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dimanche, 09 décembre 2007

Les six prévenus de L'Arche de Zoé entament une grève de la faim

N'DJAMENA (Reuters) - Les six humanitaires français de l'ONG "L'Arche de Zoé" inculpés d'enlèvement de mineurs et d'escroquerie ont entamé vendredi soir une grève de la faim en se plaignant d'être oubliés, a-t-on appris de source juridique à N'Djamena.

Les six prévenus avaient été arrêtés le 25 octobre à Abéché alors qu'ils s'apprêtaient à acheminer par avion en Europe 103 enfants âgés de un à dix ans présentés comme des orphelins du Darfour.

"Ils observent une grève de la faim depuis hier soir", a confirmé à Reuters cette source sous le sceau de l'anonymat. Les six, écroués à la prison centrale de la capitale tchadienne, refusent de s'alimenter mais continuent à boire.

Nicolas Sarkozy a évoqué l'affaire avec son homologue tchadien Idriss Déby, lors d'une rencontre en marge du sommet Union européenne Afrique à Lisbonne.

"Les choses progressent dans le bon sens", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse. "Nous faisons confiance à la justice tchadienne, dont je suis certain qu'elle va accueillir bientôt les juges français (...) Les liaisons entre les deux justices progressent."

"Mon but (...) c'est que la situation se débloque à bref délai", a ajouté Nicolas Sarkozy.

Les six expliquent pourtant leur geste par le sentiment d'avoir été oubliés par tous, notamment des autorités françaises, ainsi que par le fait qu'un ressortissant tchadien impliqué dans l'affaire n'a pas été arrêté.

Cette source a ajouté que la décision a été prise d'organiser le procès au Tchad, dans les semaines à venir, des six inculpés français, qui sont passibles d'une peine de travaux forcés en cas de culpabilité.

L'EUFOR ÉVOQUÉE À LISBONNE

Pour le moment, aucun responsable judiciaire tchadien ou avocat des Français n'a réagi à cette nouvelle.

L'affaire, qui a ouvert une crise dans les relations tchado-françaises, avait incité Nicolas Sarkozy à effectuer un voyage-éclair à N'Djamena pour obtenir la libération de l'équipage de l'avion espagnol affrété pour ramener les enfants en Europe, ainsi que trois reporters français.

Le gouvernement français a condamné sans équivoque l'initiative de "L'Arche de Zoé", qui est intervenue quelques semaines avant le déploiement prévu dans l'est du Tchad d'une force européenne Eufor à forte composante française chargée de protéger les réfugiés et les humanitaires opérant au Darfour voisin.

Selon David Martinon, Nicolas Sarkozy et Idriss Déby ont également évoqué ce dossier lors de leur entretien de samedi.

"Ils ont fait un point sur le déploiement de l'Eufor. Le président de la République a donné un certain nombre d'éléments d'information au président Déby sur les différents moyens qui devraient être apportés au profit de cette force", a dit le porte-parole de l'Elysée.

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