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jeudi, 11 février 2010

Nigeria : Goodluck Jonathan, le choix de la raison

Le vice-président nigérian accepte d’être président par intérimarton18761-a45b2.jpg
Le Nigeria s’est doté d’un nouveau responsable. Le vice-président, Goodluck Jonathan, a présidé aujourd’hui son premier conseil des ministres après avoir accepté la veille d’être chef d’État par intérim. La chambre basse de l’Assemblée nationale a voté mardi une résolution lui permettant de diriger temporairement le pays, en raison de l’absence prolongée du Président Umaru Yar’Adua, hospitalisé en Arabie Saoudite.
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  Après trois mois de tensions croissantes au sein du pays liées à l’absence prolongée du président Umaru Yar’Adua, il était temps. Le Vice-président nigérian Goodluck Jonathan est devenu officiellement Président par intérim.

A 52 ans, il a formellement accepté mardi de diriger temporairement le pays. « Les circonstances dans lesquelles je me retrouve aujourd’hui, à assurer la fonction de président par intérim de notre pays, ne sont pas habituelles », a-t-il déclaré dans une allocution télévisée. « Je reçois avec une humilité et un honneur profond cet important appel au devoir. Je suis entièrement conscient des responsabilités qui reposent sur moi (...) et que je vais assumer pleinement. »

Mardi, les deux chambres de l’Assemblée nationale ont toutes deux adopté une résolution prévoyant que Goodluck Jonathan assure l’intérim à la présidence, étant donné que le chef de l’État est hospitalisé depuis le 23 novembre 2009 à Jeddah (Arabie Saoudite) pour une affection cardiaque. L’objectif est de mettre fin au vide politique qui handicape le pays.

Transfert des pouvoirs

Jusqu’alors, le gouvernement soutenait que le président Yar’Adua était apte à gouverner en dépit de son absence. Mais, mercredi dernier, le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, Dora Akunvili, a demandé le transfert des pouvoirs à Jonathan Goodluck.

La décision du parlement a soulevé bien des questions sur sa portée légale. Des voix se sont élevées pour la contester. Selon la Constitution nigériane, le Vice-président ne peut exercer ses fonctions qu’après que le Président a envoyé une lettre à l’Assemblée notifiant son congé médical. Or, Yar’Adua ne l’a pas écrite. Face à l’absence incontestable de la lettre, réclamée depuis des semaines, le Sénat a jugé que l’interview du chef de l’État à la BBC le 12 janvier était une preuve de sa convalescence. « Le président, par cette déclaration diffusée mondialement, a donné au parlement la preuve irréfutable qu’il est en congé médical et a ainsi respecté l’article 145 de la Constitution », a déclaré le président du Sénat David Mark.

Vers une amélioration ?

Le vide politique commençait à se faire sentir dans plusieurs secteurs dès le mois de décembre. Les attaques des groupes armés ont repris. Le processus de pacification du sud pétrolifère, en proie à des violences depuis 2006, stagne. Les conflits ethnico religieux dans le centre du pays regorgent de violence. Quel sera le pouvoir de Goodluck Jonathan pour rétablir la stabilité dans le pays le plus peuplé d’Afrique ? Le président par intérim a promis mardi que le gouvernement fédéral allait « prendre toutes les mesures pour consolider les bénéfices de l’amnistie dans le delta du Niger et mettre en oeuvre le programme post-amnistie ».

Le pays, majoritairement musulman au nord et chrétien au sud, applique d’ordinaire une règle selon laquelle la présidence revient alternativement à un musulman puis à un chrétien. Yar’Adua, musulman du nord, avait succédé à Olesegun Obarsanjo, chrétien du sud tout comme l’est Goodluck Jonathan. Le vice-président, ancien gouverneur d’un petit État du delta du Niger, manque encore d’alliés puissants. Il ne serait donc pas étonnant que les barons du Parti démocrate populaire (PDP), parti d’Umaru Yar’Adua, le poussent à organiser des élections présidentielles au plus vite.

