Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 09 novembre 2007

Belgique:152 jours sans gouvernement, il paraît qu'il existe un préaccord Orange bleue

De très bonne source, on apprend qu'un préaccord existait entre les partenaires de l'Orange bleue pour que celle-ci reste debout malgré la rupture du pacte entre les Belges vécue mercredi.
Belga

L'Orange bleue résiste au choc ? A la gifle infligée aux francophones en commission de l'Intérieur de la Chambre mercredi ? L'invraisemblable se produit ? Sauf à soupçonner qu'un préaccord liait les partenaires, qui pouvait croire que la majorité présumée resterait debout après cette rupture du pacte entre les Belges ?

Précisément, un tel préaccord existait bel et bien, nous assure-t-on à très bonne source dans l'Orange bleue. Ce qui corrobore les rumeurs alimentées par des politiques de premier rang, et nombre de députés, aussitôt le vote intervenu en commission mercredi. Lorsque personne dans l'Orange bleue – à l'étonnement général – n'a renversé la table, ni le MR ni le CDH n'ayant jugé que l'agression dont avaient été victimes les francophones pour la première fois dans l'histoire politique du pays ne valait une crise de régime.

Le scénario sous nos yeux aujourd'hui aurait donc été prévu. Piloté. Comme un plan « B » qui s'est mué en option principale ces derniers jours, au détour du congé de la Toussaint.

Notre source soutient ceci : Yves Leterme, Jo Vandeurzen, Didier Reynders, Patrick Dewael, Bart Somers étaient convenus d'un emballement de la crise, jusqu'à son paroxysme, au parlement mercredi, et l'atterrissage en douceur ensuite. « Il n'y avait aucun scénario écrit, soutenait toutefois, hier, Didier Reynders. La meilleure preuve ? Jusqu'au dernier moment, quinze minutes avant la commission, Bart Somers et moi avons essayé d'en empêcher la tenue et donc le vote. »

Notre source confirme pourtant. Les motivations du « deal » ? Il était impossible d'arriver à un compromis sur BHV qui pouvait agréer à la fois la N-VA et le FDF, ou même le CDH. Surtout : il fallait sauver le cartel CD&V/N-VA, voué à éclater s'il avait eu à se positionner sur un compromis BHV. A savoir, à cet égard : les statuts de la N-VA stipulent que tout accord de participation à un gouvernement comportant un chapitre institutionnel doit être approuvé aux deux tiers des membres du parti… Un verrou.

Conclusion : le cartel CD&V/N-VA ne peut endosser un compromis sur BHV à la mesure de ce qui avait été négocié au printemps 2005 sous Verhofstadt II. Pour rappel : 32 communes autour de Bruxelles ne seraient pas touchées par la scission de l'arrondissement électoral ; la Communauté française étendrait ses compétences dans les entités de la périphérie, etc.

Le contexte les condamne à l'échec ? CD&V, MR et VLD s'entendent dès lors pour changer de paradigme : on ira jusqu'au vote en commission, les Flamands obtiendront leur victoire symbolique, et les francophones se réjouiront de voir qu'à l'issue du psychodrame, BHV et les querelles institutionnelles seront comme frappées d'ignominie, reléguées au second plan ; avec des délais longs pour BHV après que le Sud eut actionné le conflit d'intérêts, bientôt la sonnette d'alarme, ce qui renvoie le règlement du contentieux aux calendes grecques. Commode.

Ajoutez à cela que Leterme Ier peut envisager de se lancer dans une législature complète de quatre ans, les partenaires bétonnant leur alliance qui, se jurent-ils, doit résister aux régionales de 2009. Et l'on tient les socialistes hors du jeu. Ouf !

A posteriori, tout devient plus clair : pensez au congé que s'est octroyé l'Orange bleue autour de la Toussaint… A quelques jours de la tenue d'une commission parlementaire qui scellera le sort de la majorité présumée ? Alors que le compte à rebours presse ? Rétrospectivement, la pause s'explique seulement parce que le plan B a été placé sur les rails…

Tous au courant ? A voir. Deux inconnues.

Le CDH : Joëlle Milquet aurait été tenue hors du coup, et s'en serait accommodée in fine, vu que le schéma finit par ramener tout le monde à son plan à elle, mis au point avec l'explorateur Van Rompuy en septembre : le fameux « phasage » de la réforme de l'Etat, son évocation dans des structures parallèles – comité des sages… – pas à l'exécutif.

Quant au FDF : les déclarations intempestives d'Olivier Maingain ces derniers jours, estimant que Leterme devait s'effacer et l'Orange bleue payer le prix si le vote intervenait en commission, ainsi que ses propos autrement plus conciliants une fois ce vote enregistré, tout cela laisse à penser qu'il a été mis au parfum en fin de parcours, lorsqu'il était nécessaire d'opérer la courbe rentrante.

Le communiqué du Palais royal hier, qui relance Leterme III, est la cerise sur le gâteau. On a évité la crise de régime ! Voilà l'essentiel. Qui peut s'en plaindre ? La « gifle » de mercredi ? S'il fallait en passer par là pour s'éveiller à la réalité, éviter le grand clash... L'on invoquera, n'est-ce pas, le « sens des responsabilités ».

Les commentaires sont fermés.