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jeudi, 01 avril 2021

"Le déploiement des vaccins est d'une lenteur inacceptable": l'OMS est sévère avec l'Europe

L'OMS a dénoncé jeudi la lenteur de la vaccination en Europe, jugeant la situation épidémique particulièrement "inquiétante", alors que plusieurs pays européens ont dû durcir leurs mesures sanitaires, à l'instar de la Belgique ou plus récemment de la France.

"Actuellement la situation régionale est la plus inquiétante que nous ayons observée depuis plusieurs mois", a déploré dans un communiqué Hans Kluge, directeur de l'OMS Europe.

Dans la zone Europe de l'OMS, qui inclut une cinquantaine de pays dont la Russie et plusieurs Etats d'Asie centrale, le nombre de nouveaux décès causés par le Covid-19 a dépassé les 24.000 la semaine passée et se rapproche "rapidement" de la barre du million, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"Le rythme lent de la vaccination prolonge la pandémie", regrette le Hans Kluge, rappelant que "les vaccins sont notre meilleure voie pour sortir de la pandémie".

"Néanmoins, le déploiement de ces vaccins est d'une lenteur inacceptable", a-t-il fustigé, appelant l'Europe à "accélérer le processus en renforçant la production, en réduisant les obstacles à l'administration des vaccins, et en utilisant la moindre dose que nous avons en stock".

En Belgique, pour la deuxième fois en deux jours, les admissions à l'hôpital pour cause de complication covid ont dépassé la barre des 300, selon des chiffres partiels de Sciensano, l'institut de santé publique, ce jeudi matin. 303 mercredi, 319 mardi: la moyenne est désormais de 254 admissions par jour. C'est une hausse de 14% par rapport à la semaine passée. Le nombre de personnes actuellement traitées aux soins intensifs dépasse les 750, ce qui n'était plus arrivé depuis le début du mois de décembre.

5.000 personnes en réanimation en France

En France, où la situation sanitaire se dégrade depuis plusieurs semaines, avec plus de 5.000 patients en réanimation, le président Emmanuel Macron vient d'annoncer la fermeture des écoles pour plusieurs semaines et l'extension à tout le territoire de mesures de restrictions.

Le Premier ministre Jean Castex, qui détaillait jeudi les nouvelles mesures aux parlementaires, a notamment précisé que la consommation d'alcool sur la voie publique serait interdite ces prochaines semaines et l'accès à "certains sites propices à des rassemblements en extérieur" pourra être interdit.

Face à la troisième vague, le reste de l'Europe multiplie également les mesures pour tenter de limiter la propagation du virus, en particulier concernant les voyages.

L'Allemagne va renforcer pour les "8 à 14 prochains jours" les contrôles autour de ses frontières terrestres, notamment avec la France, le Danemark et la Pologne, tandis que l'Italie a décidé de prolonger les restrictions en vigueur jusqu'au 30 avril. En Autriche, Vienne et ses alentours se reconfinent pour Pâques.

Pas de flamme olympique

Du côté de l'Asie, la situation se complique au Japon où le gouvernement devrait annoncer jeudi de nouvelles restrictions régionales, notamment à Osaka où les autorité régionales ont demandé à ce que la flamme olympique évite la métropole pour limiter les contaminations, selon la presse locale.

Les Jeux olympiques de Tokyo, retardés d'un an en raison de la pandémie, doivent se tenir du 23 juillet au 8 août prochain.

Outre-Atlantique, l'Ontario, province la plus peuplée et moteur économique du Canada, s'apprête à annoncer un reconfinement de 28 jours pour faire face à une nouvelle flambée des cas tandis que la province francophone du Québec a annoncé un resserrement des mesures sanitaires avec fermetures des commerces non essentiels et écoles.

Chez le voisin américain, où la situation se détend peu à peu grâce aux progrès de la vaccination, le président Joe Biden a toutefois appelé la population à respecter mesures sanitaires et port du masque et demandé aux clubs sportifs de ne pas rouvrir les stades à pleine capacité.

"Regardez ce qui se passe dans les pays d'Europe où ils ont mis fin à l'interdiction. Je ne comprends pas pourquoi nous ne respectons pas la science afin de triompher pleinement de cette épidémie", a estimé Joe Biden lors d'une interview à la chaîne sportive ESPN.

Doses gâchées 

Sur le continent américain, c'est au Brésil que la situation s'aggrave : le pays a vécu en mars le mois le plus meurtrier depuis le début de la pandémie, avec plus de 66.000 morts.

"Nous n'avons jamais vu dans l'Histoire du Brésil un seul événement tuer autant de gens en 30 jours", a déclaré à l'AFP Miguel Nicolelis, coordinateur du Comité scientifique formé par les Etats du Nord-est du Brésil contre la pandémie.

Selon lui, "il est très possible" que le Brésil "atteigne le demi-million de morts d'ici à juillet".

La pandémie a fait plus de 2,8 millions de morts, selon un bilan établi par l'AFP.

Et plus de 580 millions de doses de vaccins contre le Covid ont été administrées dans le monde, selon un comptage de l'AFP mercredi. Mais leur répartition reste très inégale sur la planète.

Aux Etats-Unis, quelque 15 millions de doses du vaccin contre le Covid-19 de Johnson & Johnson ont été gâchées par erreur dans une usine américaine de Baltimore, ce qui pourrait menacer de retards l'approvisionnement du pays, selon le New York Times.

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