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mercredi, 12 septembre 2007

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe démissionne

TOKYO (Reuters) - Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a annoncé mercredi qu'il allait démissionner afin de faciliter la prolongation du mandat de la mission navale de son pays en Afghanistan, provoquant l'émoi dans son pays.


Arrivé au pouvoir il y a un an, Abe était en difficulté depuis le cinglant désaveu infligé à sa politique lors des élections sénatoriales de juillet mais l'annonce de sa démission constitue cependant une surprise.

"Je suis arrivé à la conclusion aujourd'hui que je devais démissionner", a déclaré, Abe, les traits tirés, lors d'une conférence de presse. "Nous devons chercher à poursuivre notre mission de lutte contre le terrorisme avec un nouveau Premier ministre", a-t-il ajouté.

Le valeurs japonaises ont terminé en baisse en raison des incertitudes sur la situation politique.

Abe avait prévenu qu'il ne s'accrocherait pas à son poste s'il n'était pas en mesure d'obtenir la prolongation du mandat de la mission navale de son pays, chargée de soutenir les opérations en Afghanistan de la coalition dominée par les Etats-Unis mais personne ne s'attendait à ce qu'il prenne cette décision aussi rapidement.

Les partis de l'opposition, qui se sont assurés le contrôle de la chambre haute du parlement lors des élections de fin juillet, sont en mesure, s'ils le veulent, de retarder la promulgation d'une loi prolongeant le mandat de cette force navale au-delà de sa date d'expiration, le 1er novembre. Il était prévu que le Premier ministre réponde aux questions des parlementaires sur ce sujet mercredi.

"Le choix de la date est étonnant. C'est une énorme surprise. Il avait dit qu'il mettrait son mandat dans la balance pour faire adopter la législation antiterroriste, donc je ne comprends pas pourquoi il démissionne avant même d'avoir commencé", a déclaré Koichi Haji, économiste en chef à l'institut de recherche NLI.

"ENORME SUPRISE"

Abe avait assuré samedi à George Bush, en marge du forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à Sydney, qu'il ferait tout son possible pour que la mission navale nippone se poursuive.

Selon un récent sondage, 53% des personnes interrogées au Japon se déclarent hostiles à une prolongation de cette mission, tandis que 35% sont pour.

Le secrétaire général du Parti libéral-démocrate (PLD), Taro Aso, un fidèle allié d'Abe qui partage en grande partie ses vues sur la politique à mener en matière de sécurité, est considéré comme le favori pour prendre la présidence du PLD et donc briguer le poste de Premier ministre.

Abe devrait rester à son poste pour gérer les affaires courantes jusqu'à ce que son successeur soit désigné.

Il avait remanié son gouvernement fin août en faisant appel à de vieux routiers de la vie politique japonaise après la débâcle des sénatoriales. Le précédent cabinet avait fait l'objet de nombreuses critiques, en particulier du fait de l'inexpérience de ses membres, souvent des proches mais aussi à cause de plusieurs scandales dans lesquels certains membres du gouvernement étaient impliqués.

Premier chef du gouvernement à être né après la Seconde Guerre mondiale, Abe s'est beaucoup investi dans la diplomatie, améliorant les relations de son pays avec la Chine et la Corée du Sud mais il a souvent été critiqué pour ses obsessions conservatrices telles que sa volonté de restaurer le patriotisme à l'école ou de réviser la Constitution pacifiste du Japon.

De l'avis de certains analystes, sa démission devrait avoir un impact limité sur la politique économique japonaise.

"L'impact sur l'économie japonaise pourrait être limité car il n'y a pas de dossier urgent qui nécessite d'être soumis au parlement", estime Haji, selon lequel il faut toutefois s'attendre à une certaine fébrilité des marchés financiers en raison des incertitudes sur l'évolution de la situation politique.

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