lundi, 27 octobre 2008
le FMI indulgent sur Dominique Strauss-Kahn
Personnalités politiques françaises de droite et de gauche ont salué dimanche la décision du FMI de blanchir Dominique Strauss-Kahn des accusations d'abus de pouvoir dans l'enquête sur une liaison avec l'une de ses subordonnées.
Le conseil d'administration du Fonds monétaire international a reconnu samedi que la brève liaison que le directeur général du FMI avait entretenue avec une économiste était consensuelle. Il a cependant déploré une "grave erreur de jugement" de la part de l'ancien ministre français de l'Economie.
La décision a été accueillie avec soulagement par plusieurs personnalités socialistes en France, qui ont souligné le rôle-clé joué par Dominique Strauss-Kahn dans la tempête financière.
"C'est une excellente nouvelle pour lui bien sûr, et tous ceux qui l'apprécient", a déclaré le député de Seine-Maritime Laurent Fabius sur Radio J. "A partir du moment où il est blanchi, ce qui est le cas, c'est une affaire qui est réglée, qui est derrière nous".
L'ancien Premier ministre Lionel Jospin s'est "réjoui" pour Dominique Strauss-Kahn, qui a été son ministre à Bercy.0
"A terme, si on veut refonder un système financier et monétaire fonctionnant selon des règles, le Fonds monétaire doit être au coeur du dispositif, et devrait en avoir la supervision. Il est donc particulièrement important que l'homme qui l'anime soit en mesure de le faire, et ce sera le cas", a-t-il dit.
Le député PS du Doubs, Pierre Moscovici, lui a fait écho sur France Info.
"Dominique Strauss-Kahn, parce qu'il est un très bon économiste, parce qu'il est un fin politique, parce qu'il est un homme attaché à sa régulation, est l'homme de la situation. Il aurait été grave que, pour une affaire mineure, il soit retiré de la tête de ce Fonds qui a besoin de lui", a-t-il dit.
"NI VICTOIRE NI DÉFAITE", ESTIME LAGARDE
Invitée du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, la présidente socialiste de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, a refusé de "personnaliser les choses".
"Cette page se tourne dans de bonnes conditions pour la France et l'urgence aujourd'hui, c'est de savoir comment nous allons refonder le système monétaire international", a-t-elle déclaré, refusant d'évoquer directement Dominique Strauss-Kahn malgré les questions des journalistes qui l'interrogeaient.
Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a réagi devant la presse lors d'un déplacement en Gironde, dimanche matin.
"Moi j'ai toujours dit que tout ce qui concernait la vie personnelle n'a rien à faire avec la vie publique", a-t-il dit. "En revanche, toutes les règles de transparence, d'équité, doivent être respectées et si on peut le dire à propos de Dominique Strauss-Kahn, je serai ravi".
"Ne mélangeons pas tout", demande pour sa part le Parti communiste français dans un communiqué.
"Le fait que le conseil d'administration du FMI mette un point final à une affaire concernant la vie privée de Dominique Strauss-Kahn est sans doute une bonne chose pour lui et sa famille ; mais de là à ériger M. Strauss-Kahn en sauveur, en oubliant la responsabilité mondiale et lourde du FMI dans la crise actuelle est choquant", ajoute le PCF.
A droite, le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a salué sur France Info "une excellente nouvelle pour tout le monde".
"Je me garderai de parler de victoire ou de défaite", a déclaré quant à elle Christine Lagarde sur Europe 1.
"Ce qui est important, c'est que le Fonds monétaire international sorte renforcé et que son directeur général, Dominique Strauss-Kahn, puisse faire son travail dans les meilleures conditions", a souligné la ministre de l'Economie.
"C'est aussi une façon de bien comprendre que tous les univers ne fonctionnent pas de la même façon et que la France et les Etats-Unis ne sont pas le même pays", a-t-elle ajouté.
Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, a jugé important que le FMI ne soit pas affaibli avant la réunion du G8 élargi du 15 novembre aux Etats-Unis.
"C'est bien que ce soit un Français et c'est bien qu'il n'y ait pas de fragilisation du FMI avant ce sommet", a-t-il déclaré dans l'émission "Dimanche soir politique" France Inter-Le Monde-I-télé.
Elizabeth Pineau, avec Claude Canellas à Bordeaux, édité par Pascal Liétout
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