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mercredi, 31 octobre 2007

Arche de Zoé: écroués à Abéché, les 16 Européens attendent un éventuel transfert vers N'Djamena

ABÉCHÉ (AFP) - Seize Européens et deux Tchadiens, inculpés lundi soir dans l'est du Tchad pour avoir voulu emmener en France 103 enfants de la région, ont été placés mardi sous mandat de dépôt en attendant un éventuel transfèrement vers N'Djamena.Evènement

"Le juge d'instruction a été saisi et l'inculpation a été prononcée", a confirmé mardi le ministre tchadien de la Justice Albert Pahimi Padacké, précisant que les personnes poursuivies avaient été placées "sous mandat de dépôt".

Neuf Français - des membres de l'association française Arche de Zoé et trois journalistes - ont été inculpés à Abéché, principale ville de l'est du Tchad, d'"enlèvement de mineurs" et d'"escroquerie". Les sept Espagnols de l'équipage de l'avion qui devait emmener les enfants en France, ainsi qu'un sous-préfet et un chef de quartier tchadiens, sont poursuivis pour "complicité". Madrid a fait part de son "désaccord", estimant qu'il n'y "avait pas de preuves concluantes contre les Espagnols".

Un des avocats des bénévoles français a demandé mardi que ses clients soient jugés en France. "On souhaite que nos ressortissants soient jugés en France. Une convention judiciaire entre la France et le Tchad le permet, il faut que les autorités françaises en fassent la demande et qu'il y ait un accord avec les autorités tchadiennes", a déclaré à l'AFP Me Gilbert Collard.

Nicolas Sarkozy a affirmé mardi lors d'un déplacement en Corse qu'il allait "essayer de trouver des accords" pour que, dans l'affaire de l'Arche de Zoé, "personne ne perde la face", assurant une nouvelle fois que cette association a agi à "tort". "On va essayer de trouver des accords pour que dans cette affaire, personne ne perde la face, pour qu'on sache exactement la vérité, pourquoi ils (l'association Arche de Zoé) ont été récupérer ces enfants et dans quel but", a déclaré le président de la République.

Le gouvernement tchadien a assuré pour sa part mardi ne pas chercher "à se servir" de l'affaire née de la tentative d'une association française d'emmener de l'est du Tchad en France 103 enfants de la région, assurant qu'elle n'empêcherait pas le déploiement prévu d'une force européenne.

Rama Yade, secrétaire d'Etat chargée des Affaires étrangères et des droits de l'homme, "recevra mercredi une délégation de parlementaires (toutes familles politiques confondues) pour faire un point de situation" dans l'affaire de l'association l'Arche de Zoé, a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères et européennes. De même source, il est précisé qu'elle recevra les familles des Français inculpés au Tchad dans cette affaire.

La France a indiqué avoir saisi le président tchadien Idriss Deby Itno du cas des journalistes arrêtés, afin qu'il soit tenu compte de leur profession "dans les décisions qui seraient prises".

Les autorités françaises ont continué mardi de critiquer l'opération de l'Arche de Zoé, qui affirme avoir voulu "sauver" des "orphelins" du Darfour, région de l'ouest du Soudan frontalière du Tchad, en proie à une guerre civile.

Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé qu'il avait mis en garde les autorités tchadiennes contre des "projets très généraux" de l'association, 48 heures avant les arrestations, tout en indiquant que le transfèrement des enfants vers l'aérodrome d'Abéché avait été découvert parce que leur convoi avait enfreint le couvre-feu en vigueur dans la région.

La France n'avait aucun moyen d'arrêter l'opération ni préventivement sur son territoire ni au Tchad, a assuré mardi de son côté la secrétaire d'Etat française aux Affaires étrangères, Rama Yade. La France a annoncé que ses ressortissants impliqués répondraient "de leurs actes au Tchad", suscitant les protestations de l'opposition socialiste qui a réclamé qu'ils soient jugés sur le sol français.

Les agences humanitaires continuent d'enquêter sur l'origine et le statut familial des enfants. Mais Eric Chevalier, conseiller spécial du chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, a affirmé que la majorité étaient "Tchadiens avec des parents tchadiens" et l'Unicef disait mardi ignorer s'ils "sont ou non orphelins et d'où ils viennent".

M. Kouchner de son côté a estimé que l'action humanitaire ne pouvait "agir sans règle", mais s'est montré réticent à s'exprimer sur l'affaire. La justice française soupçonne l'Arche de Zoé d'avoir tenté de servir d'intermédiaire illégal dans le domaine de l'adoption et a ouvert la semaine dernière une information judiciaire.

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