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vendredi, 14 septembre 2007

Procès de CRS pour viols de prostituées: sept ans ferme pour trois des accusés

La cour d'assises de Paris a condamné vendredi à une même peine de sept ans de prison trois anciens CRS de Deuil-la-Barre (Val-d'Oise) reconnus coupables de viols aggravés de prostituées, et a ordonné leur placement en détention.
Parmi leurs quatre anciens collègues qui comparaissaient à leurs côtés depuis une semaine pour complicité, deux ont été condamnés à de la prison avec sursis et deux autres ont été acquittés.
Sur Cyril Dussart, 31 ans, Romaric Leclercq, 28 ans, et Yohann Mahé, 29 ans, pesaient les accusations les plus lourdes. Contre eux huit à dix ans de prison avaient été requis et ils ont écopé de sept ans. Tous trois devaient être écroués dans la soirée.
Ils avaient chacun effectué six mois de détention provisoire après leur mise en cause dans l'affaire, fin 2003, et comparaissaient libres à leur procès.
Le trio a notamment été reconnu coupable d'une série de trois viols aggravés commis dans la nuit du 8 au 9 avril 2003. Ces faits avaient été dénoncés à une association d'aide aux prostituées qui avait à son tour alerté l'Inspection générale des services (IGS, police des polices).
Le verdict, rendu après plus de sept heures de délibérations, a été accueilli dans un silence de cathédrale dans la salle d'audience, la compagne d'un des condamnés essuyant des larmes. Les avocats sont sortis sans faire de déclaration.
Parmi les quatre accusés qui devaient répondre de complicité de viols aggravés, Gilles Gainaux, 28 ans, a été condamné à trois ans de prison avec sursis et Christophe Fradelin, 31 ans, à un an avec sursis.
Le président de la cour, Dominique Coujard, a précisé que les condamnés allaient faire l'objet d'une inscription au fichier des délinquants sexuels.
Les accusés, tous anciens de la CRS 7, une unité autoroutière établie à Deuil-la-Barre, étaient soupçonnés d'avoir abusé de prostituées lors d'expéditions nocturnes souvent très alcoolisées, au-delà de leur secteur de compétence c'est-à-dire dans Paris.
Une série de onze viols au total a été retenue, commis sur des étrangères généralement en situation irrégulière. Après avoir contrôlé leur identité les policiers exerçaient un chantage d'après l'accusation : ils promettaient de ne pas les inquiéter en échange de rapports sexuels gratuits.
Les faits se produisaient en général à l'arrière de fourgons de police sérigraphiés où ils faisaient monter leurs victimes.
Au cours des huit jours de débats où ils ont fait face à une de leurs victimes, une Albanaise de 28 ans seule partie civile au dossier, les accusés ont exprimé des regrets, imputant leurs actes à leur grande immaturité à l'époque, conjuguée à un "manque d'encadrement" à la CRS 7.
Moment fort des débats, cette victime venue spécialement d'Albanie a raconté la "terreur" vécue lors du viol qu'elle a subi. "Je me suis sentie comme un objet, jamais ça ne s'était passé comme cela auparavant", a-t-elle expliqué.
Elle s'est vu attribuer par la cour 12.000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral subi.
Dernière avocate de la défense à plaider, Me Françoise Cotta, défendant M. Leclercq, avait invité dans la matinée la cour à se souvenir des pénibles conditions d'exercice du métier de policier après le retour de la droite au pouvoir en 2002.
A l'époque, selon Me Cotta, les policiers étaient "chauffés par la propagande (..) on leur avait désigné les prostituées comme des délinquantes". "Ils étaient dans un état d'esprit qui a pu les amener à se fourvoyer", a affirmé l'avocate.

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