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dimanche, 16 décembre 2007

Ducarme : « Vive la Belgique française ! »

L'« ASSOCIATION » avec la France : c'est le plan-choc du libéral, si la Flandre poursuit ses obstructions. Détails…
« Alors quoi, pour les francophones, c’est un giflage à tour de bras ! BHV, bourgmestres, écoles francophones… Ça suffit maintenant ! Il faut arrêter de reculer, mais avancer ! ». © D.R.
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La crise dure, les tacticiens s'égarent, l'on manque de stratèges ?… En retrait de la politique de première ligne depuis quelques années, néanmoins responsable du MR section « international », Daniel Ducarme s'extrait de la mêlée et ponctue le débat inaudible d'un tonitruant « Vive la Belgique française ! » Un projet choc. Franc-tireur, le libéral-réformateur n'est certainement pas isolé, ni dans son parti ni dans son pays, quand il nous confie (et au quotidien français Libération), anticipant son discours de ce samedi à Bruxelles à l'assemblée du MCC (le Mouvement des citoyens pour le changement), composante du Mouvement réformateur : « Alors quoi, pour les francophones, c'est un giflage à tour de bras ! Ça suffit maintenant ! Il faut arrêter de reculer et avancer ! » On sort d'en prendre trois, en effet : le vote BHV à la Chambre le 7 novembre, l'invalidation des bourgmestres de la périphérie bruxelloise, le vote au parlement flamand du décret sur l'inspection pédagogique dans les écoles des communes à facilités…

Des agressions restées sans réplique graduée, politiquement. Daniel Ducarme en a tramé une.

Comme la Polynésie française
Prenant acte que « la Belgique est en panne sèche », et que « le vote du 7 novembre, rupture de la loyauté fédérale, représente un tournant irrémédiable », il est urgent, en premier, dit-il, « après six mois de négociations, de tergiversation et d'ajournements », de constituer un gouvernement et, selon l'expression de Didier Reynders, son président, d'« arrêter le compteur de la crise ». Comme une pause utile. Avant de s'attaquer au gros œuvre : « Anticiper l'avenir francophone ».

Daniel Ducarme est sans illusions, il cite François Perin : « La Belgique est à bout. »

C'est l'heure pour les francophones de se montrer proactifs. Positifs d'abord : « Plaidons une nouvelle architecture institutionnelle fondée sur un rôle renforcé des Régions. » Et de Bruxelles, en l'occurrence, Région inachevée que Daniel Ducarme veut doter de l'autonomie constitutive, pousser à une « autodétermination décomplexée et assumée », notamment financièrement. Cette émancipation, croit-il, est une clé pour l'avenir du pays, pour « un nouveau pacte des Belges ». Et si ce n'est cela, alors ce sera… « la Belgique française ».

Car dans l'hypothèse où la Flandre freinerait ce dessein régional, et continuerait à faire se dégrader les rapports Nord-Sud, alors, « je militerai en faveur de la création d'un système d'association avec la France », solution intermédiaire entre le micro-Etat francophone au milieu du Vieux Continent et le rattachement corps et âme à l'Hexagone. Ici l'on mettrait en commun certaines matières « régaliennes », comme les Affaires étrangères ou la Défense nationale, en préservant « une identité propre et la pleine autonomie dans la gestion de certaines compétences ». Ainsi que nos symboles : le drapeau, l'hymne et, « il faut oser le dire, la famille royale ». La Constitution de la République française désigne des « collectivités territoriales », explique Daniel Ducarme. La Polynésie française vit sous ce régime. Lui s'en inspire.

Y croit-il ? « Tous les schémas sont ouverts, absolument tous. »

Et Bruxelles, sa population flamande ? Daniel Ducarme parle de « Bruxellois flamands » qui prendront part à l'aventure. Puis bondit : « Et, s'il le faut, on ne va pas se gêner !… Pourquoi pas un vote au parlement bruxellois pour leur offrir toutes les garanties mais où nous, francophones, majoritaires !, choisirons seuls notre voie ! »

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