vendredi, 27 mars 2009
Quand le roi Henry tient la forme
Les motifs d'inquiétudes ne manquent pas en ce moment pour Raymond Domenech. Il y en a au moins un qui ne l'empêche pas de dormir. "On ne peut pas dire qu'on est au mieux, sauf Titi qui est euphorique" , avoue lui-même le sélectionneur. Difficile de lui donner tort. Après une première saison difficile, Thierry Henry explose enfin à Barcelone. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : il vient d'inscrire 16 buts en 20 matches. Lyon, contre qui il a marqué trois des six buts catalans, peut en témoigner. Revigoré, libéré mais aussi apaisé dans sa vie privée, dit-on, il a su retourner la presse espagnole qui le traitait encore de "boulet" il n'y a pas si longtemps. "On sent Henry enthousiaste. Il tente, il tire et il marque tout le temps. Défensivement, il fait un énorme travail", loue Pepe Guardiola, son fan numéro 1 qui l'a toujours défendu depuis son arrivée en Espagne.
A l'heure où la France aborde un double rendez-vous crucial sur la route du Mondial 2010, l'attaquant fait figure de modèle, voire de guide. Depuis le forfait de Nicolas Anelka, touché à l'orteil gauche, Henry et ses 109 sélections pèsent lourd dans un secteur offensif rajeuni et en manque de repères au niveau international. Même Karim Benzema et ses 20 capes pourrait faire figure d'ancien aux côtés des Gignac, Hoarau, Rémy ou Luyindula. Mais, alors que le Lyonnais est muet depuis le 21 février en L1, Henry fait figure de bouée à laquelle les Bleus comptent bien s'accrocher. "C'est superbe de voir Titi se régaler aujourd'hui à Barcelone comme il se régalait à Arsenal. On le voit serein, souriant, ça donne ce petit truc en plus. Il rassure, confirme Philippe Mexès. Il est capable de tout, de marquer, de faire des passes. Avec Franck Ribéry, c'est le vrai leader de l'équipe".
"Mon jeu a évolué"
Un statut qu'il a gagné par son aura et son brassard de capitaine. Mais aussi par ses performances sur le terrain. Car s'il enchaîne aujourd'hui but sur but, Thierry Henry a dû se remettre en cause pour retrouver un niveau digne de ses plus belles années à Arsenal. "Mon jeu a évolué, expliquait-il récemment. Avec Arsenal, j'avais seulement à me concentrer sur mon rôle d'attaquant. Ici, je dois presser et défendre, tout en me montrant efficace dans la phase de finition. Guardiola demande la même chose à Eto'o et à Messi. Je ne pensais pas pouvoir fournir un tel abattage. Cela prouve que tu peux toujours apprendre". Repositionné sur le côté gauche, l'ancien Gunner a su se métamorphoser en Liga où il a inscrit 15 buts cette saison.
Finalement, si toutes les options mènent à lui, la seule interrogation demeure le positionnement du buteur français. Alors que certains rêvent de le voir évoluer en pointe, Domenech continue d'entretenir le mystère. "J'ai plein de tentations, j'ai beaucoup d'options, c'est un élément de réflexion, botte en touche le patron des Bleus. S'il n'y pas de souci, c'est un système avec un attaquant et trois (milieux) offensifs derrière, ou alors deux attaquants. Avec Titi, on a toutes tous les options, sauf l'utiliser comme ailier droit, où même lui ne le sent pas bien". Dans l'axe, il permettrait à Ribéry de retrouver le couloir gauche mais obligerait Domenech à lancer Nasri voire Luyindula à droite. Le côté gauche semble toutefois être l'apanage de Titi qui a rarement abandonné ce poste depuis la victoire contre la Serbie (2-1) en septembre. "C'est devenu mon poste ces derniers temps. Si on me pose la question, je répète préférer une position plus axiale, mais cela ne me dérange pas de jouer sur le côté gauche" , s'est-il résigné.
A gauche ou dans l'axe ?
A Kaunas, Henry sera l'arme numéro 1 des Français. "Il faut récupérer au plus vite les points perdus en Autriche. Ce rendez-vous est décisif", a déjà mis en garde l'intéressé qui ne s'attend pas à une partie de plaisir. "Il va falloir cravacher pour s'imposer à Kaunas. On a gardé en mémoire les éliminatoires de l'Euro 2008. On avait vraiment souffert en Lituanie. Nicolas Anelka avait dû réaliser un exploit individuel pour nous donner la victoire (0-1). Ensuite, à Nantes, nous n'avions forcé la décision que dans les sept dernières minutes" , se souvient-il. Ce soir là, en octobre 2007, il avait frappé deux fois, aux 79e et 81e minutes, pour mettre les Bleus sur les rails de l'Euro 2008. Ses 42e et 43e buts en équipe de France, record de Michel Platini battu. Un pareil scénario en Lituanie plairait à tout le monde, et pas seulement au meilleur buteur de l'histoire des Tricolores (48 buts) qui pourrait alors atteindre la barre symbolique des 50 unités.
A.P. / Eurosport
23:10 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france foot | del.icio.us | Facebook | | |