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mardi, 09 janvier 2007

Ségolène Royal appelle à la libération des journalistes et avocats détenus en Chine

PEKIN (AP) - Au quatrième et dernier jour de sa visite en Chine, Ségolène Royal a appelé mardi à la libération des journalistes et avocats détenus dans le pays et s'est prononcée pour un renforcement des liens commerciaux entre Paris et Pékin.

"J'ai fait une démarche pour demander la libération de journalistes et d'avocats incarcérés en remettant une lettre à l'association des journalistes et à l'association des avocats, dans une démarche opérationnelle et utile, qui va au-delà des formules", a déclaré la candidate socialiste à l'élection présidentielle lors d'une conférence de presse.

Ségolène Royal a également appelé à un renforcement des liens commerciaux entre la France et la Chine, invitant Pékin à ouvrir ses marchés aux entreprises étrangères.

"La Chine est en quelque sorte aussi notre nouvelle frontière", a-t-elle estimé. "Il faut surmonter les craintes, maîtriser la mondialisation, imposer des règles communes et défendre une nouvelle forme de développement".

Selon la candidate socialiste, "il faut sortir de cette logique qui consiste à refuser radicalement les transferts des technologies".

"Ce qu'il faut c'est mieux protéger les savoir-faire français et les brevets français, qui sont aujourd'hui encore insuffisamment protégés, lutter contre la contrefaçon mais accepter des financements croisés, qui permettent des co-financements franco-chinois, notamment dans les centres de recherche", a-t-elle affirmé. "Pour qu'il y ait une logique de gagnant-gagnant".

Face aux récents échecs commerciaux de la France en Chine, notamment la perte par Areva de la course à la construction de quatre réacteurs nucléaires, la présidente de la région Poitou-Charentes a par ailleurs appelé les entreprises françaises à faire "leur propre évaluation".

"C'est trop facile, lorsque la France perd un marché, d'aller trouver des justifications qui ne relèvent pas de la performance et de la compétence des entreprises elles-mêmes ou de leur stratégie", a-t-elle souligné avant de préciser: "ça c'est vraiment une posture bien franco-française que de penser que quand on perd un marché c'est toujours de la faute des autres".

Pour la candidate socialiste, "on ne peut pas non plus faire porter toujours la responsabilité sur les Chinois des choix qui sont faits". Et de déplorer que "quand ce sont des choix français, les choix sont bons, et quand ce sont d'autres entreprises les choix seraient mauvais".

"J'attends aussi des entreprises françaises qu'elles fassent leur propre évaluation pour que ça ne se reproduise pas", a encore lancé Ségolène Royal. "S'il y avait un état d'esprit européen entre les différentes entreprises pour faire des accords, pour être plus fort collectivement face aux entreprises américaines, je pense que l'on n'aurait peut-être pas perdu un certain nombre de marchés. Et il serait souhaitable que les pouvoirs publics soutiennent ce type de démarche".

Ségolène Royal achevait mardi une visite de quatre jours en Chine lors de laquelle elle a notamment rencontré le vice-président Zeng Qinghong au Grand palais du peuple à Pékin. Elle a, à cette occasion, prôné un "développement harmonieux" de l'Empire du Milieu dans un "monde multipolaire" où seraient défendus les "droits humains". AP

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