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samedi, 19 décembre 2020

Belgique :Bart De Wever reste "Grand" et dit ;"Je ferme la porte, avec le sourire": exclut une alliance avec le Vlaams Belang

Le président de la N-VA Bart De Wever exclut complètement samedi, dans les pages de journaux flamands, une future BB1c3ZTn.jpgcollaboration avec le parti d'extrême-droite Vlaams Belang. "Je ferme la porte, avec le sourire", dit-il à la Gazet van Antwerpen. "Je vais être clair: si je dois choisir entre cesser la politique et (travailler avec le Vlaams Belang), j'arrête immédiatement", enchérit-il auprès de Humo.

Interrogé par les deux journaux sur une éventuelle collaboration avec le parti d'extrême-droite, Bart De Wever a écarté toute ambiguïté. "Si c'est ça le futur, je ne veux pas en faire partie. Je ne vais pas me renier pour préserver mes fonctions. Je leur ferme la porte, avec le sourire."

 

Après les élections de mai 2019, Bart De Wever, en tant qu'informateur lors des négociations en vue de constituer un gouvernement régional flamand, s'était pourtant entretenu avec le Vlaams Belang. "Le moins que l'on puisse faire est d'inviter le deuxième plus gros parti de Belgique pour entendre" ce qu'il a à dire, justifie le président du parti nationaliste flamand.

Selon De Wever, le parti n'a pas changé

 

Si les propositions faites à l'époque par le Vlaams Belang sont qualifiées de "raisonnables" par M. De Wever, celui-ci insiste sur le fait que le parti n'a pas changé, soulignant qu'il "ne se passe pas un conseil communal (à Anvers, NDLR) sans que les conseillers du Vlaams Belang ne disent au moins trois fois que les musulmans et les Africains sont retardés".

Comment pourrait-il dès lors prétendre que ce parti est raisonnable et convenable? Une future collaboration avec le Vlaams Belang est dès lors définitivement exclue par Bart De Wever.

 

RTL info

samedi, 14 novembre 2009

Nicolas Sarkozy puise dans le nationalisme un ressort électoral

zak.jpgMaurice Barrès, nouvelle arme électorale de Nicolas Sarkozy? S'il se veut à rebours du nationalisme barrésien, le chef de l'Etat n'en utilise pas moins les ressorts pour capter un électorat d'extrême droite tenté de rejoindre son giron originel.

En exaltant de nouveau contre toute attente, lors d'un discours jeudi à La-Chapelle-en-Vercors (Drôme), les symboles d'un des maîtres à penser du régime de Vichy (1940-1945), Nicolas Sarkozy a fini de creuser un sillon idéologique dont les ramifications tactiques ne laissent pas de doute.

"Il semble évident qu'il puise en grande partie dans le registre de l'extrême droite et que c'est calculé", souligne Régis Meyran, docteur à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et spécialiste de l'identité nationale.

François Miquet-Marty, président de l'institut Viavoice, confirme que l'extrême droite a repris du poil de la bête avec la polémique sur la vie intime du ministre de la Culture.

"Le Front national a réussi un coup médiatique avec l'affaire Frédéric Mitterrand, il est en train de reprendre de la vigueur et une partie de son électorat qui a voté pour Nicolas Sarkozy en 2007 est tenté de revenir aux sources".

Les enquêtes d'opinion dénotent une progression du parti de Jean-Marie Le Pen dans les intentions de vote pour les élections régionales de mars 2010, à environ 9% au plan national.

A l'Elysée comme à Matignon, on se défend de convoquer les thèmes porteurs de l'extrême droite - immigration, sécurité, identité nationale - pour conjurer des pronostics électoraux peu favorables à la majorité.

Un ministre concède toutefois que l'une des préoccupations est d'"éloigner la question d'une résurgence du Front national".

INDIGNE

Accusée par le président de la République d'avoir "peur" du débat sur l'identité nationale lancé le 2 novembre par Eric Besson, la gauche dénonce une "manoeuvre" et un "piège".

"C'est indigne du chef de l'Etat que de laisser penser qu'il y aurait d'un côté des bons Français de droite, et de l'autre côté une opposition qui ne connaîtrait pas l'identité nationale et, sous-entendu, qui ne l'aimerait pas", a estimé vendredi sur i>Télé le député socialiste Pierre Moscovici.

Le sénateur socialiste Robert Badinter a dénoncé sur France Inter une manipulation électorale. "Je comprends très bien que les socialistes refusent de s'y associer", a-t-il dit.

"L'identité nationale, pour moi c'est d'une extrême simplicité: communauté de cultures, communauté de valeurs, communauté de destins", a souligné l'ancien ministre de la Justice. "On n'a pas besoin pour ça d'aller dans les préfectures débattre sous la férule d'un féal du président".

En mars 2007, lors de la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait déclaré qu'il ne laisserait pas "le monopole de la nation à l'extrême droite".

Le vocable d''"identité nationale", que récusent notamment ethnologues et démographes, a été introduit dans les années 1980 par Jean-Marie Le Pen, lorsque le FN a pris corps en France.

Jeudi, Nicolas Sarkozy, avec l'appui de son conseiller Henri Guaino, a emprunté au nationalisme de Maurice Barrès en multipliant les variations sur "la leçon de la terre", la "conscience nationale", "la terre et les morts" chantés par l'écrivain du XIXe siècle.

"L'ANTI-FRANCE"

"On comprend l'Histoire de France quand on accepte de vibrer avec le souvenir du Sacre de Reims et d'être ému par le récit de la fête de la Fédération", a déclaré Nicolas Sarkozy.

L'identité catholique - le président français juge que le retrait de la mention des "racines chrétiennes de l'Europe" du traité européen est une erreur -, le culte des ancêtres, de la terre, de la famille parcouraient son discours comme le "Roman de l'énergie nationale" de Maurice Barrès.

"Les caractères propres, ethniques et nationaux, nés de variations séculaires, qui différencient le Français de France de l'étranger, ne sont point des métaphores", écrivait l'écrivain dans "Le système nerveux central", publié en 1899.

Des chercheurs se sont alarmés de l'émergence de "normes identitaires" comme autant d'injonctions propres à exclure - des "reconduites à la frontière" de l'identité.

Une réminiscence de "l'Anti-France" de Charles Maurras, dont on a pu retrouver les accents jeudi dans l'évocation d'une "désintégration civique et sociale", avancent certains. Et d'un jour de 2006 quand Nicolas Sarkozy a dit devant des militants UMP: "Si certains n'aiment pas la France, qu'ils la quittent".

Mais pour le chef de l'Etat, "c'est dans la crise de l'identité nationale que renaît le nationalisme qui remplace l'amour de la patrie par la haine des autres".

En empruntant tout autant au "nationalisme fermé", le "nationalisme des nationalistes" théorisé par Michel Winock, et au nationalisme républicain "ouvert" à la Jean Jaurès et à la Charles Péguy, Nicolas Sarkozy cultive une ambiguïté idéologique à même d'inspirer des ralliements divers.

Edité par Yves Clarisse