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vendredi, 23 janvier 2009

Centrafrique : Bozizé peine à partager le pouvoir

Le remaniement du gouvernement par le président centrafricain ne fait pas l’unanimité
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Le nouveau gouvernement devait être celui de l’ouverture. Mais le président centrafricain, François Bozizé, en a décidé autrement. Il a reconduit, mardi, dix de ses ministres. Lundi, il avait renommé son Premier ministre, Faustin Archange Touadéra, au lendemain de la dissolution de son gouvernement. Et ce, malgré la tenue, en décembre, du dialogue national inclusif durant lequel les membres de l’opposition et le chef de l’Etat s’étaient mis d’accord pour former un gouvernement multipartite.
François Bozizé a choisi les membres de son gouvernement. Le président centrafricain a rendu public, mardi, la liste de ses ministres. Et, petite nouveauté, deux groupes rebelles font désormais partie de l’équipe : l’armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) et l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), selon la radio Africa numéro 1 basée à Libreville, au Gabon. François Naoyama de l’APRD hérite du portefeuille de l’Environnement et de l’Ecologie, et Djidou Djollo de l’UFDR de celui de l’Habitat et du logement.

L’opposition en colère

Cependant, la principale coalition de l’opposition (UFDN) regroupant le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) et le Rassemblement démocratique du peuple centrafricain (RDC) manquent à l’appel. Une situation que condamne le président du MPLC, Martin Zinguele. Dans une interview accordée à RFI, mercredi, le président du MPLC ne cache pas sa déception. « François Bozizé a décidé (…) de se recroqueviller sur sa famille politique. Il a reconduit l’essentiel des membres de son ancien gouvernement. Il a concédé quelques postes périphériques et doit en assumer cette responsabilité, mais seul », estime-t-il.

François Bozizé contre-attaque

A en juger par ses choix, le président centrafricain n’aurait donc fait qu’un petit pas vers l’ouverture. Pour preuve, la reconduction, mardi, de dix ministres et du Premier ministre, Faustin Archange Touadéra, la veille du remaniement du gouvernement. François Bozizé continue donc son chemin et reste sourd aux attaques de l’opposition. Il a réaffirmé à RFI que cette équipe dirigeante « comportait les membres de toutes les entités qui ont pris part au dialogue et que la reconstruction devait se poursuivre avec ou sans MLPC ». Suite au dialogue national inclusif qui s’était tenu du 8 au 20 décembre à Bangui, le pouvoir, l’opposition, la société civile et les mouvements s’étaient mis d’accord pour former un gouvernement d’ouverture capable de sortir la Centrafrique de la crise et de baliser le terrain jusqu’à la présidentielle de 2010.
Il semblerait que cet accord ait échoué. D’une part, François Bozizé n’a pas engagé une réelle ouverture et, d’autre part, le pays est toujours en proie à l’insécurité. Ce week-end, des combats provoqués par trois attaques de rebelles non identifiés contre l’armée ont fait « plusieurs morts » dans la région de Ndélé, frontalière du Soudan.

Pourtant, un vent de renouveau soufflait depuis quelques temps sur la Centrafrique. Les deux ennemis jurés, le président François Bozizé et l’ancien président Ange-Félix Patassé s’étaient réconciliés lors du dialogue politique inclusif. Dommage que le reste n’ait pas suivi…