mardi, 04 décembre 2007
Sarkozy en Algérie: une deuxième journée riche en contrats
ALGER (AFP) - L'Algérie et la France ont paraphé mardi à Alger d'importants accords dans le nucléaire civil, la pétrochime et le gaz naturel au cours de la deuxième journée de la visite du président Nicolas Sarkozy.
Ces contrats, conclus après une première journée lundi de Nicolas Sarkozy dominée par la politique, portent sur un montant total d'environ 5 milliards de dollars.
L'accord paraphé sur "l'utilisation et le développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques", et qui couvre tous les champs de la coopération en matière d'énergie nucléaire civile, est le premier de ce type conclu par Paris avec un pays arabo-musulman, a-t-on indiqué de source française.
Il concerne la recherche fondamentale, les transferts de technologie, la formation, la production d'électricité, ainsi que la prospection et l'exploitation de l'uranium.
Le groupe pétrolier français Total a, lui, annoncé avoir conclu un contrat avec le groupe algérien Sonatrach pour le lancement d'un complexe pétrochimique à Arzew (ouest de l'Algérie), pour un montant "de l'ordre de trois milliards de dollars". La part de Total sera d'environ 1,5 milliard de dollars dans ce contrat.
Le groupe français Gaz de France a conclu un accord avec le groupe algérien Sonatrach pour prolonger ses contrats d'approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) jusqu'en 2019, a annoncé GDF.
Dans les conditions actuelles de marché, ces contrats représentent un montant annuel d'environ 2,5 milliards d'euros, a précisé GD.
Enfin, le groupe français Alstom, à la tête d'un consortium avec l'égyptien Orascom, a finalisé un contrat pour une centrale à gaz à cycle combiné de 1200 MW d'un "montant total qui dépasse 1,3 milliard d'euros" dont 800 millions pour Alstom. Cette centrale, construite dans l'ouest, sera la première de ce type en Algérie.
Auparavant, M. Sarkozy avait fait une escapade touristique à Tipaza , à 70 km à l'ouest d'Alger, vestiges d'un ancien mouillage protégé des vents par le Mont Chenoua, et qui fut un comptoir phénicien, puis une colonie romaine au 1er siècle après JC.
Lundi, le chef de l'Etat s'était employé à détendre l'atmosphère entre les deux pays, en condamnant fermement le système colonial.
Le président s'était toutefois abstenu de prononcer les excuses exigées par les Algériens s'agissant des crimes imputés à la colonisation (1830 - 1962) et déclaré qu'il voulait "honorer toutes les victimes des deux côtés" tombées durant la guerre d'indépendance d'Algérie (1954-62).
"Oui, le système colonial a été profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République: liberté, égalité, fraternité", avait-il déclaré.
"Mais il est aussi juste de dire qu'à l'intérieur de ce système, il y avait beaucoup d'hommes et de femmes qui ont aimé l'Algérie, avant de devoir la quitter. Oui, des crimes terribles ont été commis tout au long de la guerre d'indépendance, qui a fait d'innombrables victimes des deux côtés... C'est toutes les victimes que je veux honorer".
"Ça va dans le bon sens, mais ce n'est pas assez quand nous plaçons ces paroles dans leur contexte. C'est un progrès", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, dans la première réaction officielle algérienne.
Il a estimé toutefois que le refus de s'excuser de M. Sarkozy "n'empêchera pas d'avoir une vision nouvelle de nos relations. En France comme en Algérie, nous sommes condamnés à croire à une amitié possible".
Le refus de Paris de se repentir sur les "crimes" qui auraient été commis par le colonialisme en Algérie (1830-1962) a empêché la signature d'un traité d'amitié voulu par les présidents Jacques Chirac et Abdelaziz Bouteflika et auquel M. Sarkozy a renoncé.
Enfin, Nicolas Sarkozy a réaffirmé mardi qu'il souhaitait faire du renouveau des relations entre la France et l'Algérie une "priorité" de son action.
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