dimanche, 10 février 2008
Municipales à Neuilly: Un autre Sarkozy
PARIS, 10 fév 2008 (AFP) - Le psychodrame autour du maintien de la candidature de David Martinon aux municipales à Neuilly s'est poursuivi dimanche: deux de ses colistiers et Jean Sarkozy ont lancé leur propre "liste de rassemblement", le poussant un peu plus vers la sortie.
Son directeur de campagne, Olivier Babeau, avait pourtant annoncé dans la matinée son maintien comme tête de liste UMP dans ce fief sarkozyste où il avait été propulsé par le chef de l'Etat lui-même. David Martinon a ainsi tenu dimanche un "petit-déjeuner d'appartement" avant de se rendre brièvement près du marché des Sablons.
"Nous avons décidé de conduire la liste de rassemblement" afin de "faire cesser les divergences au sein de la majorité présidentielle sur notre commune", ont annoncé les dirigeants neuilléens de l'UMP, Arnaud Teullé et Marie-Cécile Ménard, et le fils cadet de Nicolas Sarkozy, dans un communiqué transmis à l'AFP depuis le mail de Jean Sarkozy.
"Cette décision résulte d'un certain nombre de désaccords majeurs avec David Martinon", soulignent les anciens colistiers du porte-parole de l'Elysée en appelant "au plus large rassemblement".
Selon leur entourage, ils réfléchiraient à un "rapprochement" avec le principal challenger de M. Martinon, le divers droite Jean-Christophe Fromantin, pour maintenir dans le giron de l'UMP cette ville dont Nicolas Sarkozy a été le maire de 1983 à 2002, toujours élu haut la main.
Les intéressés n'ont pas précisé qui, d'eux trois, mènerait la liste.
Alors que, selon une source parlementaire, de nombreux députés UMP sont "très énervés" par l'affaire neuilléenne, le secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian, prenant acte de la "confusion" locale, a tenté de calmer le jeu en annonçant "une réunion décisive" lundi soir à Neuilly avec "les principaux intéressés" pour trancher.
Ni M. Martinon, ni son entourage n'ont souhaité réagir à la nouvelle donne.
Alors que la candidature de M. Martinon, accusé d'être un "parachuté", est contestée depuis le début, c'est un "confidentiel" du Figaro intitulé "Neuilly: Martinon vers la sortie" qui a mis le feu aux poudres samedi.
Le quotidien y évoquait un sondage secret prévoyant "la défaite" de M. Martinon, crédité de seulement "40% des voix" face à M. Fromantin (45%), et affirmait que le chef de l'Etat n'avait "guère d'autre choix que de le sortir et de le remplacer par la numéro deux de sa liste, Marie-Cécile Ménard", qui avait déjà hérité du siège de conseiller général de Nicolas Sarkozy.
Malgré une ascension fulgurante, le protégé de l'ex-Première dame, Cécilia Sarkozy, n'a jamais réussi à trouver ses marques dans la commune la plus riche de France.
A l'automne, il avait eu droit à un véritable bizutage, des "Martinon non non" l'ayant accueilli dans les rangs mêmes de l'UMP, où l'on n'avait guère apprécié que M. Sarkozy le préfère au candidat du cru, M. Teullé.
Face à ces turbulences, Jean Sarkozy avait été dépêché il y a quelques semaines pour le seconder activement dans la campagne.
Le chef de l'Etat, déjà en proie à de grandes difficultés au niveau national avec une cote de popularité en chute libre, ne peut pas se permettre un échec sur ses anciennes terres, qui serait interprété comme une défaite personnelle.
Selon plusieurs sources, la décision du trio Teullé-Ménard-Sarkozy n'a pu être prise sans l'aval du président.
Ce dernier devait s'envoler vers 22H00 pour la Guyane, en compagnie -normalement- de M. Martinon, dont l'avenir à l'Elysée est désormais en question.
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