dimanche, 04 février 2007
Le gouvernement irakien promet d'agir après l'attentat de Bagdad
BAGDAD (Reuters) - Le gouvernement irakien a renouvelé son engagement à lutter contre les groupes armés au lendemain de la mort de 135 personnes dans un attentat suicide au camion piégé dans un secteur majoritairement chiite de Bagdad.
Cet attentat commis samedi dans le quartier de Sadriya est le plus meurtrier en Irak depuis le début en mars 2003 de l'intervention militaire américaine. Il a choqué les Irakiens pourtant accoutumés aux violences quotidiennes qui menacent de plonger leur pays dans une guerre totale entre majorité chiite et minorité sunnite.
Une série d'attentats et de fusillades ont encore fait 16 morts dimanche à Bagdad, ont rapporté la police et des habitants.
Environ un millier de personnes ont été tuées au cours de la semaine écoulée en Irak, dans des attentats suicide, des fusillades ou des combats entre forces de sécurité et rebelles islamistes, d'après des chiffres rassemblés par Reuters à partir de bilans officiels.
"Qu'avons-nous fait?", se lamentait dimanche un vieil homme devant les boutiques et les maisons éventrées bordant la place du marché de Sadriya.
Les secours ont poursuivi leur recherche de nouveaux cadavres sous les décombres tâchés de sang. Un bulldozer était à l'oeuvre pour enlever les ruines de deux bâtiments dévastés.
"NOUS EN AVONS ASSEZ"
Le Premier ministre chiite Nouri al Maliki a mis en cause des partisans de Saddam Hussein et des extrémistes sunnites.
"Le gouvernement est déterminé à se débarrasser de ces terroristes et de ces hors-la-loi. L'attentat d'hier n'est que la preuve supplémentaire de leur malveillance", a-t-on déclaré de source gouvernementale.
Le cabinet du Premier ministre a diffusé samedi soir un communiqué dans lequel le gouvernement, en allusion aux extrémistes, s'engage à "couper leurs racines, leurs ressources et leurs partisans".
Maliki a promis en janvier de lancer une vaste opération de répression contre les groupes armés à Bagdad, mais cette annonce n'a toujours pas été suivie d'effets. De précédentes initiatives du même genre ont échoué.
Le président américain George Bush a pour sa part décidé l'envoi de 21.500 militaires en renfort, dont une grande partie devrait appuyer l'offensive irakienne à Bagdad.
Les Irakiens paraissent toutefois excédés par l'incapacité du gouvernement à mettre fin aux violences. Dans le quartier de Sadriya, les chiites réclament de confier la responsabilité de la sécurité à l'Armée du Mehdi, la milice de l'imam Moktada Sadr, et non aux forces gouvernementales.
"Nous avons assez de l'incapacité du gouvernement à nous protéger. Quatre ans après, notre sang continue de couler", s'emporte un habitant du quartier, Abou Sadjad.
Le Pentagone considère que l'Armée du Mehdi est la principale menace contre la paix en Irak, avant même les extrémistes sunnites liés à Al Qaïda.
La formation politique de Sadr fait partie de la coalition gouvernementale de Maliki.
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