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dimanche, 09 décembre 2007

Bruxelles:Reynders ulcéré par Milquet : fâchés pour de bon ?

Dans Le Vif de la semaine, Joëlle Milquet s’épanche : « On vit sur un volcan. L’avenir de la Belgique tient à une virgule, à une crise de nerfs… » La crise de nerfs a eu lieu. C’était mercredi, pendant le reportage RTBF sur la palabre Orange bleue. Par deux fois, la présidente du CDH étrille le MR. En disant difficile d’être « la seule francophone à la table » de négociations. Et en accusant le MR de vouloir élargir la charge de l’assainissement budgétaire sur les Régions (où PS et CDH sont en coalition). Didier Reynders explose et se lâche jeudi. Pour le libéral, Milquet a été trop loin. Ses propos, dit-il en gros, relèvent de l’aveu : Milquet aurait joué double jeu, négociant l’Orange bleue avec l’idée de ruiner celle-ci – pour ramener le PS en piste. « Depuis le 11juin, elle se paie notre tête, dit-il à La Libre. Elle a tout fait pour qu’Yves Leterme échoue. Elle ne veut pas de l’Orange bleue ? Elle n’a qu’à rester dans l’opposition. »

Au MR, on s’agace de voir « Madame non » s’offrir le joli rôle dans la défense des francophones ou de l’entendre qualifier ses partenaires de « machos » : « Elle veut du temps pour s’occuper de ses enfants ? Elle va en avoir : des jours et des nuits. »

Vendredi, Milquet en appelait au « sang-froid ». Elle parle d’une « charge infondée du MR pour occulter une soudaine nervosité ou un changement de choix politique ». Au MR, on dit le président « vraiment exaspéré » et on le signale « à un doigt d’exclure pour de bon l’idée d’une majorité avec le CDH ». On avance alors l’idée d’une formule VLD-MR-CD&V-PS. Tout en admettant ceci : 1. difficile de s’associer avec un parti que le MR se réjouissait tant de voir filer dans l’opposition ; 2. à force d’émettre des exclusives, on finit par s’auto-exclure. On ajoutera : le PS (qui prône une tripartite) pourrait n’avoir aucun intérêt à se mouiller avant les régionales, surtout si c’est au prix de concessions à la Flandre que le CDH n’était pas prêt, lui, à lâcher. Soit, dit-on au MR, mais il y a un argument « jouable » : passer pour un parti responsable, qui se mouille pour sortir le pays de la crise.

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