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samedi, 06 décembre 2008

Direction du PS : le casse-tête de Martine Aubry

Le congrès de Reims, qui a eu lieu du 14 au 16 novembre, connaîtra son épilogue samedi 6 décembre, devant le conseil national du PS. Après quatre semaines de dialogue de sourds et de guerre des nerfs, ponctuées d'accusations de fraude, les socialistes qui ont porté Martine Aubry à leur tête doivent désigner une équipe de direction et adopter un texte d'orientation. Lire la suite l'article

La nouvelle première secrétaire, élue par les militants avec seulement 102 voix d'avance, entend sceller un accord entre les motions Aubry-Delanoë-Hamon avant d'envisager un élargissement aux partisans de Ségolène Royal, qui lui a fait des offres de service.

Les discussions autour d'une "feuille de route" auront été laborieuses. Arithmétiquement, la maire de Lille doit impérativement faire alliance avec le courant de Bertrand Delanoë et avec celui de Benoît Hamon. Les pourparlers avec ce dernier, qui représente l'aile gauche du parti, auront été les plus difficiles. Soutenu par Henri Emmanuelli, M. Hamon s'est efforcé d'obtenir un durcissement du texte d'orientation sur le refus des alliances avec le MoDem et la politique salariale mais aussi sur l'Europe, alors que Mme Aubry soutient le programme du Parti socialiste européen (PSE), favorable au traité de Lisbonne. Mercredi soir, la maire de Lille a longuement reçu MM. Hamon et Emmanuelli qui avaient exigé que le texte de la "feuille de route" soit largement réécrit.

"COMPROMIS"

Pour Mme Aubry, l'équation est ardue. Tout compromis négocié avec M. Hamon doit aussi convenir aux diverses composantes de son propre camp (fabiusiens et strauss-khaniens, qui se sont longtemps combattus) mais aussi aux amis de M. Delanoë, attachés à un "réformisme assumé".

lundi, 24 novembre 2008

Parti Socialiste Français :les soeurs ennemies

LITIGES ET RALLIEMENTS

Parmi les litiges dénoncés, le plus spectaculaire a été, en Gironde, une mauvaise retranscription au détriment de Martine Aubry, selon son mandataire. L'erreur a été rectifiée d'un commun accord, selon le PS local. De Guadeloupe, Moselle, Nouvelle-Calédonie, de Lille sont aussi venues des dénonciations d'"anomalies", des demandes croisées de corrections. De leur côté, les présidents socialistes de huit régions, dontJean-Paul Huchon (Ile-de-France) et Martin Malvy (Midi-Pyrénées) ontapporté dimanche leur soutien à Martine Aubry.

Après un week-end marqué par une montée en puissance dans l'affrontement et l'hostilité entre "aubrystes" et "royalistes" une "commission de recolement" doit passer au crible, lundi 24 novembre, les différents contentieux relevés lors du vote pour l'élection du nouveau premier secrétaire du Parti socialiste
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Dirigée par le député Daniel Vaillant, un proche de Lionel Jospin, avec pour rapporteur Philippe Bonnefoy ("un nom qui garantit", s'amuse un cacique), elle se réunit lundi, à 9 heures, pour un long chantier qui pourrait se prolonger mardi, avant le Conseil national décisionnel. M. Vaillant a promis dimanche sur Europe 1 de veiller "à l'honnêteté et la transparence du scrutin", soulignant qu'il faudrait ensuite "accepter, même si c'est de dix voix, le fait majoritaire".

La commission comprend trois mandataires de chaque camp, avec, en observateur, un représentant de l'eurodéputé Benoît Hamon, éliminé du second tour. La commission adressera un rapport au conseil national qui prendra sa décision sur la base de chiffres définitifs. Des voix au PS se sont élevées pour déplorer les dommages infligés par ces querelles à tout le parti.

Numéro un de l'UMP, Patrick Devedjian a pointé pour sa part une "image désastreuse de la démocratie". Après ce "débat arithmétique", il faudra bien en revenir au "débat politique", affirme un haut responsable socialiste. En attendant, certains élus du parti prennent leurs distances.

Joël Batteux, maire de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), a annoncé qu'il se mettait en congé du PS. "Je ne veux plus participer à cette mascarade. C'est lamentable. J'ai honte. Au moment où le parti socialiste se déchire en deux sur une position libérale, ma présence au PS ne sert plus à grand chose à gauche", a déclaré ke vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire.

Surtout, les deux tiers des Français, soit (67 %) et presque la même proportion des sympathisants socialistes (63 %) se déclarent opposés à un nouveau vote des militants PS pour l'élection du premier secrétaire, selon un sondage d'Opinionway pour le Figaro et LCI. Quelque 21 % des Français et 29 % des sympathisants PS estiment que compte tenu du faible écart entre Martine Aubry et Ségolène Royal, "il faudrait revoter". Les Français pensent à 71 % que le PS sort affaibli du congrès de Reims et 67 % des sympathisants PS pensent de même. Ces derniers pensent que le parti manque d'abord d'un leader (55 %) alors que l'ensemble des Français pense plutôt qu'il lui manque un projet (53 %). Concernant Martine Aubry, 51 % des Français et 58 % des sympathisants PS déclarent qu'ils ne souhaitent pas qu'elle soit candidate à la prochaine présidentielle. Concernant les alliances, les sympathisants socialistes disent par ailleurs à 38 % pencher vers les autres partis de gauche y compris celui d'Olivier Besancenot, à 23 % pour la gauche mais sans Olivier Besancenot, 11 % pour le Modem de François Bayrou. Quelque 24% ne préféreraient aucune alliance.