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jeudi, 26 février 2009

Des fusillades au Bangladesh

"Des fusillades ont de nouveau été entendues cet après-midi dans le complexe des Bangladesh Rifles alors même que nous nous attendions à une fin rapide du soulèvement", a déclaré un policier.

La mutinerie des BDR, une force principalement chargée de la surveillance des frontières mais qui peut prêter main forte à l'armée et à la police en cas de troubles intérieurs, est apparemment motivée par un contentieux sur le versement de la solde.

Le mouvement s'est pour le moment soldé par une cinquantaine de morts.

Le Premier ministre, Sheikh Hasina, a lancé jeudi un appel au calme et à la fermeté tandis que les autorités ordonnait la suspension des réseaux de téléphonie mobile pour couper court, selon l'un des opérateurs, aux rumeurs et à la désinformation.

"Le chef du gouvernement a instamment invité chacun à conserver son calme et à ne pas se livrer à la violence", a déclaré Mohiuddin Khan Alaamgir, l'un des conseillers de Sheikh Hasina, à l'issue de la réunion du cabinet de crise.

Le Premier ministre a assorti son appel au calme d'une ferme mise en garde aux mutins qui, a-t-elle prévenu, seront sévèrement sanctionnés.

"Déposez vos armes immédiatement et rentrez dans les casernes", a-t-elle déclaré lors d'une allocution télévisée à la nation. "Ne m'obligez pas à prendre des actions très fermes et ne poussez pas ma patience au-delà des limites tolérables !".

En province, d'après des responsables locaux de la police, des fusillades impliquant des éléments des BDR ont éclaté jeudi dans une dizaine de villes de garnison.

OFFRE D'AMNISTIE ACCEPTÉE

"Des affrontements font rage dans la caserne des BDR où des militaires ont fait une sortie et ont ouvert le feu", a témoigné un journaliste de Reuters à Sylhet, dans le nord-est du pays.

Dans le Sud, des soldats des BDR ont établi des barrages sur une grand axe routier reliant deux régions et plusieurs camps de l'armée ont été occupés par les paramilitaires ailleurs.

Le Bangladesh, l'un des Etats les plus déshérités de la planète avec plus de 140 millions d'habitants, a connu une série de coups d'Etat militaires depuis son indépendance en 1971 mais la mutinerie de cette semaine ne semble pas répondre à des mobiles politiques.

Le mouvement illustre néanmoins l'ampleur de la tâche qui attend Sheikh Hasina, qui a remporté les élections législatives de décembre ayant scellé le retour de la démocratie au terme de près de deux ans d'un gouvernement intérimaire sous tutelle de l'armée.

A Dacca, le soulèvement des BDR semblait pourtant jeudi matin en voie de règlement, les mutins commençant à déposer progressivement les armes après avoir accepté la veille au soir une offre d'amnistie du gouvernement.

Une cinquantaine de personnes ont trouvé la mort dans la fusillade déclenchée mercredi par des mutins des BDR, selon le ministre des Affaires parlementaires, Mohammad Quamrul Islam. "Près de 50 personnes ont été tuées dans les combats sporadiques au QG des BDR", a-t-il dit jeudi à la presse.

Le précédent bilan de cette révolte, qui a éclaté sur fond de contentieux sur le versement de la solde et l'organisation du commandement, était de cinq morts et des dizaines de blessés.

D'après des témoins, la police a récupéré jeudi les corps de six officiers des BDR aux abords du GQ de cette force à Dacca. La veille, les corps de deux officiers avaient été retrouvés.