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lundi, 07 janvier 2008

1ères ASSISES PANAFRICAINES POPULAIRES : “ Aux peuples de prendre le combat pour le panafricanisme ”, selon Me Wade

C’est parce que le panafricanisme est toujours en action que le chef d’Etat a invité les intellectuels à s’approprier ce combat qui s’inscrit dans la résistance permanente de l’Afrique face à ses oppresseurs. Devant le refus de certains dirigeants africains à arriver aux Etats unis d’Afrique, Me Wade estime qu’il est temps que les peuples d’Afrique prennent le relais et dans ce combat, les intellectuels sont conviés à prendre les devants.
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« Le panafricanisme est trop sérieux pour qu’on le laisse aux chefs d’Etat. Les intellectuels ont une mission historique qui est celle de mobiliser les populations africaines à soutenir les Etats unis d’Afrique ».

Ces propos sont de Me Wade, qui présidait les 1ères Assises panafricaines populaires (App), samedi dernier, à Dakar. Une rencontre qui, comme son nom l’indique (populaire), a permis de réunir des panafricanistes convaincus, des universitaires, des artistes ou de simples citoyens autour du thème : « Quelles nouvelles pistes pour aller vers l’Union africaine des peuples ou les Etats unis d’Afrique ? Quelle stratégie panafricaine contre les Ape ? ».

Certes, les dirigeants africains n’ont pas réussi à mettre sur pied les Etats unis d’Afrique lors du sommet d’Accra en juillet 2007, mais le « panafricanisme est encore en action », a estimé Me Wade.

C’est pourquoi, il a demandé aux intellectuels et aux historiens africains de mener un combat pour la réhabilitation des peuples noirs. Selon Me Wade : « l’histoire de l’Afrique a été déformée et nous voulons simplement rétablir la vérité ». Il a ajouté que c’est une entreprise qui va permettre « aux Africains d’être fiers et d’avoir des raisons d’espérer ». Il a aussi invité les jeunes panafricanistes à « aller sur le terrain » et à s’entretenir avec les « vrais panafricanistes », comme il le faisait étant étudiant.

Djibril Gningue, l’initiateur de ces assises populaires, abondant dans le même sens que Me Wade, a affirmé que l’Afrique a jusque-là manqué de stratégie. « La nouvelle dynamique du panafricanisme doit s’appuyer sur les jeunes, les femmes, les intellectuels, la Société civile qui, avec la diaspora, peuvent seules apporter une « contribution significative à la renaissance africaine », a-t-il indiqué.

Il a appelé les Africains à former un grand ensemble à l’image des Etats-Unis d’Amérique, de l’Union européenne et à la Chine. « Si nous restons dans notre petit nombril en passant que le Sénégal peut se développer, nous nous trompons », a averti le responsable de la Tribune « Diaspora africaine ».

Pour le Pr Iba Der Thiam, ce déficit de stratégie fait que l’heure est grave pour l’Afrique. Il a rappelé les actions des précurseurs du panafricanisme, notamment Toussaint Louverture, Marcus Garvey, Kwame Nkrumah, en insistant sur l’urgence pour les Africains de se regrouper au sein d’un grand ensemble. Il a dit que « c’est une exigence de l’heure ».

Optimiste en l’avenir, Me Wade a considéré que l’Afrique ne peut être en marge de cette « évolution irréversible » du monde. A son avis, cela n’est pas une utopie, puisque l’Europe, traversée par des siècles de déchirements, a réalisé son union. Il a souligné que les Africains disposent d’un atout majeur pour réaliser leur union : la Culture.

Cependant, Me Wade n’a pas manqué de relever les multiples écueils qui se dressent sur la construction des Etats unis d’Afrique. Il a cité les différentes approches développées par les uns et les autres pour réaliser ce grand dessein et qui constituent à ses yeux un facteur bloquant.

Il a également pris l’exemple des Accords de partenariat économique (Ape) pour illustrer son propos. Sur ce sujet, il a indiqué que : « l’Europe doit accepter une nouvelle vision de l’Afrique et nouer une nouvelle coopération avec le continent ».

Il a estimé que le combat contre les Ape doit être mené au même titre que celui du panafricanisme, en invitant les intellectuels à être les chefs de file.

Bientôt une alliance panafricaniste

Le combat pour le panafricanisme n’est pas un vain mot pour Me Abdoulaye Wade. Il a lancé l’idée d’une Alliance panafricaine à l’occasion des 1ères Assises panafricaines populaires (App). Autour de ce concept, il a indiqué que toutes les philosophies, les prises de position de l’Afrique et de la diaspora seront réunies. Il a invité les panafricanistes sénégalais à créer des clubs panafricanistes dans les quartiers, dans les écoles et universités, avant de constituer un club national panafricaniste.

Dans les universités mêmes, le chef de l’Etat a émis le vœu de la création d’une chaire panafricaniste, ainsi que d’un institut des Sciences politiques et de l’Histoire africaine.

Cette structure sera mise à profit pour accompagner le combat pour la réhabilitation du peuple noir. Un combat auquel le chef de l’Etat

Auteur: Mamadou GUEYE/Maguette NDONG