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mardi, 06 novembre 2007

Belgique 149 JOURS SANS GOUVERNEMENT. LE COMPTE À REBOURS SUR BHV A DÉBUTÉ ET IL NE RESTE QUE 24 HEURES. LE FORMATEUR doit sortir du bois communautaire. Avec un début de piste BHV. Mais son propre parti pourrait le saborder.

Le signal attendu par les partis flamands de l'Orange bleue qui, voici huit jours, lançaient un ultimatum au formateur pour obtenir une « percée » communautaire avant le 7 novembre, n'a pas été donné ce lundi. Restent donc ce mardi et mercredi matin, avant la réunion de la commission de l'Intérieur de la Chambre, qui doit voter les propositions flamandes de scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Désormais, tout le monde attend Yves Leterme. Hier, il a réuni séparément francophones puis Flamands. Pas même une réunion plénière sur BHV… Car 149 jours après les élections, « s'il réunit les quatre partis tout de suite, c'est le clash », avoue un négociateur. Il est vrai que le CD&V était particulièrement nerveux, hier.

Un parlementaire CD&V reconnaît « n'avoir jamais assisté à un tel bureau de parti : les gens étaient très fâchés ». Fâchés par les interviews francophones du week-end (Milquet dans Le Soir, Maingain dans la DH), alors que, dit-on dans ce parti, une consigne de silence avait été lancée aux négociateurs, et respectée au CD&V ; fâchés, aussi, que des francophones veuillent imposer la nomination des quatre bourgmestres de la périphérie, compétence exclusivement flamande, et fâchés de tout ce temps qui passe sans scission de BHV, alors que la pression publique croît sans cesse.

On attend donc d'Yves Leterme qu'il donne l'impression de tenir ses troupes, du moins d'être capable d'être suivi par les siens sur un compromis raisonnable et d'éviter un vote Flamands contre francophones à la Chambre.

On attend aussi de lui qu'il lance ce fameux signal. C'est à lui de dire, au plus tard demain midi, qu'une vraie négociation s'est engagée sur BHV avec une vraie chance d'aboutir. C'est à ce prix-là, seulement, que le cartel CD&V/N-VA acceptera de ne pas voter en commission, voire de ne pas réunir cette commission du tout.

On attend, enfin, d'Yves Leterme qu'il fasse une vraie proposition sur BHV. « Il faut qu'il arrête de faire du cérébral et qu'il agisse ! », lâche un francophone. Une proposition qu'il ne jetterait pas seulement sur la table, comme il en est coutumier, mais qu'il défendrait. Proposition qui « soit une base sérieuse pour un accord », résume la N-VA. « S'il n'y a pas de mouvement en 48 heures, on réunira la commission et on votera », confirme un CD&V.

Lundi, pourtant, point de proposition : « Leterme doit encore tester certaines idées par groupe linguistique. » Il n'aurait même pas entamé de négociation, mais seulement fait un « tour de table et inventaire des solutions ».

Lorsqu'il se jettera à l'eau, « ce sera sans doute une proposition qui ne sera pas la scission pure et simple, mais qui sera trop limitative pour les francophones », nous dit-on. Au VLD, en tout cas, on réclame avec insistance que le formateur sorte du bois. « Je suis d'avis qu'il doit devenir plus concret et qu'à partir de mardi des textes doivent être sur la table », martelait hier Patrick Dewael. Et d'ajouter : « Pour BHV, il n'y a pas 101 solutions. » Une suffira… Mais laquelle ? Les francophones se basent toujours sur l'accord de 2005, dont les partis flamands ne veulent pas, la scission sans concession communautaire étant toujours le slogan N-VA… voire (de bien des) CD&V. Comme le dit ce négociateur, « le curseur francophone est le FDF et le curseur flamand, la N-VA ». Malgré le poids minimal de ces partis dans l'Orange bleue, la vérité est là : « si le FDF dit oui sur BHV, le CDH dira oui. Si la N-VA dit oui, le CD&V dira oui. Et si le CD&V dit oui, l'OpenVLD aussi. »

Pendant ce temps, l'opposition francophone a répété qu'en cas de crise en commission de l'Intérieur, il appartiendrait au Roi de prendre une initiative. Et, tant au PS que chez Ecolo, on se tient à la disposition de Sa Majesté.

Belga

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