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samedi, 23 février 2008

Mobilisation pour Betancourt, "au bout du rouleau", après 6 ans de captivité

PARIS (Reuters) - L'ex-otage colombienne Consuelo Gonzalez s'est déclarée optimiste quant à la libération d'autres personnes prisonnières des Farc, comme Ingrid Betancourt.


"Avant ma libération, j'étais très sceptique quant à des gestes de bonne volonté de la part des Farc, je croyais leur radicalité inamovible. Aujourd'hui je suis certaine qu'il y aura d'autres otages libérés et qu'Ingrid en fera partie", a dit la parlementaire lors d'une conférence de presse à Paris.

Consuelo Gonzalez a été libérée par les Forces armées révolutionnaires de Colombie le 10 janvier, après plus de six ans de captivité, dont un semestre en compagnie de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.

"La seule façon pour eux de retrouver la liberté, c'est un geste de bonne volonté ou un accord humanitaire", a-t-elle dit à propos des otages encore aux mains des rebelles, parmi les lesquels figurent de nombreux policiers et militaires.

"C'est une course contre la mort. Si nous ne sommes pas rapides, beaucoup ne vont pas tenir", a-t-elle souligné.

Assise à ses côtés, Mélanie Delloye, la fille d'Ingrid Betancourt, a redit son espoir d'une libération prochaine des otages grâce à une mobilisation de la communauté internationale.

"En ce moment, j'ai espoir parce que je sais que les choses peuvent avancer", avait-elle déclaré dans la matinée lors du lancement de deux journées d'action à l'occasion des six ans de captivité de sa mère.

"Il y a clairement un changement d'attitude de la part des Farc, il y a clairement un engagement très fort de la part du gouvernement français, de la Suisse, de pays sud-américains comme le Venezuela et le Brésil. Tout ça peut provoquer un climat favorable", avait-elle ajouté.

Melanie Delloye, son frère Lorenzo, leur père Fabrice Delloye et Consuelo Gonzalez seront reçus samedi par le président Nicolas Sarkozy à l'Elysée, à 18h00, annonce la présidence de la République dans un communiqué.

"EN PLEINE LUMIÈRE, ON NE TUE PAS"

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, était mercredi et jeudi au Venezuela et en Colombie pour réaffirmer "l'urgence d'une solution humanitaire."

Il a déclaré à Bogota que le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pourrait aider à conclure un accord de libération des otages.

En France, la famille d'Ingrid Betancourt et ses comités de soutien ont lancé deux jours d'actions avec un concert vendredi soir et une chaîne humaine samedi, date du sixième anniversaire de l'enlèvement d'Ingrid Betancourt.

Ses proches insistent sur le fait que les otages semblent être dans un état psychologique et physique déplorable.

La diffusion en novembre et décembre de preuves de vie de plusieurs otages, dont une vidéo et une lettre d'Ingrid Betancourt, qui apparaît extrêmement amaigrie et au bord du désespoir, a bouleversé les familles et l'opinion.

Des portraits d'Ingrid Betancourt et de plusieurs otages ont été affichés à l'Assemblée nationale. Un collectif d'une centaine d'artistes a affrété un ancien bus londonien rouge qui doit sillonner la capitale pendant deux jours avec, sur ses flancs, le message : "Sauvons Ingrid Betancourt, vite !"

"Si Consuelo est là, c'est parce que nous avons crié 'Ingrid, Ingrid'", a souligné l'écrivain Marek Halter lors de la conférence de presse. "Si vous parlez d'un otage ou d'un prisonnier politique, vous le protégez, c'est comme ça. On tue à l'aube, en pleine lumière on ne tue pas", a-t-il ajouté.

"Si on libère Ingrid Betancourt, si on la sauve, cela voudra dire que l'opinion publique peut atteindre partout, jusqu'au fond de l'enfer, des preneurs d'otages inhumains, les influencer et les forcer à libérer", a renchéri le philosophe André Glucksmann.

Gérard Bon et Elizabeth Pineau

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