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samedi, 08 septembre 2007

Les islamistes marocains confiants en attendant les résultats

RABAT (Reuters) - Les islamistes modérés du Parti pour la justice et le développement (PJD) déclarent qu'ils s'attendent à devenir la plus importante formation politique représentée au Parlement, après des élections marquées par une abstention record.


"On va gagner, on va gagner!" scandaient les militants du PJD, chavirant de bonheur.

Selon des estimations établies par les observateurs du PJD disséminés aux quatre coins du royaume chérifien, sur la moitié des bulletins dépouillés, 30% seraient en leur faveur.

Selon ces chiffres, la deuxième formation en terme de voix n'aurait que 16% des suffrages.

Mais le système électoral complexe en vigueur au Maroc rend pratiquement impossible à un seul parti de disposer à la Chambre d'une majorité absolue et le roi devrait charger le nouveau Premier ministre de former une nouvelle coalition.

Des bidonvilles du grand port atlantique de Casablanca aux villages sahariens écrasés de chaleur, les sujets du roi Mohamed VI avaient le choix entre les représentants de 33 partis et des dizaines de candidats indépendants pour pourvoir les 325 sièges de la Chambre des représentants.

La coalition sortante est dominée par les deux principaux parti laïques, l'USFP (socialiste) et l'Istiqlal (nationaliste), qui disposaient respectivement de 50 and 48 sièges, mais les islamistes modérés du PJD espèrent doubler leur représentation actuelle de 42 sièges.

Les résultats définitifs ne sont pas attendus avant dimanche.

ABSTENTION RECORD

Les bureaux de vote, restés ouverts pendant 11 heures ont fermé à l'heure prévue (19h00 GMT), a indiqué le ministère de l'Intérieur.

La participation était de 34% à 18h00 GMT et à l'heure de clôture du scrutin, le taux final devait s'élever aux alentours de 41%, en deçà des attentes du gouvernement, a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, ajoutant que le processus de vote avait été libre et équitable.

"Le Maroc, comme tout autre Etat musulman, se doit de choisir l'islam. Aucun des autres partis n'a fait quoi que ce soit pour nous", a confié une jeune ingénieur, Ali Sounari, après avoir voté à Rabat en faveur du Parti pour la justice et le développement (PJD).

Le programme du PJD insiste sur le respect des valeurs familiales traditionnelles et la moralisation de la vie publique, un message qui rencontre un profond écho dans les banlieues déshéritées du royaume.

La classe politique libérale a tenté de contrer l'ascension du PJD en l'associant à l'extrémisme islamique dont les attentats se sont récemment multipliés dans le royaume.

"Je n'ai pas confiance dans les islamistes", confie Djamal Sellaoui, un architecte de 31 ans qui a voté à gauche pour barrer la route aux islamistes. "L'expérience des islamistes en politique est un échec et n'a provoqué qu'effusions de sang et chaos dans la plupart des pays musulmans", explique-t-il.

Nombre de "laïques" n'en voient pas moins dans le PJD le meilleur rempart contre le radicalisme musulman.

Quelle que soient les résultats du scrutin, ils ne modifieront pas en profondeur une société profondément traditionaliste où, bien qu'affichant son modernisme, le roi veille à conserver ses pouvoirs politiques et religieux étendus.

Par Lamine Ghanmi

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