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lundi, 26 janvier 2009

La petite reine Lizin interpelée

Une prestation télévisuelle inattendue d’Anne-Marie Lizin irrite Elio Di Rupo. Il l’attend dès ce mardi au comité d’audit du PS mais André Antoine monte aussi en ligne en demandant à tous de prendre leurs responsabilités. pict_161549.jpg
On la croyait encore en pleine revalidation et voilà qu’on a vu (ré) apparaître la bourgmestre de Huy sur un plateau de France 24 où elle était invitée à parler, en anglais, svp, de l’avenir des prisonniers de Guantanamo. La séquence serait passée inaperçue si la vidéo n’avait été reprise sur son site Facebook. Un retour précipité qui a visiblement énervé son président de parti qui dans la journée de samedi a fait savoir "que sa santé ne constituait plus un obstacle à l’exercice de ses activités". Et Elio Di Rupo de la convoquer dès lors dès ce mardi 27 janvier à 13 h devant le comité d’audit du PS où elle pourra, si elle le souhaite, se faire accompagner par un défenseur parmi les membres du parti ou se faire représenter par celui-ci. L’invitation ferme s’accompagnait d’un rappel statutaire : en cas de sanction, Mme Lizin pourrait être suspendue comme membre du parti et perdre sa fonction de questeur du Sénat. Mais le communiqué se terminait sur une note positive : "Sur le plan personnel, Elio Di Rupo se réjouit de voir Mme Lizin sortie de ses difficultés de santé."

Répondra-t-elle à l’appel ? Rien n’est moins sûr. A défaut de l’interpeller elle-même - elle s’est isolée des médias - son époux Michel Lizin a confirmé de l’étranger qu’elle allait mieux et reprenait ses activités peu à peu, "mais pas au point de pouvoir retravailler 14 heures par jour". La présence à France 24 s’inscrivait dans ce contexte : "C’est un sujet qu’elle connaît et qu’elle domine mais son cardiologue lui a déconseillé, pour des raisons de bon sens, de ne pas s’investir trop vite dans des sujets qui pourraient la stresser. Dont ceux qui ont été à la base de ses ennuis de santé. Mais soyons clairs : elle veut s’expliquer sur toutes ces calomnies dès que les médecins l’y autoriseront."

A la question de savoir si le PS ne la lâchait pas, Michel Lizin s’est contenté de nous dire "qu’on était déjà en campagne électorale"

André Antoine en a marre

Il n’est cependant pas sûr que l’on attendra encore longtemps avant d’agir : dimanche, André Antoine est monté au créneau et a confié à "La Libre" qu’ "on a dépassé les limites de la patience. Si Mme Lizin est encore malade, elle n’avait pas à aller disserter sur le sort des détenus de Guantanamo ! On doit agir maintenant car on a déjà laissé passer certains comportements peu acceptables, comme certaine tentative d’influence de la justice. Il y a un gouvernement fédéral qui est tombé sur une question comme ça !" Pour l’heure, André Antoine entend surtout faire agir son gouvernement qui, il aime à le rappeler, a déjà pris ses responsabilités à diverses reprises pour enquêter ou sanctionner des mandataires publics (Nandrin, Charleroi, sociétés de logement, etc.) "Il faut maintenant que le gouvernement wallon fasse réaliser un audit croisé entre la Ville et l’intercommunale, à l’instar de ce qui avait été fait il n’y a guère à Charleroi." Pour le ministre CDH, "une enquête disciplinaire s’impose, quel que soit le sort que lui réservera le PS. Il y a urgence aussi à faire toute la clarté sur la rumeur des doubles imputations et sur le fonctionnement de la tutelle. Mais ça ne suffira pas : la mesure disciplinaire doit être doublée d’une mesure politique. Avec la possibilité de recourir à la motion de défiance constructive, les autorités hutoises doivent se positionner. Je ne vise pas un changement de majorité, mais PS et MR ont chacun des responsabilités. Or le PS du gouvernement n’est pas celui de Huy, alors que le MR devra choisir aussi entre le meilleur ou le pire. Et Mme Lizin devra évidemment en tirer les conclusions. Gérard Otto (CDH) à Houffalize ou Philippe Sonnet (MR) à Charleroi avaient, eux, immédiatement offert leur démission"