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mardi, 28 août 2007

Les incendies continuent en Grèce, le mécontentement grandit

KRESTENA, Grèce (Reuters) - Les pompiers grecs, soutenus par des collègues européens, continuaient de lutter mardi contre des feux de forêt qui ont fait 63 morts en près de cinq jours et valent au gouvernement conservateur des critiques de plus en plus vives à trois semaines d'élections législatives.

L'opposition socialiste (Pasok) s'est emparée de la tragédie en cours à l'approche du scrutin, taxant le gouvernement d'incompétence et affirmant que les accusations portées contre des pyromanes visaient à dissimuler un manque de réactivité face à cette crise sans précédent depuis des décennies.

"Ce gouvernement s'est révélé tragiquement incapable de gérer la crise du feu", a déclaré aux journalistes Georges Papandréou, dirigeant du Pasok. "Il n'a pas été capable de sauver des gens, des biens et des habitations (...) Il est temps que les Grecs choisissent un gouvernement fort qui assure la sécurité, la confiance et l'espoir."

Les journaux athéniens fustigent eux aussi le gouvernement en affichant des titres comme "L'Etat paralysé, indignation contre le gouvernement", ou encore "Les élections de la colère".

Le gouvernement de Costas Caramanlis a décidé de maintenir les élections à la date du 16 septembre.

Selon un sondage, l'avance des conservateurs sur les socialistes s'est réduite en partie du fait de leur gestion de la crise. Le parti de la Nouvelle démocratie ne devance plus le Pasok que de 0,8%, contre 1,3% dans un sondage précédent, d'après l'enquête réalisée par l'institut Alco pour Alter TV.

Des pompiers épuisés, à présent épaulés par des équipes et du matériel venus de l'étranger, tentent désespérément de maîtriser les feux depuis plus de quatre jours.

"J'ai dû déverser 300 litres de vin pour essayer d'éteindre le feu qui encerclait ma maison", déclarait Georgios Dimopoulos, habitant de Makistos, dans le Péloponnèse. "J'ai combattu les flammes pendant 17 heures, nous étions à leur merci, je ne savais plus si c'était le jour ou la nuit."

APPEL A L'UNITE

Alors que brûlaient les régions si souvent célébrées de la péninsule du Péloponnèse et, au nord d'Athènes, l'île d'Eubée, le gouvernement a répondu aux critiques en faisant valoir qu'un tel nombre de départs de feu simultanés ne pouvait pas être le fait du hasard.

"Tous les Grecs doivent rester unis (...) Comme dans le passé, nous devons prouver que nous formons une âme unique, un seul poing dans une crise nationale", a dit Caramanlis en annonçant des secours d'urgence.

Le gouvernement a offert jusqu'à un million d'euros de récompense pour faciliter la capture de pyromanes et a demandé à un procureur général de déterminer si ces derniers pouvaient être poursuivis pour terrorisme.

De nombreux maires ont accusé des promoteurs immobiliers véreux d'avoir déclenché des feux de forêt pour libérer de nouveaux terrains constructibles. Trois personnes âgées et deux jeunes garçons ont été inculpés d'incendie criminel.

Débordés par l'ampleur de la tâche, les services anti-incendie ont fait savoir qu'ils luttaient sur 25 fronts mardi. Un état d'urgence est en vigueur au plan national et des pays étrangers ont répondu aux demandes d'assistance d'Athènes par l'envoi d'avions bombardiers d'eau et de pompiers.

Une équipe chypriote s'employait à creuser des couloirs anti-incendie dans les montagnes situées au nord du site archéologique d'Olympie, berceau des Jeux de l'Antiquité situé dans l'ouest du Péloponnèse. Le célèbre site a échappé de justesse aux flammes dimanche.

"Le feu s'est éloigné, il n'y a pas de vent dans la région et les bombardiers d'eau nous survolent, mais nous devons rester vigilants", déclarait Marcos Strangoulas, chef de pompiers. "Je suis sur une hauteur et il y a des chênes tout autour de moi. Espérons que cela restera comme ça."

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