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samedi, 09 décembre 2006

Les autorités défendent les policiers de Clichy-sous-Bois

PARIS (Reuters) - Les autorités policières ont pris la défense de gardiens de la paix qui font l'objet d'une enquête après la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) le 27 octobre 2005, à l'origine des émeutes des banlieues.

Eric Meillan, directeur de l'IGS (Inspection générale des services, la "police des polices), a annoncé lors d'une conférence de presse qu'il refusait de les sanctionner ou de les suspendre temporairement. "Aucun manquement à ce jour n'est établi", a-t-il dit.

Poursuivis par des policiers, trois adolescents s'étaient réfugiés dans un transformateur EDF. Deux d'entre eux, Zyed Benna et Bouna Traoré, sont morts électrocutés. Le troisième, Muhittin Altun, a été gravement blessé.

Le drame avait déclenché des violences urbaines dans toute la France qui ont duré jusqu'au 17 novembre et se sont soldées par 300 bâtiments et 10.000 véhicules incendiés, ainsi que 130 policiers et émeutiers blessés.

Dans leur déclenchement, les familles des victimes de Clichy jugent déterminants les propos du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, et l'attitude de la justice.

Ils ont, à leurs yeux, minimisé l'affaire en assurant que la police n'avait aucune responsabilité et ont attendu le 3 novembre pour ouvrir une information judiciaire.

Le patron de l'IGS a démenti que ses services aient mis en cause globalement dans un rapport la "légèreté et la distraction" des gardiens de la paix intervenus, comme le laissait croire la publication dans le journal Le Monde d'éléments d'un rapport IGS remis à la justice.

SARKOZY DEMENTI

De plus larges extraits de ce rapport publié sur le site internet du Figaro vendredi démontrent que cette imputation ne concernait qu'un épisode de l'affaire et un seul policier.

Il lui est reproché de n'avoir pas prêté attention à plusieurs messages radio d'autres policiers annonçant que les jeunes gens poursuivis entraient sur un site EDF. Le policier dit notamment : "S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau".

"Le gardien de la paix U., affecté ce jour-là à la conférence 31 de la salle de commandement de Bobigny, fait preuve d'une légèreté et d'une distraction surprenantes dans l'accomplissement de sa mission, dans la mesure où ces messages d'alerte s'égrenaient sur une période de 49 secondes au moins", dit l'IGS.

Les six policiers qui ont reconnu avoir entendu les messages radio avaient la possibilité de prévenir EDF, qui aurait pu intervenir un quart d'heure avant l'accident, dit l'IGS. Elle assure qu'il n'est pas certain que le drame aurait pu être évité.

L'Inspection ne se prononce pas sur l'éventuelle culpabilité de policiers dans l'information judiciaire ouverte pour "non-assistance à personnes en danger". Cinq policiers ont été entendus le 13 novembre avec le statut de témoin assisté.

Sur un autre point, l'IGS apporte un démenti catégorique aux affirmations du ministre de l'Intérieur, qui avait déclaré publiquement le jour des faits que les jeunes gens n'étaient pas poursuivis par la police avant l'accident.

L'IGS juge "établi" qu'il y a eu deux poursuites successives, à chaque fois "brève, à la fois dans le temps et l'espace". L'Inspection souligne aussi que l'origine de ces poursuites est une intrusion des jeunes sur un chantier privé.

En déplacement vendredi dans la Somme, Nicolas Sarkozy a retenu seulement ce dernier point. "On avait contesté la thèse du vol, elle est confirmée", a-t-il dit à la presse.

Les familles des victimes ont déposé mardi de nouvelles plaintes pour "mise en danger de la vie d'autrui", qualification pour laquelle elles espèrent obtenir la mise en examen des policiers.

Le Parti socialiste a estimé vendredi que le gouvernement "aurait dû faire preuve de plus de prudence et de retenue dans ses déclarations" et lui a reproché de ne pas avoir respecté la présomption d'innocence.

"La transparence sur les faits et le respect de la mémoire des victimes aurait évité bien des tensions et des drames supplémentaires à notre pays", déclare dans un communiqué la secrétaire nationale chargée de la sécurité, Delphine Batho.

Commentaires

L'attitude des socialistes dans cette affaire n'est pas étonnante qui n’est que la poursuite d’une politique hypocrite démago corporatiste à l’instar de ce qui se passe en Belgique. Pour ma part j’estime qu’il n’y aurait pas eu de drame dès l’instant où les jeunes auraient accepte comme toute personne qui n’a rien à se reprocher de se soumettre au contrôle des policiers. D’autre part, la coupure d’un transformateur ne peut se faire très rapidement, à la légère et sur l'’éventuelle présence de personnes … Je fais également remarquer que l’un des rescapés à été repris quelques mois plus tard en flagrant délit de participation à un caillassage en règle. Toujours là au moment endroit au mauvais moment. Etrange tout de même.

Écrit par : Fabien | lundi, 18 décembre 2006

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