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lundi, 21 avril 2014

Vote des femmes françaises:Après les Américaines, les Britanniques ou les Turques

Ce droit, conquis de haute lutte par les Françaises, des décennies après les Américaines, les Britanniques ou les Turques, n'est plus contesté. Seuls quelques organes de presse anticléricaux publient encore des caricatures d'électrices confondant l'urne avec un bénitier, raillant la prétendue soumission des femmes aux ordres du clergé.

Si le droit de vote "est un honneur pour la femme, ses souffrances de guerre, ses mérites dans la lutte pour le pain familial, pour la concorde humaine, la liberté, la libération de la France", font qu'"elle l'a bien mérité", écrit, à l'époque, "La Voix des communes".

Ce 29 avril, les Françaises se sont déplacées en masse. On enregistre dans plusieurs villes de France, des taux de participation féminine identiques à ceux des hommes. Ce ne sera plus le cas par la suite, les femmes étant plus tentées par l'abstention que les hommes jusqu'aux années 1960. Des politologues expliquent le pic de 1945 en faisant valoir que nombre d'hommes n'étant pas revenus des camps de prisonniers, la participation masculine était réduite d'autant.

Dès cette première consultation, plusieurs femmes sont élues. Certaines sont très jeunes. Beaucoup sont issues de la Résistance ainsi que du Parti communiste. Odette Roux, 28 ans, est élue maire des Sables d'Olonne en Vendée, Pierrette Petitot à Villetaneuse en région parisienne et exercera sa fonction jusqu'en 1977. Dans la petite commune d'Echigey (Côte-d'Or), la maire et tous les membres du conseil municipal sont des femmes. Mais ces cas restent anecdotiques. On estime à 3% le nombre de femmes conseillères municipales en 1945. Neuf font leur entrée au Conseil de Paris... sur 90 élus.

En 1993, elles ne sont ainsi que 5,7% à siéger au Parlement, à peine plus qu'au sortir de la deuxième Guerre mondiale. "On a assisté entre 1945 et les années 1990 à une baisse permanente du nombre de femmes élues à l'Assemblée nationale", relève aussi Françoise Picq, spécialiste de l'histoire du féminisme.

"La persistance de la sous-représentation des femmes en politique a alors été interprétée comme le signe que des blocages structurels perduraient", souligne Réjane Sénac.

Pour contrer cette tendance, la France est le premier pays à adopter une législation se fondant sur le principe de parité. La Constitution est révisée et une première loi, en 2000, contraint les partis politiques à présenter un nombre égal de femmes et d'hommes lors des scrutins de liste. Depuis, de nombreuses législations, de plus en plus contraignantes, sont venues réformer les scrutins.

Il faudra attendre 70 ans avant que la capitale ne soit dirigée par une femme.