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mardi, 05 février 2008

Tchad: Paris accuse le Soudan de vouloir "liquider" le régime Deby

PARIS (AP) - Le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant a accusé dimanche le Soudan de vouloir "liquider" le régime d'Idriss Deby avant l'arrivée de la force européenne de maintien de la paix (Eufor) en soutenant la rébellion au Tchad.

"Pourquoi l'intervention a eu lieu à ce moment-là? C'était le dernier moment avant l'arrivée de l'Eufor, qui commençait à se mettre en place, pour le Soudan d'arriver à ces fins, c'est-à-dire d'essayer de liquider le régime d'Idris Deby", a déclaré le plus proche collaborateur de Nicolas Sarkozy lors du "Grand Rendez-vous" sur Europe-1. "J'ai des indications tout à fait précises qui me laissent penser que si ce n'était la rivalité entre le régime soudanais et le régime tchadien, nous n'aurions guère de difficulté à installer l'Eufor", a poursuivi M. Guéant, évoquant "un soutien logistique incontestable de la part du Soudan" aux rebelles. Le secrétaire général de l'Elysée, qui venait de participer à un conseil de défense présidé par Nicolas Sarkozy, a fait le point sur les évacuations de ressortissants français et étrangers opérées par les forces françaises. Dimanche soir, 515 Français et ressortissants d'autres pays avaient été évacués vers Libreville (Gabon), selon lui. Un avion transportant une partie des évacués a quitté Libreville pour la France.

Par ailleurs, l'armée française a évacué dimanche après-midi les ambassades américaine et allemande à N'Djamena et "s'apprête à évacuer l'ambassade d'Arabie saoudite", a-t-il ajouté. Alors que les combats faisaient toujours rage dans la capitale tchadienne, Claude Guéant a confirmé qu'il "n'y pas d'intervention directe de la France". "Il s'agit d'une guerre civile. La France ne peut guère intervenir que sur un mandat international", a-t-il expliqué. Dans cette crise, "la France s'efforce d'oeuvrer pour sauver des vies, des blessés, évacuer les personnes qui sont en danger", a-t-il dit. La France s'est aussi efforcée "de faire en sorte que les parties se parlent", "ce qui a été accepté par les deux parties dès l'arrivée des rebelles" aux abords de la capitale "mais n'a pas été respecté". Claude Guéant a estimé qu'Idriss Deby est "un président légitime élu par la population tchadienne" et rappelé que Paris avait "condamné l'agression des rebelles". Il a confirmé que la France travaillait à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Tchad. Mais les rebelles "sont tchadiens", puisque "deux des principaux leaders de la rébellion appartiennent à la famille même du président Deby: ce sont ces neveux", a également noté le secrétaire général de l'Elysée.

Interrogé sur un éventuel partage du pouvoir entre le président Deby et les rebelles, M. Guéant a répondu que la France "tient d'abord à ce que la démocratie règne" et que le président tchadien "peut s'en tirer". Le secrétaire général de l'Elysée a par ailleurs salué le rôle du colonel Kadhafi mandaté par l'Union africaine dans la crise tchadienne. "C'est la confirmation de l'intuition qu'avait eue la France de faire en sorte que le colonel Kadhafi revienne dans le concert des nations", a-t-il affirmé, précisant que Nicolas Sarkozy s'était entretenu samedi soir au téléphone avec le dirigeant libyen. AP

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