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samedi, 17 février 2007

Duhamel: François Bayrou "préfère les journalistes dont on connait les opinions"

PARIS (AP) - Evoquant "l'affaire Alain Duhamel", le candidat UDF à la présidentielle François Bayrou a déclaré samedi "préfér(er) des journalistes objectifs dont on connaît l'opinion à des journalistes dont on ne connaît pas l'opinion mais qui sont tendancieux et partisans".

Le commentateur politique Alain Duhamel a été suspendu des antennes de France-2 et de RTL pour avoir affiché son soutien à François Bayrou.

"Je défends l'impartialité de l'attitude des journalistes qui ont une opinion et cependant se comportent de façon honnête et objective dans leur travail", a dit le candidat lors du discours de clôture d'un colloque UDF sur la culture au Sénat. Et "j'aurais eu la même attitude que son choix ait été à droite, à gauche, au centre", a-t-il assuré.

M. Bayrou a souligné que le journaliste avait expliqué s'apprêter à "voter" pour lui lors d'une rencontre en novembre avec les étudiants UDF de Sciences Po. Il s'agissait d'un "cadre privé" selon lui.

Car, certes "cette séance a été filmée sur Internet et les jeunes UDF l'ont mise ingénument sur leur site", mais "il s'agissait d'une réunion sans conséquence publique. Ce n'était pas un appel" à voter Bayrou, a plaidé le candidat.

"Si une déclaration aussi simple peut entraîner la suspension de son travail de journaliste et d'éditorialiste d'un homme comme Alain Duhamel, alors ça pose des questions", a-t-il estimé. "Si Alain Duhamel (...) au lieu de prononcer le nom de François Bayrou avait prononcé d'autres noms, je suis persuadé que l'écho eut été moindre", a-t-il accusé.

"Un journaliste pour moi est un citoyen", qui a "le droit d'avoir des opinions et même de les exprimer" et "j'imagine qu'on ne va pas entreprendre de retirer leurs droits civiques aux journalistes?".

François Bayrou a qualifié Alain Duhamel de "journaliste honnête": "comme professionnel, comme interwieveur ou éditorialiste, Alain Duhamel n'a jamais eu la moindre complaisance, surtout à l'égard de ceux qu'il aime bien", a-t-il affirmé.

Et s'il l'avait interrogé jeudi dans le cadre de l'émission "A vous de juger" sur France-2, "je suis à peu près sûr que ses questions auraient été des questions rudes pour bien montrer qu'il y avait de la distance entre nous et il aurait eu raison".

François Bayrou a appelé à "tourner la page du sectarisme" et du choix "obligatoire" entre "Coca cola d'un côté, Pepsi cola de l'autre", dans une allusion aux candidatures de Nicolas Sarkozy (UMP) et Ségolène Royal (PS). "Je ne suis pas pour la vie en noir et blanc, je suis pour la vie en couleur. J'aime bien que les journalistes aient des opinions!".

Evoquant ses propositions en matière de politique culturelle, François Bayrou a évoqué la question de intermittents pour affirmer sa volonté de remettre la question "sur la table" en soutenant et en faisant adopter la proposition de loi issue du comité de suivi sur le sujet.

Ce système "sert en réalité à alléger les coûts de production d'un très grand nombre de structures privées et publiques", a-t-il accusé, ce qui est selon lui "inacceptable".

"On ne peut pas considérer l'UNEDIC comme le mécène de la culture française. Cela n'est pas fait pour ça", a-t-il estimé. "S'il faut aider la production, il faut l'aider de façon transparente". Il a par ailleurs critiqué la loi sur les droits d'auteur sur Internet: "on a voulu passer en force, on s'est gravement trompé".

Globalement, "la culture ne doit pas se résumer à ce qui est marchand", a plaidé M. Bayrou, rendant hommage au président "Jacques Chirac (qui) a été un défenseur tout à fait présent de cette idée".

Alors que l'acteur et réalisateur Robin Renucci lui demandait une "mesure financière concrète", François Bayrou a refusé de répondre: "tous les autres candidats vous apporteront des réponses chiffrées", mais "je ne ferai aucune promesse intenable (...) Je ne vous donnerai pas des assurances qui seraient de la fausse monnaie". AP

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