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vendredi, 23 novembre 2007

France:Le trafic se rétablit progressivement à la SNCF et à la RATP

PARIS (Reuters) - Au lendemain du vote quasi unanime de la reprise du travail et après neuf jours de grève, le trafic se rétabli progressivement sur le réseau ferroviaire et dans les transports parisiens.

La SNCF et la Régie autonome des transports parisiens ne prévoient pas un retour complet à la normale avant le week-end mais la reprise est plus nette que prévu, en particulier à la RATP.

"Le plus dur de la crise est fini", a déclaré sur Europe 1 Raymond Soubie, conseiller social de l'Elysée, pour qui la réforme des régimes spéciaux de retraite, à l'origine du mouvement de grève des cheminots et agents de la RATP, se fera.

Le président Nicolas Sarkozy, qui faisait face au premier conflit social d'envergure de son quinquennat, s'adressera aux Français quand "le conflit sera vraiment derrière nous", probablement à son retour de Chine où il effectue une visite d'Etat de trois jours à partir de dimanche.

Nicolas Sarkozy, qui avait promis durant sa campagne d'être le "président du pouvoir d'achat", a annoncé de prochaines initiatives dans ce domaine, sans fournir de détails.

LE COÛT DE LA GREVE

Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, s'est réjoui que la reprise du travail "s'affirme sur le terrain". Le Premier ministre, François Fillon, a rendu hommage à la responsabilité des organisations syndicales et à la patience des Français, qui ont "donné l'image d'une France qui ne baisse pas les bras."

L'ouverture mercredi de négociations tripartites - Etat, entreprise, syndicats - a permis d'amorcer une sortie de crise alors que la grève commençait à peser sur l'économie française et sur la vie quotidienne des habitants d'Ile-de-France.

Pour l'économiste Marc Touati, du cabinet de conseil ACDEFI, la facture des grèves sera lourde.

Il la chiffre "tout compris à cinq milliards d'euros, ce qui correspond à 0,3 point de PIB au moins". Rappelant, dans un entretien accordé au Parisien, que la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a évoqué un coût de 400 millions d'euros par jour, il juge ce chiffre "nettement sous-évalué".

Pour l'institut de conjoncture privé Rexecode, en revanche, les dégâts vraiment sérieux concerneront la SNCF et son activité fret. Son directeur, Michel Didier, estime "impossible de dire que cette grève coûte x euros par jour à la France".

"Il faut relativiser au plan macroéconomique", a-t-il expliqué au journal Le Monde cette semaine, car moins de 10% des transports en France ont été paralysés et il s'est agi en fait "d'une paralysie localisée à la région parisienne".

"Les dégâts d'une grève sont exponentiels", dit-il. "Au cours de la première semaine, ils sont inexistants au niveau macroéconomique, car les individus et les entreprises s'organisent".

PRUDENCE DE RIGUEUR

Dans un climat alourdi par des actes de sabotage sur des voies, la grande majorité des assemblées générales de cheminots et d'agents de la RATP ont voté mercredi soir puis jeudi matin la suspension de la grève.

Le taux de grévistes dans les chemins de fer est tombé jeudi à 14,5% contre 22,8% la veille et celui de la RATP à 11,7% contre 16,4%.

Si le mot d'ordre de reprise du travail l'a emporté un peu partout, directions et syndicats restaient prudents vendredi sur de possibles "queues de conflit."

A la SNCF, les négociations portant sur des mesures d'accompagnement de la réforme doivent reprendre le 29 novembre et durer jusqu'au 18 décembre. A la RATP, elles reprendront lundi et se poursuivront jusqu'au 13 décembre.

De nombreuses syndicalistes ont affirmé que la grève n'était que suspendue et que les discussions se dérouleraient sous haute surveillance.

L'ex-Premier ministre Dominique de Villepin, très critique ces derniers mois envers le gouvernement, a adressé un satisfecit à Nicolas Sarkozy pour sa gestion de la crise.

"Je pense que le souci affiché de ne pas politiser, de ne pas chercher à faire en sorte qu'il y ait un vainqueur et un vaincu, c'est la bonne stratégie en matière sociale", a-t-il dit sur France 2.

En revanche, le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, qui avait appelé jeudi à la reprise du travail, a critiqué le fait que les négociations n'aient pas débuté plus tôt. "Des préalables ont été inutilement posés", a-t-il estimé.

Pour justifier ces délais, Raymond Soubie a invoqué des questions de "culture et d'histoire sociale" à la SNCF comme à la RATP. "L'important, c'est qu'on a fini par y arriver", a-t-il dit.

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