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lundi, 03 décembre 2007

Belgique:Verhofstadt jusqu'en 2009 ?

L'actuel Premier ministre pourrait prolonger son gouvernement jusqu'aux prochaines élections.
Avec l'aide des écologistes... ou du CD & V !
Au programme : priorité au socio-économique sans oublier la réforme de l'Etat.
39d3519e9cdbaedd49c3f7d5365137bc.jpgEt maintenant, que vont-ils faire ? Passé le temps du "c'est pas moi le responsable, c'est toi", un passe-temps un peu vain et mesquin, il faut à présent chercher des solutions pour en sortir.

Que va-t-il se passer à présent ? Il est clair que la balle est aujourd'hui dans le camp libéral. Définitivement ou pas ? Difficile de le dire aujourd'hui. Plusieurs hypothèses circulent.

Avant de se lancer dans d'autres hypothèses, les présidents du MR et du VLD, Didier Reynders et Bart Somers, se sont concertés et ont dégagé une attitude commune. Partisans d'une sortie de crise rapide et d'un nouvel équilibre institutionnel belge, ils ont lancé un appel à leurs homologues du CDH et du CD & V pour que, comme eux, ils trouvent rapidement "un point de vue commun sur les lignes directrices, le cadre et les méthodes de la nécessaire réforme de l'Etat."

Réconcilier CDH et la N-VA : on sait que cela n'est quasiment pas possible : les libéraux veulent donc que la famille sociale-chrétienne-humaniste constate elle-même qu'elle ne peut s'entendre sur le plan institutionnel. Ce qui devrait aider les libéraux à se dédouaner des précédentes prises de position. Celle notamment selon laquelle le renvoi dans l'opposition des socialistes était déjà en soi une réforme de l'Etat...

Si CDH et CD & V ne peuvent s'entendre, que va-t-il se passer ?

1 Verhofstadt prolonge jusqu'en juin 2009. Il est possible que le toujours Premier ministre, Guy Verhofstadt, soit chargé d'une mission par le Roi. Certains affirment que la proposition lui aurait déjà été faite lors de l'audience de samedi. Guy Verhofstadt aurait réservé sa réponse. Pour préparer celle-ci, le Premier ministre a passé la quasi-totalité de la journée de dimanche avec Didier Reynders (on évoque aussi çà et là, une mission confiée aux deux hommes). Ils entendent toujours donner l'image d'une famille libérale unie et veulent être aux commandes du processus de constitution du prochain gouvernement.

Parmi les hypothèses, certains suggèrent donc la prolongation, jusqu'aux prochaines élections de juin 2009 (normalement uniquement régionales et européennes mais plus que certainement fédérales aussi) de la coalition violette (libéraux et socialistes) qui était sortie des urnes en juin 2004 ! Cette fameuse alliance "contre nature...". Problème : après l'échec électoral des socialistes et du VLD, cette coalition ne dispose plus de la majorité (65 sièges sur 150). On ferait donc appel aux écologistes d'Ecolo et de Groen ! (12 sièges au total, soit 77 sièges) pour assurer la majorité.


2 Que ferait ce gouvernement ? Il s'occuperait en priorité des problèmes socio-économiques laissés à l'abandon depuis quasiment un an (la campagne électorale a débuté en fait début 2007). Mais il mettrait également sur pied cette fameuse Convention qui préparerait la réforme de l'Etat : elle serait négociée et votée avant juin 2009. Elle rencontrerait le désir des Flamands d'obtenir de nouvelles compétences et le souhait des francophones de se mettre ensuite à l'abri de tout changement d'envergure avant 5, 10, 20 ans... On peut rêver. Pour les promoteurs de cette idée, cette réforme sauverait en quelque sorte le pays du séparatisme vers lequel le cartel, sous l'influence de la N-VA, semble vouloir le précipiter. Mais la réforme, bien entendu, nécessiterait une majorité des deux tiers et donc l'appui des partis de l'opposition : le CDH et le CD & V. Mais cette formule suscite des questions.


3 Que faire du CDH ? Du côté socialiste, on sent une certaine gêne à maintenir ainsi dans l'opposition un parti, le CDH, qui "a toujours été d'une grande correction" à la Région wallonne et à la Communauté française. D'autant qu'une autre idée circule : celle d'ouvrir la violette non pas à Ecolo... mais au CD & V. Dans ce cas, c'est Didier Reynders qui prendrait le gouvernail de cet improbable paquebot... Pas facile pour le PS.


4 Et en Flandre ? Mais revenons à la poursuite de la simple violette. Si le scénario a des adeptes côté francophone, il semble plus difficilement passer la barre au nord du pays. D'abord parce que les socialistes flamands du SP.A s'étaient faits à l'idée de l'opposition. Mais aussi parce que ce serait une vraie coalition de perdants : le VLD a reculé et le S.PA a perdu bien plus encore que le PS. Et si Groen ! est en progrès, le parti vert n'a pas la force d'Ecolo.


5 L'autre hypothèse : la poursuite de l'orange bleue. Le cartel flamand a bien compris le piège que représentait la poursuite de la violette, sans lui. C'est la raison pour laquelle les responsables du CD & V ont été envoyés sur les plateaux de télévision ce week-end, afin de plaider, en toute hâte, pour la poursuite des négociations orange bleues, persuadés qu'il était encore possible de trouver un terrain d'entente, même en maintenant leurs exigences. Car, à peine relevés de leur KO commun, Jo Vandeurzen et Yves Leterme sont remontés sur le ring pour réaffirmer que le cartel flamand exigeait toujours une réforme de l'Etat et voulait toujours qu'un des leurs - suivez mon regard - occupe la fonction de Premier ministre.

L'humilité n'est décidément pas la qualité la plus généreusement partagée par tous les hommes politiques.

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