mardi, 28 novembre 2006
RDCongo: le chef de l'Etat sortant Joseph Kabila élu président
KINSHASA (AFP) - Le chef de l'Etat sortant de République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila a remporté le second tour de l'élection présidentielle dans cet immense pays d'Afrique centrale qui sort de cinq années de guerre, a annoncé lundi soir la Cour suprême de justice (CSJ).
La victoire officielle et définitive de M. Kabila, premier président élu au suffrage universel direct en RDC, intervient dans un climat tendu, après des violences ces derniers mois à Kinshasa et des combats dans l'est du pays, opposant depuis samedi l'armée régulière à des soldats dissidents.
La CSJ "proclame élu à la majorité absolue président de la République démocratique du Congo Monsieur Kabila Kabange Joseph", a déclaré le premier président de la Cour, Benoît Iwamba, dans la capitale Kinshasa, placée sous très haute sécurité.
La Cour a ainsi confirmé les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante (CEI) qui donnaient M. Kabila vainqueur avec 58,05% des suffrages exprimés contre 41,95% pour son adversaire le vice-président Jean-Pierre Bemba lors du second tour organisé le 29 octobre.
Quelques minutes avant, elle avait rejeté le recours déposé par M. Bemba, jugeant infondés les huit points de sa requête.
M. Kabila, 35 ans, désigné à la tête de l'Etat en 2001 après l'assassinat de son père, le président Laurent-Désiré Kabila, devrait prêter serment le 6 décembre. Il est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois.
Son camp a salué l'"une des plus belles pages de l'histoire de la RDC" et a appelé au rassemblement derrière le nouveau président pour affronter les grands chantiers de la IIIe République.
Ni M. Kabila ni M. Bemba n'avait personnellement réagi dans la soirée.
La victoire du "faiseur de paix", surnom de M. Kabila dans l'est d'où il est originaire, a été célébrée par des foules en liesse dans les régions orientales du pays, suscitant en revanche des réactions plus mitigées à Kinshasa, qui avait voté à près de 70% pour M. Bemba.
L'annonce de la CSJ a mis en tout cas un terme à une attente angoissée dans la capitale, secouée depuis août par trois flambées de violences post-électorales qui ont fait une trentaine de morts.
La Belgique, ancienne puissance coloniale, a félicité dès lundi soir M. Kabila, estimant qu'"investies de la légitimité du suffrage universel, les autorités congolaises seront mieux préparées à affronter, dans un esprit consensuel et de réconciliation nationale, les défis de la stabilité et de la reconstruction" de la RDC.
Le jeune président devra notamment s'atteler à la pacification de l'est, région en proie à de violents affrontements depuis ce week-end impliquant d'une part des soldats insurgés et d'autre part l'armée régulière appuyée par l'ONU.
Il était impossible lundi d'établir un lien quelconque entre ces combats, qui se déroulaient à Sake, et l'annonce des résultats de la présidentielle à Kinshasa, à plus de 1.500 km à l'ouest.
Les élections générales de 2006 en RDC doivent mettre un terme à une transition politique entamée en 2003 après une guerre régionale de cinq ans sur le sol congolais.
Ces scrutins sont considérés comme les premières élections libres et démocratiques en 41 ans dans l'ex-Zaïre, depuis des législatives tenues en 1965 peu avant le coup d'Etat du général Joseph-Désiré Mobutu.
Depuis son indépendance en 1960, le pays a connu une succession de coups de forces, rébellions et crises politiques.
L'ONU, qui entretient en RDC sa plus importante mission de maintien de la paix dans le monde avec 17.600 Casques bleus, est épaulée pour la sécurisation du processus par une force européenne (Eufor), qui a déployé 1.400 hommes à Kinshasa et environ un millier au Gabon, prêts à intervenir dans les 24 heures.
09:28 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | del.icio.us | Facebook | | |
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Écrit par : guy | mercredi, 13 décembre 2006
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