Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 14 février 2007

Bayrou veut un nouveau référendum sur un nouveau traité européen

STRASBOURG (Reuters) - François Bayrou s'est prononcé lundi à Strasbourg en faveur d'un nouveau référendum sur un nouveau traité constitutionnel de l'Union européenne après une phase de "clarification" sur le contenu du texte.

"Pour moi, lorsque cette question sera posée, il est hors de question qu'elle soit traitée en dehors du référendum des citoyens", a déclaré le candidat de l'UDF à l'élection présidentielle lors d'une conférence de presse au Parlement européen.

"Je m'opposerai à ce qu'une ratification parlementaire élude la réponse extrêmement forte que les citoyens français ont énoncée en mai 2005", a ajouté le candidat centriste en faisant allusion au rejet français par référendum du projet de Constitution européenne il y a près de deux ans.

Le nouveau référendum pourrait, selon lui, se tenir en 2009, au moment des élections européennes, après une phase de clarification, suivie d'une conférence intergouvernementale chargée d'arrêter les termes du nouveau traité.

"Il faut un texte bref, dense, significatif, pas mini mais solide, lisible par tout le monde", a-t-il précisé.

François Bayrou a critiqué le silence supposé des autres candidats sur le sujet.

"Personne n'en parle. Tout se passe comme si c'était un sujet éloigné des préoccupations des Français. Je le crois au contraire central", a affirmé le président de l'UDF.

"Pourquoi Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal sont-ils aussi éloignés du projet européen ? Parce qu'ils estiment que c'est un sujet secondaire, qu'il n'y a que des coups à prendre", a-t-il poursuivi.

François Bayrou avait lancé en 2000 une initiative pour une constitution européenne avec le Vert Daniel Cohn-Bendit, quand tous deux étaient eurodéputés.

Passant de la parole aux actes, le candidat centriste a consacré à l'Europe la moitié du discours d'une heure et demie qu'il a prononcé dans la soirée au Palais des congrès de Strasbourg.

2.00O PERSONNES A STRASBOURG

Dans cette terre démocrate-chrétienne et majoritairement acquise à la cause européenne, il a réuni plus de 2.000 personnes, faisant de la réunion le plus important meeting politique qu'ait connu la capitale alsacienne depuis longtemps.

En dépit de l'ouverture d'une seconde salle, le public s'était massé dans le hall du bâtiment pour regarder sur un écran l'orateur, entouré de parlementaires européens parmi lesquels le Polonais Bronislaw Geremek, ancien leader du syndicat Solidarité.

François Bayrou a opposé ceux qui veulent "l'Europe pour en faire un grand marché" et ceux qui veulent "l'union de l'Europe pour changer le monde et défendre notre modèle de société européen, nos valeurs d'efficacité et de solidarité, notre modèle social et culturel".

"Ma conviction est que ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est d'une Europe pour changer le monde", a-t-il dit sans exclure une Europe formée de deux cercles concentriques ou "une fédération dans une confédération", selon les termes de François Mitterrand, qu'il a cité.

François Bayrou a proposé "sept grands chantiers" qui doivent être au coeur du premier cercle, "l'Europe politique" : politique économique, diplomatie, défense, politique environnementale, politique énergétique, immigration et codéveloppement ainsi que recherche.

Interrogé au Parlement européen sur la Banque centrale européenne, le candidat de l'UDF s'est dit "en désaccord profond" avec Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, qui souhaitent élargir ses missions au-delà de la lutte contre l'inflation et les déficits publics.

Il a néanmoins estimé qu'on "gagnerait à développer les échanges entre la Banque centrale et l'Eurogroupe" (les ministres des Finances des pays de la zone euro). "Je pense qu'on pourrait en faire une disposition constitutionnelle", a-t-il ajouté.

Les commentaires sont fermés.