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jeudi, 20 septembre 2007

Face à la Chine, la lenteur européenne

A la veille de la rentrée parlementaire, les autorités congolaises étaient écartelées entre des exigences contradictoires : répondre le plus rapidement possible aux immenses et légitimes aspirations de la population et satisfaire aux conditions posées par les institutions de financement occidentales pour le déboursement de l'aide promise mais trop lentement déboursée. La Chine a mis fin au dilemme : à raison de prêts pour un montant total de cinq milliards de dollars, elle s'est engagée à soutenir les cinq chantiers définis comme prioritaires par le président Kabila. Avec, en contrepartie, des accords de partenariat dans le domaine minier, où la Chine prendra place aux côtés des plus grandes sociétés occidentales. Ces accords passés avec la Chine s'inspirent de l'exemple angolais, où la reconstruction du pays se fait en échange de l'accès au pétrole. Il ne fait aucun doute que cette entrée en force de la Chine sera amèrement critiquée par les Occidentaux, qui estiment, Union européenne en tête, ne pas avoir ménagé efforts financiers et diplomatiques pour mettre fin à la guerre, gérer la transition et placer le pays sur les rails de la démocratie.
Les Occidentaux devraient s'interroger sur leurs propres exigences : dans ce pays où les conflits sont à peine éteints, où il est urgent de payer les militaires et les enseignants, le gouvernement ne dispose que d'un budget de 2,4 milliards de dollars, dont 800 millions consacrés au remboursement d'une dette particulièrement « odieuse », car contractée du temps de la dictature mobutiste. En l'absence de programme avec le Fonds monétaire international, qui, après avoir suspendu ses prêts en mars dernier ne renverra que fin septembre une nouvelle mission à Kinshasa, crédits internationaux et mesures d'allègements de dette demeurent en suspens. Quant aux coopérations européennes, elles sont paralysées par de multiples lenteurs bureaucratiques tandis que les exigences d'appels d'offres internationaux excluent presque automatiquement les entreprises congolaises Assortis de peu de conditions, les prêts chinois ne sont cependant pas sans risques, qu'il s'agisse de la forêt tropicale, de l'environnement et surtout de la gouvernance.

BRAECKMAN,COLETTE

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