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mercredi, 06 janvier 2010

Un médecin engrossait des jeunes filles pour vendre leurs bébés

La police nigériane a interpellé un médecin dans la ville d’Enugu. Celui-ci engrossait des filles âgées de 12 à 17 ans pour ensuite vendre leurs nourrissons. Ce nouveau développement vient remettre sous les feux de l’actualité le trafic d’enfants, qui ne cesse de prendre de l’ampleur au Nigeria.
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arton18378-97c6f.jpgDans le tour d’Afrique de l’esclavage des enfants, le Nigeria mérite une mention spéciale. Chaque année, le pays le plus peuplé d’Afrique révèle en effet à la face du monde ses multiples techniques, solidement éprouvées, de trafic des mineurs. Dernière trouvaille en date : engrosser des jeunes filles, pour revendre leurs bébés. Cette pratique telle que le rapporte la BBC est le fait d’un médecin, propriétaire d’une clinique privée dans la ville d’Enugu. Lors d’une descente, la semaine dernière, dans l’établissement de ce docteur très spécial, la police a découvert cinq jeunes filles enceintes. Elles sont âgées de 12 à 17 ans. Interrogé par la police, le suspect a confessé qu’il les avait engrossées, dans le but de revendre leurs bébés à la naissance. Il sera jugé selon la loi fédérale nigériane sur le trafic d’enfant.

Plantation d’enfants

Ce n’est pas la première fois que la ville d’Enugu, cité de 650 000 habitants et capitale de l’Etat du même nom dans le sud-est du Nigéria, défraie la chronique dans le domaine du trafic d’enfant. Déjà en octobre 2008, la police y avait interpellé deux infirmières et le propriétaire d’une clinique privée pour trafic de nourrissons. C’est une jeune fille de 17 ans qui avait alerté les autorités, après s’être échappée du centre hospitalier. Dans la conclusion de leur enquête, les policiers avaient qualifié la clinique de « plantation d’enfants ».

Selon eux, le propriétaire de cet hôpital privé y attirait les jeunes filles enceintes et les y hospitalisait, tout le temps de la gestation. A la naissance du bébé, il se chargeait de trouver un acheteur, à qui il le revendait pour quelques 127 dollars US (environ 15 000 nairas, la monnaie locale). Son business prospérait d’autant plus facilement que les filles étaient souvent consentantes. Elles préféraient se séparer de leurs nourrissons, plutôt que d’affronter le rejet social dû à leur grossesse hors mariage.

Trois ans plus tôt, un orphelinat avait été fermé à Lagos, la capitale économique du pays, pour les mêmes motifs. Agée de 46 ans, sa tenancière, qui officiait par ailleurs comme pasteur de son église, avait été mise aux arrêts, en même temps que son époux et sa fille. Elle avait élaboré une stratégie à double détente : d’un côté, elle repérait des jeunes filles enceintes à qui elle proposait de l’aide. De l’autre, elle proposait un bébé à adopter à une femme incapable de procréer naturellement. Les deux parties se retrouvaient hospitalisées dans des cliniques complices.

La future « mère adoptive » devait par exemple simuler un accident, pour justifier son séjour à l’hôpital. Puis, le personnel soignant l’aidait à monter un stratagème pour simuler une grossesse. A la naissance de l’enfant, la femme de Dieu remettait un peu d’argent à sa mère, en lui promettant que son fils serait adopté de « manière officielle ». Celle-ci rentrait dans sa famille sans qu’on puisse soupçonner qu’elle avait été enceinte. De son côté, la cliente déclarait la naissance sous son nom, et payait à l’orphelinat l’équivalent de 1000 dollars américain. Lors de la descente de la police, quatorze filles enceintes et quatre enfants y séjournaient dans l’orphelinat.

Trafic international

La plupart des enfants issus de ces trafics finissent souvent comme esclaves, ou dans des circuits de prostitution. En 2007, la police néerlandaise a démantelé un important réseau de trafic de mineurs en provenance du Nigeria. Treize personnes ont été arrêtées aux Pays-Bas, et six autres à Anvers, Madrid, Dublin, Londres et les Etats-Unis. Tous ont été inculpés de trafic d’enfants, blanchiment d’argent, faux et usage de faux. Ils avaient fait venir du Nigéria plusieurs dizaines de filles mineures voyageant avec de faux passeports, qu’ils destinaient aux réseaux de prostitution. La même année, l’ONG Terre des hommes (TDH) a réussi a libéré, après d’âpres négociations, plusieurs enfants travaillant comme esclaves dans des carrières nigérianes.

Souvent, c’est dans les cales des bateaux que les enfants sont transportés. En Avril 2001, l’Etireno, un bateau Nigérian est intercepté dans le port de Cotonou au Benin. Il y a à son bord 147 passagers clandestins, dont quelques 23 enfants âgés de 5 à 14 ans mineurs, destinés au trafic international d’enfants. Les enquêtes révèlent alors que plusieurs centaines d’enfants, dont 400 dans les cales d’un seul navire ont été trafiqués dans les mêmes conditions. Un peu comme au temps de la traite des noirs, il y

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