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mardi, 05 février 2008

Bruxelles:Michel : « J'appelle au cessez-le-feu ! »

CHARLES MICHEL incrimine durement un e-mail « anti-Reynders » sur la fiscalité relayé par le PS, réplique, et implore… une « trêve ».
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Ce message, c’est le signe que l’ultra-socialisme devient de l’ultra-simplisme. » © rené breny.
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ENTRETIEN

Aux Petits Carmes à Bruxelles, dans son cabinet de ministre de la Coopération et du Développement, Charles Michel repique un instant dans l'arène politique…

Budget 2008, socio-économique, réforme de l'Etat… Dire que c'était un gouvernement d'« urgence » ! Tout traîne


Je ne lambine pas dans mes compétences (lire ci-dessous, NDLR). Mais il est vrai qu'il est urgent de décréter le cessez-le-feu politique.

Le « cessez-le-feu » ?

Nous assistons ces dernières semaines à une montée en puissance des attaques, qui deviennent parfois personnelles, et je crois que là, le vase déborde. C'est clair que PS et MR, ce n'est pas le même projet de société, mais là…

Là ? Quoi donc ?

Je vous soumets un e-mail envoyé tous azimuts à partir d'une adresse officielle du PS par Florence Coppenolle, la responsable de la communication du parti, qui s'apparente à de la guérilla politique, avec une logique de chasse à l'homme anti-Reynders (lire ci-dessous, NDLR). On dépasse les bornes. « Offrez lui une calculette », « ministre de la Haute Finance », « 800 millions perdus dans la bourde fiscale de Reynders »… L'ultra-socialisme devient de l'ultra-simplisme !

On se souvient de la carte de vœux de Didier Reynders, « liberal pursuit », indiquant à la case PS : « Oups ! Perdu ! »…

C'est de l'humour, on a une dimension ludique. Rien à voir avec ce genre de choses. Je pense ici à la propagande que font d'autres formations politiques en Belgique ou dans d'autres pays, et je soutiens qu'on est à la limite de l'acceptable dans le débat démocratique.

Quoi, la propagande d'extrême droite dans sa forme ?

En tout cas, c'est de la propagande d'un genre très douteux. Mais je ne veux pas en rajouter. Modestement, j'en appelle à la trêve. Le MR s'est parfois placé dans la confrontation dure, mais politique, jamais personnelle. Vous ne m'avez jamais entendu dire que le parti d'Elio Di Rupo était celui des condamnés dans les affaires politico-judiciaires.

Là, sans le dire, vous le dites…

Non… C'est pour vous expliquer que je ne dis pas ça. Relisez tous mes discours.

Didier Reynders a parlé du PS de l'« archaïsme », des grèves de 1960, de l'avant-guerre, du Front populaire…

Mais on est dans le débat d'idées. Pour nous, le PS est resté accroché à un projet de société qui remonte à plusieurs décennies. Et je n'ai pas de problème à ce que le MR soit lui aussi critiqué pour son idéologie, son projet.

Tout le monde voit bien que c'est la campagne électorale en permanence. On ne sauve même pas les apparences…

Un Belge sur sept vit sous le seuil de pauvreté, 822 euros par mois ; un pensionné sur cinq ; un indépendant sur trois… Voilà les problèmes, cessons les querelles.

Dès que l'accord de décembre fut conclu, Didier Reynders avait stigmatisé le « cartel CDH-PS »… Cette formule n'a-t-elle pas dynamité d'emblée le semblant de solidarité dans la majorité ?

Non. Je ne veux pas jouer à « qui a commencé », mais il faut bien constater que, pendant des mois, il n'a pas été possible de former un gouvernement Orange bleue avec le CDH, et que quand le PS est revenu à la table, cela sans qu'aucun élément nouveau soit intervenu au chapitre communautaire, c'est devenu possible d'un coup… C'est un fait objectif. Rien à voir avec la propagande dont je vous parle, contre le ministre de la « Haute Finance ». Sinon, le débat sur les chiffres, étude contre étude, argumentaire contre argumentaire, pas de problème. Non, il faut revenir aux fondamentaux, et que chacun travaille loyalement jusqu'à la fin mars, sur la base de l'accord conclu en décembre. Si on continue avec ce type de pratiques, nous n'y arriverons pas.

Mais quand Olivier Maingain, du MR, soutient, dans la « Libre » récemment, que Guy Verhofstadt devrait rester après le 23 mars, ce n'est pas l'accord de décembre. Il a peut-être raison, on ne juge pas, mais en disant cela, il chamboule les plans…

Cela ne contribue pas à la nécessaire pacification. Même si à titre personnel, j'ai une profonde admiration pour Guy Verhofstadt, l'un des termes des engagements de décembre pour le gouvernement intérimaire, c'est qu'il remettra sa démission au Roi à la fin du mois de mars.

Et que Leterme le remplacera…

L'accord dit simplement que Guy Verhofstadt doit démissionner pour laisser la voie à un gouvernement définitif.

Il n'est pas écrit que ce sera Leterme ?

Je n'ai pas lu ça.

N'est-ce pas l'accord implicite ?

C'est le schéma vraisemblable pour peu que chacun travaille loyalement, respecte les engagements. Dans tous les partis, nombreux pensent, comme moi, qu'il faut cesser les attaques.

Attaques inspirées, au PS, par Elio Di Rupo ?

Je n'en sais rien. Mais je suis certain qu'il a la capacité de siffler la fin de la récréation dans son camp. Si on continue comme ça, on va avoir un échec à la fin mars, et comment gérera-t-on la crise ?

La coalition actuelle (CD&V/N-VA, VLD, MR, PS, CDH) sera maintenue après le 23 mars ?

Il est naturel que nos partis discutent d'institutionnel, du socio-économique, mais seront-ils ceux du gouvernement définitif ? Peut-être, peut-être pas.

Très déstabilisant, ça.

L'accord intérimaire de décembre ne dit pas que le gouvernement définitif sera composé des mêmes partis. Je m'y tiens strictement. Le respecter, c'est la seule chance de retrouver la sérénité.
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