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mercredi, 02 janvier 2008

La mission vénézuélienne sur les otages semble tourner au fiasco

BOGOTA (Reuters) - Les positions du gouvernement colombien et des rebelles des Farc risquent de se radicaliser, aggravant l'incertitude sur le sort de centaines d'otages, après l'échec apparent de la mission vénézuélienne pour libérer Clara Rojas, son fils Emmanuel et la parlementaire Consuelo Gonzalez.

Mise au point par le président vénézuélien Hugo Chavez, l'opération avait fait naître l'espoir d'un accord plus large portant sur la libération d'autres otages détenus par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), au nombre desquels la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.

Mais la mission a semblé tourner court lundi, les rebelles et Chavez accusant le président colombien, Alvaro Uribe, de l'avoir fait échouer en intensifiant les opérations militaires dans la région de la jungle colombienne où les otages seraient détenus.

Uribe, président de droite qui s'est souvent heurté au promoteur de la révolution socialiste Chavez, a rejeté ces accusations et accusé les Farc de mensonges.

De l'avis de plusieurs analystes, il sera désormais très difficile de mener à bout à la mission ou de négocier la libération d'autres otages.

"Après cela, la guérilla et le gouvernement vont camper sur leurs positions", estime l'analyste politique Daniel Coronell. "Les otages vont probablement passer d'autres années dans la jungle avant que de nouvelles initiatives sérieuses ne soient mises sur pied pour tenter de les libérer", ajoute-t-il.

Les Farc, qui séquestrent des centaines de personnes, avaient dit le 18 décembre qu'elles se préparaient à libérer Clara Rojas, ex-assistante de la sénatrice franco-colombienne Ingrid Betancourt, son fils Emmanuel né en captivité et la parlementaire Consuelo Gonzalez.

MEFIANCE

Rojas a été enlevée avec Betancourt en 2002 et Gonzalez a été capturée un an plus tôt.

Prévue initialement jeudi dernier, l'opération de récupération des otages a été reportée de jour en jour, les guérilleros n'ayant pas fait savoir où les hélicoptères dépêchés en Colombie par le président Chavez pourraient les prendre en charge.

Chavez a accusé le président Uribe de saboter la mission de sauvetage. Ce dernier a semé le trouble en insinuant que les Farc pourraient ne plus détenir l'enfant de Rojas, expliquant qu'un enfant correspondant à sa description a été remis aux services sociaux et vit à Bogota. Il a ajouté que l'enfant présentait des signes de torture.

"Etant donné la profonde méfiance entre Chavez et Uribe et entre Uribe et les Farc, toute initiative future en faveur d'une libération des otages nécessitera une implication internationale plus large", estime Mauricio Romero, un analyste membre du Centre international pour une justice de transition, un groupe de réflexion.

"Cela aiderait si les Etats-Unis s'impliquaient un peu plus dans les discussions sur les otages afin de contre-balancer l'influence des gouvernements de gauche, comme ceux du Venezuela ou de l'Argentine", souligne l'analyste qui réside à Bogota.

"Cela donnerait à Uribe plus de confiance dans les négociations", poursuit-il.

Les Etats-Unis sont restés relativement discrets dans les négociations alors que le président français, Nicolas Sarkozy, a fait de la libération d'Ingrid Betancourt l'une de ses priorités.