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dimanche, 07 janvier 2007

Acte de cannibalisme à Rouen: l'avocat dénonce la maison d'arrêt

PARIS (Reuters) - L'avocat d'un détenu qui revendique un acte de cannibalisme sur un compagnon de cellule, à Rouen, reproche à la maison d'arrêt d'avoir refusé le placement en isolement de son client.

L'homme âgé de 35 ans, qui purgeait une peine de cinq ans de prison pour viol avec violence, souffrait de "schizophrénie" et était "potentiellement dangereux", a dit à Reuters Me Fabien Picchiottino.

Vendredi, le procureur de la République de Rouen a estimé "très probable" l'hypothèse d'un acte de cannibalisme, après une autopsie approfondie de la victime de 31 ans.

Elle a été retrouvée morte mercredi dans sa cellule avec une plaie au thorax. Il lui manque une partie du poumon et des muscles intercostaux.

Transféré dans une maison d'arrêt parisienne, le meurtrier présumé a été depuis été placé en isolement et mis en examen pour "assassinat" et "atteinte à l'intégrité d'un cadavre".

Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de ce drame, survenu en présence d'un troisième détenu, qui n'est pas intervenu.

Sur place, une casserole a été retrouvée. Le meurtrier présumé a déclaré aux enquêteurs qu'elle avait servi à cuisiner les organes sur un petit réchaud, notamment un morceau de coeur qu'il dit avoir consommé, a rapporté l'avocat.

EXPERTISES

Des expertises sont en cours afin de "vérifier si tout ce qu'il a dit est vrai", a-t-il dit.

De précédentes expertises psychiatriques avaient, selon lui, permis d'établir que l'homme souffrait de "schizophrénie" et présentait "des antécédents psychiatriques importants".

"Il était potentiellement dangereux. Il était capable d'être normal, mais dès qu'il y avait un évènement particulier, il était capable d'avoir des pulsions et de passer à l'acte", a

dit l'avocat qui le défend depuis deux ans et demi.

"C'est quelqu'un qui aurait dû être en psychiatrie.

"Je reproche à la maison d'arrêt de ne l'avoir pas placé en isolement, comme l'avait demandé un juge d'instruction, il y a un mois et demi", a-t-il déploré.

"Mon client l'avait également demandé. Mais le directeur de la maison d'arrêt a certainement estimé que ce n'était pas nécessaire, donc ne l'a pas fait", a-t-il reproché.

"Pour qu'un détenu demande un isolement et que ce soit conseillé par un juge, c'est assez exceptionnel!", a fait valoir l'avocat.

"Même si on ne pouvait pas prévoir ces faits, le juge d'instruction a senti que le détenu n'était pas bien. Il fallait le préserver de lui même et des autres", a-t-il ajouté.

Il y a un an, à sa sortie d'une incarcération, ses parents adoptifs avaient adressé un courrier à la préfecture de Seine-maritime "pour le faire interner", a-t-il souligné.

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