samedi, 15 décembre 2007
Pakistan: Musharraf lève l'état d'urgence à trois semaines des législatives
ISLAMABAD (AFP) - Le président du Pakistan Pervez Musharraf a levé samedi, comme il l'avait promis, l'état d'urgence décrété il y a un mois et demi, tentant ainsi de dissiper les doutes sur la régularité des élections législatives et provinciales prévues le 8 janvier
Mais l'opposition, comme une frange de la communauté internationale, estime que cette abrogation n'empêchera pas le camp Musharraf de manipuler le scrutin, parce qu'il a pris soin de proscrire par avance tout recours en justice contre les mesures définitives prises sous ce régime d'exception, notamment l'éviction des plus hauts magistrats du pays, qui lui étaient hostiles.
"Le président Musharraf a signé le décret d'abrogation de l'état d'urgence", a annoncé à la mi-journée à l'AFP Anwar Mahmood, l'un des porte-paroles du gouvernement.
Pervez Musharraf, qui a pris le pouvoir il y a plus de huit ans par un coup d'Etat militaire sans effusion de sang, avait décrété cette loi d'exception le 3 novembre au Pakistan, République islamique et puissance nucléaire de 160 millions d'habitants.
Mais il avait promis, trois semaines plus tard, de la lever avant le 16 décembre, début de la campagne officielle des élections.
Sous l'état d'urgence, les autorités avaient donc pu, hors du contrôle de la justice, arrêter plus de 5.000 opposants --libérés depuis à l'exception d'une trentaine--, et imposer aux médias une certaine censure même si celle-ci ne s'est finalement pas révélée vraiment contraignante et efficace.
Surtout, M. Musharraf a installé, à la faveur de l'état d'urgence, un ordre judiciaire plus docile et un gouvernement intérimaire fidèle, chargé de préparer le scrutin.
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