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jeudi, 04 février 2010

Kofi Yamgnane écarté des présidentielles au Togo : « La surprise, c’est qu’il n’y a pas eu de surprise »

La décision de la Cours constitutionnelle togolaise d’invalider, mardi, la candidature de Kofi Yamgnane à l’élection présidentielle du 28 février prochain ne surprend pas grand monde au Togo. Un rejet basé sur « la confusion sur l’identité de la personne », selon le Président de la cour constitutionnelle, Aboudou Assouma.arton18711-12c85.jpg

« Je sais que mon dossier est inattaquable. Les arguments avancés par la Cour constitutionnelle pour rejeter ma candidature sont fallacieux. Le RPT à écarté le candidat le plus gênant afin de s’éterniser à nouveau au pouvoir », a déclaré mardi, le Franco-Togolais Kofi Yamgnane, candidat à l’élection présidentielle prévue le 28 février 2010. Pour M. Yamgnane, le rejet de sa candidature « relève d’une décision purement politique et n’a aucune base juridique ». Un avis largement partagé par la plupart des Togolais.

« La popularité dont jouit depuis un temps M. Yamgnane est trop forte. Le pouvoir en place savait que sa candidature risquait de priver le président Faure de voix précieuses dans le nord du pays, dont les deux hommes sont originaires. Donc, il est l’homme à abattre », estime un acteur de la société civile sous couvert de l’anonymat.

« Vue la façon dont il est rentré au Togo, avec beaucoup de fracas, je me disais que ce Monsieur ne connait pas son pays. Il devenait inquiétant pour le RPT. La surprise serait qu’il ne soit pas écarté », pense Hamidou Souley, conducteur de taxi-moto.

Pour d’autres, M.Yamgnane porte une partie de la responsabilité de la non-retenue de sa candidature. « Je me souviens de ses prises de position après la mort du Président Eyadéma avec qui il entretenait de bonnes relations. Il n’avait pas du tout caressé ses fils qui sont aujourd’hui au pouvoir. Ca a fini par le plomber. C’était prévisible, surtout qu’il a le soutien des médias français », pense Justine Séglah, une proche d’un des parti de l’opposition togolaise. Cette dernière ajoute : « Le RPT sait bien qu’il y a ces incertitudes sur l’état-civil des Africains de la génération de M. Yamgnane ».

L’opposition en ordre dispersé

La France a exprimé, mercredi, son attachement aux « normes constitutionnelles » et au « pluralisme » au Togo, suite à invalidation de la candidature de M. Yamgnane. « Nous sommes attachés au respect des normes constitutionnelles et à la consolidation de la démocratie et du pluralisme au Togo, dans la perspective des élections présidentielles de 2010 », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, lors d’un point de presse.

La Cour constitutionnelle dit avoir rejeté la candidature de Kofi Yamgnane à cause d’une incertitude concernant sa date de naissance. La Cour a relevé que les documents français de Kofi Yamgnane indiquent le 11 octobre 1945 comme date de naissance, alors que ceux provenant du Togo font mention du 31 décembre 1945. Le candidat débouté entend se battre pour être rétabli dans ses droits. Il n’exclut pas non plus son soutien aux forces politiques de l’opposition, pour une candidature unique qui tarde à voir le jour face au Président sortant Faure Gnassingbé qui part favori.

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samedi, 18 avril 2009

Togo : les autorités exhibent des preuves accablantes contre Kpatcha Gnassingbé

La gendarmerie a présenté à la presse l’arsenal du frère du Président
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Kpatcha Gnassingbé, député du RPT (parti au pouvoir) et frère du président togolais, Faure Gnassingbé, est en détention depuis mercredi matin pour tentative de coup d’Etat. Ses complices sont passés aux aveux. Et la gendarmerie nationale a présenté, jeudi, à la presse, le matériel de guerre qu’il entreposait à son domicile.

La gendarmerie togolaise a présenté, jeudi, à la presse les éléments matériels qui incriminent le député Kpatcha Gnassingbé. Il s’agit essentiellement de matériel de guerre. Il est composé de pistolets, de fusils mitrailleurs de fabrication chinoise, des gilets pare-balles, des carabines, de fusils de chasse, d’une caisse de grenades lacrymogènes, de munitions, de porte chargeurs, d’une jeep de commandement munie d’un système de transmission militaire de type Land Cruiser, d’une autre jeep armée, de tenues militaires, de téléphones portables, de 15 postes émetteur-récepteurs, des cordelettes, de plaques d’immatriculation (dont des types étrangères), des T-Shirts, des tissus de treillis, paires de jumelles, des bottes de combat, de 4 ordinateurs portables, d’une imprimante portable…

Quel sort sera réservé à Kpatcha Gnassingbé ?

Tout cet arsenal a été saisi au domicile du député, à Lomé, d’après les explications du Procureur de la République, Robert Bakaï. « Ceci n’est qu’une partie des résultats de la fouille opérée par la gendarmerie », a-t-il précisé. Le procureur s’est abstenu de tout commentaire sur le lieu de détention M. Kpatcha Gnassingbé. Pour lui, le demi-frère du Président court en temps normal la peine de mort pour « complot » et « tentative d’attentat contre la sûreté de l’Etat », pour ces « indices graves » impliquant l’honorable député comme organisateur du complot. Mais par principe, « le Togo ayant ratifié le protocole sur les droits civils, ce texte est tombé en désuétude », a expliqué l’autorité judiciaire, avant d’ajouter que les détenus ne sont pour le moment pas coupables. « Ils jouissent de la présomption d’innocence. Nous avons pris des dispositions pour que sa détention (parlant de Kpatcha) soit beaucoup plus humaine, plus acceptable », a ajouté le procureur.

Dans la matinée du jeudi, le bureau de l’Assemblée nationale s’est réuni et a pris acte du flagrant délit qui a entrainé l’inculpation du député et ancien Ministre de la Défense, Kpatcha Gnassingbé. « Le bureau souhaite que la procédure judiciaire se poursuive dans la sérénité et dans le respect scrupuleux des droits fondamentaux prévus par la Constitution du Togo », indique un communiqué. Une information judiciaire a été ouverte pour tentative d’attentat contre la sûreté de l’Etat, groupement de malfaiteurs, rébellion, violences volontaires avec usage d’armes à feu, et complicité de violences volontaires. Kpatcha Gnassingbé « est à la disposition de la justice », a déclaré le procureur de la République.

Kpatcha Gnassingbé, a été arrêté mercredi matin après avoir tenté de se refugier à l’ambassade des Etats-Unis à Lomé.



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