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mardi, 19 décembre 2006

Pêche: les négociations des 25 sur les quotas s'annoncent tendues

Les négociations entre les 25 Etats membres de l'UE et la Commission européenne sur les quotas de pêche dans l'Océan Atlantique en 2007 s'annoncent tendues et devraient durer de mardi à jeudi, nuits comprises, selon des sources diplomatiques.
"J'espère qu'on parviendra à un accord", quitte à négocier "toute la nuit", a indiqué une source de la présidence finlandaise de l'UE, dont ce sera le dernier conseil des ministres avant que l'Allemagne ne prenne le relais le 1er janvier.
Lors de ce "marathon pêche" qui a lieu tous les ans avant Noël, les Vingt-Cinq doivent décider des "totaux autorisés de capture" (TAC) ainsi que de mesures techniques comme le nombre de jours de pêche autorisés.
L'Atlantique représente le gros de la pêche européenne. Les quotas de pêche en Mer Baltique ont déjà été décidés en octobre, la question spécifique des poissons d'eaux profondes a été réglée en novembre tandis que la Méditerranée fait l'objet d'un traitement séparé.
Cette année, les négociations seront particulièrement ardues sur la pêche à l'anchois et au cabillaud, selon des sources européennes.
"L'anchois de la Baie de Biscaye est un sujet extrêmement sensible sur le plan politique" reconnaissait une source finlandaise, tandis qu'une source française évoquait "l'aspect émotionnel" de ce dossier, sur lequel pêcheurs français et espagnols se sont vigoureusement affrontés par le passé.
La Commission européenne recommande à nouveau une fermeture totale de la pêche à l'anchois au premier semestre. Les scientifiques s'alarment en effet d'un plongeon des ressources depuis plusieurs années, qui pourrait conduire à l'extinction de cette espèce, la population d'anchois étant passé de 120.000 à 20.000 tonnes en cinq ans.
La France refuse cette mesure drastique, et devrait demander, selon une source diplomatique, la reconduction du compromis de l'an dernier, soit l'autorisation de pêcher 500 tonnes d'anchois pour elle, et 4.500 tonnes pour l'Espagne, dont 500 seraient échangées avec les Français contre d'autres espèces.
Mais Madrid n'est pas d'accord avec Paris et soutient la proposition de moratoire de la Commission, selon une source diplomatique espagnole.
La situation du cabillaud de la Mer du Nord est elle aussi très mauvaise, avec un stock estimé à 50.000 tonnes, soit trois fois sous le seuil recommandé par les scientifiques, selon les chiffres fournis par la Commission.
Ce poisson (aussi appelé églefin, ou morue lorsqu'il est salé et séché) bénéficie d'un "plan de restauration" depuis 2004, mais qui s'avère insuffisant pour renverser la tendance.
Le spectre du cabillaud canadien plane sur l'Europe: surexploité, ce poisson a totalement disparu dans les eaux de Terre-Neuve, réduisant des milliers de pêcheurs au chômage.
La Commission propose donc des mesures sévères: une réduction de 25% des captures et des jours de pêche.
"Ces mesures sont trop fortes, un compromis sera sans doute trouvé sur une une diminution de seulement 15%", estimait une source européenne proche du dossier.
Le secteur de la pêche emploie environ 500.000 personnes dans l'UE, dont 230.000 pêcheurs sur 90.000 bateaux, selon des estimations de la Commission.

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Écrit par : La Babole | jeudi, 21 décembre 2006

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