc de touche vintage, l'OL n'a jamais pu surmonter les vents contraires qui l'ont accompagné tout au long de son duel face à son homologue olympique (3-1). Déjà orphelins de Cris, trop vite privés de Toulalan, de Fred et malgré l'apport du virevoltant Ben Arfa, les joueurs d'Alain Perrin ont quittés les souliers vernis dans lesquels ils évoluaient depuis six matches en L1, les troquant donc à contre-coeur avec des chaussures étroites et inconfortables. Pour le plus grand bonheur des Marseillais.
Et du Vélodrome, forcément. Un Vélodrome qui ce soir, peut clairement se prêter à rêver d'Europe, de nouveau, et qui a eu confirmation du grand retour en forme de ses protégés, déjà exceptionnels sur la pelouse de Lorient une semaine plus tôt. Une confirmation par le jeu et dans le mental également, tant la partie a été mouvementée sur le pré phocéen. La faute, bien sûr, à la qualité de l'adversaire et à une certaine peur, partagée par l'ensemble du microcosme du championnat, qui fait systématiquement reculer une équipe menant au score face à l'OL. Les conséquences auraient pu être lourdes pour les joueurs d'Eric Gerets. Elles ne l'ont pas été. Comme indiqué un peu plus haut, Lyon s'est vite découvert une certaine poisse dans la partie, de celle qui vous colle à la peau et qui ne vous lâche pas. Des exemples ? Ils sont probants. Toulalan se blesse tout seul (7e) et c'est tout le milieu lyonnais qui perd le "la". Fred sort avec la jambe ensanglantée après un contact de Cana (25e) et c'est Perrin qui navigue à vue.
Lyon n'a pas su rugir
L'éternel contesté aux manettes du sextuple champion de France tarde à effectuer un changement. Lyon n'est plus d'attaque durant près de sept minutes, largement suffisant pour permettre à Cissé (26e, 1-0) et à Niang (28e, 2-0) de libérer le Vélodrome et de mettre leur formation sur de bons rails. Une frappe dont il a le secret pour le premier, un tir victorieux à bout portant après un bon travail de Cissé pour le second : l'OL prend l'eau. Heureusement, Perrin a la bonne inspiration ou le choix contraint et forcé, c'est selon, de confier les clés de la boutique à Ben Arfa. Dès ses premières foulées, l'international français affole les compteurs. Pourtant, pour le show Ben Arfa, il faudra attendre. Cana se charge tout seul de remettre Lyon en selle, en même temps qu'il distille le doute dans l'esprit de ses petits camarades. Involontairement, à la lutte avec Boumsong (2-1, 45e).
Le match devient fou. Très fou. Ben Arfa amuse la galerie en même temps qu'il fait craquer les articulations de Rodriguez et consorts sur chacune de ses accélérations. Il faut un Mandanda solide pour s'interposer avec brio devant le feu follet rhodanien (48e) et maintenir l'OM à flot. De quoi donner du regret à Nasri, malheureux en tout début de partie sur une frappe en retrait alors que le but lui était grand ouvert (14e). De quoi donner des frissons à Gerets, qui voit les situations de but s'accumuler aux abords de la surface de ses protégés. Mais seul un Lyon de gala et un Juninho dantesque auraient transformé chaque erreur défensive abandonné ici et là en cours de route par les Olympiens. Seulement voilà l'OL a été, malgré l'acharnement de Keita et les rushes de Ben Arfa, très ordinaire. Juninho n'a jamais trouvé la mire (35e, 52e, 90e+2), confirmant son aphonie sur coup franc. Keita, à l'image de son équipe, a pêché dans le dernier geste, imitant Nasri en première période en manquant un but à priori facile dans la surface (63e).
Devant tant de manqués et une situation au score pas encore assurée, l'OM ne devait pas se manquer. Mission accomplie par les Gerets' s Boys, Niang profitant du marquage déséquilibré de Källström pour donner du relief de la tête sur corner à la future victoire des siens (54e, 3-1). Mandanda assurera le coup, repoussant une première salve de Govou avant de bénéficier d'une gêne de Squillaci sur la deuxième tentative du Lyonnais (88e). Une action en forme de symbole pour Lyon, souvent dominé, pas toujours dominant et surtout pas du tout verni durant 90 minutes. Pis, avec Bordeaux à six points, Lyon n'a pas encore mathématiquement assuré son titre .L'OM, en mettant fin à onze ans d'insuccès chez lui face à l'OL, s'offre un triple plaisir. Celui de rester au contact de Nancy et du dernier ticket pour la prochaine C1. Celui également d'offrir une soirée de gala à son public. Enfin, de laisser planer le doute sur le septuple titre de champion de France des Gones, qui pourraient perdre Toulalan et Fred pour le reste de l'exercice. C'est ce qu'on appelle une "sacrée soirée"...
Alix DULAC / Eurosport
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