mardi, 25 décembre 2007
Le journaliste d'Arte libéré en Somalie
BOSASSO, Somalie (Reuters) - Gwen Le Gouil, cameraman français enlevé au Puntland le 16 décembre, a été remis en liberté lundi par ses ravisseurs, a annoncé le ministre du Commerce et de l'industrie de cette région autonome du nord-est de la Somalie.
"Le journaliste français vient juste d'être libéré et se trouve actuellement dans un hôtel (de Bossaso) avec des responsables, des chefs coutumiers et des diplomates", a précisé à Reuters Abdishamad Yusuf Abwan.
Il a ajouté: "Il est en bonne santé et s'en ira demain".
Lors d'une brève conférence de presse à Bosasso, l'intéressé a déclaré: "Je me porte bien, je suis en bonne santé. Je suis simplement très fatigué mais je suis très heureux d'être libre, de rentrer en France et de revoir mes proches".
Selon des témoins, Le Gouil a été remis en début de journée dans un hôtel de Bossaso par ses ravisseurs aux diplomates français.
Le ministre des Pêches, Ahmed Saeed Awnur, a déclaré qu'aucune rançon n'avait été versée. Les ravisseurs avaient, dans un premier temps, réclamé 80.000 dollars en échange de sa libération. "Le journaliste a été remis en liberté sans condition. Les responsables de son enlèvement, quels qu'ils soient, devront répondre de leur acte devant la justice", a prévenu le ministre.
TRAFIC DE MIGRANTS
Lors de la conférence de presse, un diplomate français a déclaré sous couvert de l'anonymat: "Nous quitterons le Puntland demain parce que c'est Noël".
A Paris, la nouvelle de la libération du journaliste freelance, qui enquêtait dans cette région pour le compte de la chaîne de télévision franco-allemande Arte, a été confirmée sans plus de précisions par une porte-parole du Quai d'Orsay.
De son côté, Reporters sans Frontières a fait de même en citant le secrétaire général de l'Union nationale des journalistes somaliens (Nusoj), Omar Faruk Osman.
"Gwen Le Gouil a été récupéré par des chefs coutumiers à mi-chemin de son lieu de détention. Il est maintenant libre, avec des diplomates français, dans un hôtel de Bosasso", a précisé le syndicaliste somalien.
Selon RSF, le journaliste français était détenu par une milice clanique opérant dans une région montagneuse. "Les revendications des ravisseurs, une bande connue pour organiser le passage de clandestins en Arabie saoudite via le Yémen, étaient crapuleuses".
Le journaliste enquêtait apparemment sur ce trafic de migrants.
Havre relatif de paix et de stabilité dans une Somalie par ailleurs en pleine anarchie, le Puntland est devenu ces derniers temps synonyme d'enlèvements et d'actes de piraterie et de racket.
Version française Jean-Loup Fiévet
12:43 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Otage | del.icio.us | Facebook | | |
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