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dimanche, 14 décembre 2008

Le Maroc accuse l’Algérie d’entraver l’édification du Maghreb

Le Sahara occidental, éternelle pomme de discorde
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Le Premier ministre marocain, Abbas El Fassi, a accusé les autorités algériennes d’entraver l’édification de l’Union du Maghreb arabe (UMA) à travers la confiscation de la liberté à ses concitoyens séquestrés dans les camps de Tindouf (sud-ouest algérien) où le front indépendantiste du Polisario élit domicile depuis l’éclatement en 1975 du conflit du Sahara occidental.

L’UMA, groupement sous-régional créé en février 1989 à Marrakech, comprend l’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie, la Libye et le Maroc. Le processus d’intégration de l’UMA, ainsi que ses structures sont en panne en raison du différend entre le Maroc et l’Algérie à propos du conflit du Sahara occidental.

"En confisquant la liberté de nos concitoyens, les autorités algériennes portent gravement atteinte aux liens religieux, historiques et de bon voisinage et entravent l’édification du Maghreb", a affirmé M. El Fassi, dont les propos sont cités vendredi par l’agence gouvernementale marocaine MAP.

Le Maroc considère les réfugiés sahraouis de Tindouf comme des "séquestrés marocains", tandis que le Polisario réclame l’indépendance du Sahara occidental avec le soutien de l’Algérie.

Selon M. El Fassi, également Secrétaire général du parti de l’Istiqlal (indépendance, nationaliste), "des hommes, des femmes et des enfants souffrent de séquestration et de torture et vivent dans des conditions inhumaines à la merci des militaires algériens, en violation manifeste du droit humanitaire international".

Mercredi, le roi Mohammed VI avait, lui aussi, dénoncé les "souffrances" des Sahraouis de Tindouf, dans un message publié à l’occasion du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. "Nous ne laisserons pas passer cette occasion sans dénoncer les souffrances et les humiliations dont pâtissent les Marocains séquestrés dans les camps de Tindouf et ce, en violation flagrante des règles les plus élémentaires du droit international humanitaire", avait-il indiqué.

Plus de 30 ans de brouille

Les relations entre Rabat et Alger ne sont pas au beau fixe depuis plus de trois décennies à cause de leur différend sur la question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole sous contrôle du Maroc depuis 1975, dont Alger soutient le Front Polisario.

Le Maroc et l’Algérie, ces deux puissances sous-régionales, vivent dans une guerre froide réchauffée épisodiquement par des provocations et des désaccords. En raison de la position "intransigeante" d’Alger sur le conflit du Sahara occidental, selon Rabat, les peuples voisins vivent dans le désespoir et le déchirement familial.

Pour Alger, le problème est beaucoup plus complexe : "Il ne s’agit pas de construire un Maghreb où les uns gagnent et les autres perdent. Le Maghreb ne se limite pas au Maroc et à l’Algérie. Il faut que l’ensemble des peuples qui se trouvent dans cet ensemble trouvent leurs places".