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samedi, 24 novembre 2007

Belgique:Leterme s’épuise à recoller les morceaux

167 jours sans nouveau gouvernement. Un triangle infernal : face à la N-VA qui fait monter les enchères, CDH et MR répliquent « touche pas à ma Sécu ». Ces revendications embarrassent le CD&V. Et le formateur.
Après deux semaines d’arrêt, les négociations de l’Orange bleue ont bien repris, jeudi soir, lors d’un dîner entre présidents de parti chrétien, humaniste et libéraux, au resto La branche d’olivier à Uccle. Mais l’invitation ne venait pas du formateur Leterme : les hôtes étaient les présidents d’assemblée et réconciliateurs royaux Armand De Decker et Herman Van Rompuy (qui ont fait rapport au Roi vendredi, lire ci-contre).

Une bonne nouvelle ? Même pas. Si les Leterme, Van Rompuy, De Decker, Reynders, Milquet, Vandeurzen et Somers se sont quittés vers 2 heures du matin, ils ne se sont pas pour autant accordés sur la xième version de la note Leterme. Note censée permettre la reprise de la formation gouvernementale, suspendue depuis le vote flamand sur la scission de BHV, le 7 novembre.

Autrement dit : ça coince toujours. Au point que, vendredi, alors que les sept devaient, disait-on, se revoir à 14h30, on apprenait en début de soirée qu’il n’en serait rien. A cause du triangle infernal Milquet-Leterme-N-VA…

Reprenons. Mercredi, les partenaires orange-bleu croyaient toucher au but, la note Leterme étant globalement acceptée. Mais la N-VA la jugeait trop palote sur le plan communautaire. Car cette note définit un cadre et un menu pour la future réforme de l’Etat, ainsi que les gestes d’apaisement réclamés par les francophones (pour éviter tout nouveau coup de force flamand) et les néerlandophones (pour s’assurer une vraie réforme de l’Etat). Dans ce cadre, une liste de matières à réformer est élaborée. C’est cette liste que la N-VA a voulu corser. Et pas à la marge… Selon les propos, jeudi, du député Jan Jambon, c’est rien moins qu’« un premier pas vers la régionalisation de la sécurité sociale » que les nationalistes flamands revendiquent… alors que le projet d’accord stipulait précisément qu’on ne toucherait pas à la solidarité interpersonnelle.

Jeudi, Yves Leterme présente donc une note amendée, dans le sens N-VA, aux négociateurs. Le CDH s’étrangle. Le MR aussi, mais plus discrètement.

Vendredi, Joëlle Milquet propose dès lors de nouveaux aménagements à la note Leterme. Elle s’y accroche. Et les présidents CDH et MR répètent, dans une belle unité, qu’il n’est pas question de toucher à la Sécu, à la solidarité interpersonnelle. Leterme, qui semble dire à RTL-TVi qu’il n’y aura pas de régionalisation partielle de la Sécu, passe la journée entre le CDH et la N-VA, tentant de concilier les inconciliables. Même si, dit-on, Bart De Wever, président de la N-VA, aurait fait savoir qu’il ne valide pas la sortie du député Jambon… Aux télés, il jure d’ailleurs qu’il « est là pour faire un accord » et qu’il a « l’espoir d’y arriver ». Dame : la N-VA n’a-t-elle pas donné l’impression de vouloir torpiller l’Orange bleue ?

Vendredi soir, surprise : Joëlle Milquet et Didier Reynders interviennent au JT de la RTBF. Et haussent le ton. La première demandant que « l’on cesse les surenchères, que les gens prennent leurs responsabilités et atterrissent sur un accord équilibré » et jugeant – ce qui ne calmera pas les esprits – qu’« une telle volonté n’est pas toujours présente partout ». Le second évoquant « un débat, en dehors du gouvernement, pour faire évoluer l’Etat, pas pour le bouleverser » et demandant aussi au « cartel d’atterrir », dans l’espoir d’un gouvernement pour la fin de l’année.

L’unité francophone retrouvée grâce au « pas touche à ma Sécu », Milquet et Reynders se sont, nous dit-on, concertés vendredi, avant des négociations attendues ce week-end. Car Leterme devrait relancer les discussions ce samedi. Sur la base d’une note à nouveau amendée, et apparemment plus acceptable. Avant d’aller faire rapport au Roi – sauf changement – lundi. Mais le formateur semble à bout. Lui qui pensait, en milieu de semaine, tenir enfin un accord équilibré. Il nous revient ainsi que jeudi, avant le dîner ucclois, il a eu une belle engueulade avec le président de son parti, Jo Vandeurzen. Motif : l’homme ne tient pas suffisamment ses troupes, certainement pas le cartel – la sortie de la N-VA sur la Sécu le prouve à souhait. Y a pas à dire : l’ambiance au CD&V s’améliore au fil des jours…

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