Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 12 novembre 2015

Paix et sécurité en Afrique : Mahammad Boun Abdallah DIONNE prône le travail dans la durée

Le Premier ministre sénégalais, Mahammad Boun Abdallah Dionne, a exhorté les participants au 2ème Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique qu’il a clôturé à se « mobiliser dans la durée ». Avec près de 800 participants, neufs ateliers, trois conférences, trois autres plénières et un panel de haut niveau, la 2ème édition du Forum s’est révélée un succès nonobstant l’absence de chefs d’Etat étranger, selon le chef du gouvernement sénégalais.forum paix senegal.jpg
« Nous devons continuer, ne serait-ce qu’à titre curatif, la réflexion pour le renforcement de l’architecture africaine, un outil essentiel, et la modernisation des forces de défense et de sécurité. Nous formons, aujourd’hui, et désormais une communauté. Nous ne doutons pas que nous serons plus nombreux dans les années à venir. La mobilisation dans la durée est un atout certain pour nous éviter de traiter que des symptômes et non la maladie. Nous réitérons ici le ferme engagement du Sénégal à lutter contre le terrorisme. Cette volonté sera au cœur de notre mandat au Conseil de sécurité des Nations-Unies en tant que membre non-permanent », a assuré, hier, le Premier ministre sénégalais, Mahammad Boun Abdallah Dionne, à la cérémonie de clôture de la 2ème édition du Forum international sur la paix et la sécurité tenue, à Dakar, les 9 et 10 novembre. Le chef du gouvernement s’est aussi réjoui que les échanges entre diplomates, les forces de défenses et de sécurité universitaires, experts, leaders politiques, journalistes aient pu aboutir à  une « formation de la culture de la paix et de la tolérance, à la nécessité de mutualiser les efforts dans le renseignement, mais aussi dans la gestion des mouvements transfrontaliers », soulignant qu’une attention particulière sera apportée aux conclusions majeures du Forum.
Il est revenu sur les échanges « fructueux » qui ont permis d’enrichir et de consolider les enseignements pour résoudre et prévenir les crises. « Les défis sont certes globaux, mais vous avez envisagé les ruptures indispensables et poursuivi des efforts respectifs pour que nous puissions arriver à un Etat de droit, à la bonne gouvernance, à l’accès à l’éducation, au combat contre l’endoctrinement des jeunes », a encore souligné le chef du gouvernement.
Se félicitant de « l’élan solidaire » des différents acteurs qui ont participé au Forum, le chef du gouvernement a indiqué qu’il s’agissait là d’une « illustration de l’engagement indispensable pour endiguer le terrorisme afin que l’Afrique relève les défis de la paix et du développement ». Il a poursuivi en indiquant que cette dynamique s’« inscrivait dans la volonté du président de la République qui a pris l’initiative de prolonger le sommet de l’Elysée de 2012 ». M. Dionne insiste sur la « paix et la sécurité durables, socles de tout développement économique et social ». Pour lui, c’est cette logique qui a permis de tenir le panel de haut niveau, les trois plénières, les trois conférences et les neuf ateliers qui ont rythmé les deux jours du forum en attirant du monde.
Le chef du gouvernement a longuement remercié les partenaires, institutions, organisations qui ont permis la tenue et la réussite du forum.

CONCLUSIONS DU FORUM DE DAKAR : Le monde invité à écouter l’Afrique en partenaire
« Repartir avec la conviction que c’était utile ». L’assertion du Dr Cheikh Tidiane Gadio trouve sa pertinence dans la diversité des sujets débattus durant le 2ème Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique avec une adresse forte au monde : « écouter l’Afrique en partenaire ».
Le Dr Cheikh Tidiane Gadio, président de l’Institut panafricain de stratégies (Ips) à appelé à « soutenir l’Afrique par une écoute en tant que partenaire ». « Il n’est pas possible d’écouter l’Afrique dans le silence. Nous avons tant de choses à dire. Ce forum doit être plus audacieux et que chacun puisse dire ce qu’il a dans le cœur », a soutenu le Dr Gadio qui a fait le compte-rendu des travaux. Le président de l’Ips n’a pas manqué de souligner que l’esprit du 2ème Forum a été d’apporter des « ruptures qualitatives ».
Il a aussi fait remarquer que le continent africain ne souffre pas d’un manque de plans, mais plutôt de « mise en œuvre diligente et effective de ces plans », insistant sur la mise en œuvre de ces plans. Faisant l’économie des travaux, Cheikh Tidiane Gadio a rappelé que les participants ont convenu de la nécessité d’inscrire la « guerre contre le terrorisme dans le temps, en procédant à une bonne planification ». Mais aussi à « gagner la paix et pas seulement la guerre ». « Gagner la guerre est bien, mais gagner la paix est encore mieux. Et pour gagner la paix, il faut impérativement livrer la bataille pour la bonne gouvernance et le développement», a estimé M. Gadio.
Il s’est réjoui que le forum ait « réussi quelque chose de positif ». Pour lui, il s’est agi, dans le traitement des neuf thèmes du forum, de faire une « concentration thématique ». C’est d’ailleurs cette « intelligence des situations qui a permis d’aborder la question de la piraterie maritime par exemple qui fera l’objet d’une rencontre internationale en mars prochain, au Togo ».
L’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères a trouvé « heureux » la rencontre des leaders africains et européens pour aborder la question de la migration. « Toute démarche unilatérale sur la question migratoire va aggraver la situation. Il est d’ailleurs dans l’intérêt de l’Europe d’accepter un partenariat fécond avec l’Afrique d’autant plus qu’il est devenu important que la question soit traitée. Nous devons, à notre niveau, nous demander pourquoi nos jeunes partent, bravent le danger et vont souvent vers une mort certaine », a lancé M. Gadio.
Selon le Dr Gadio, il sera difficile, pour les pays africains, de « faire des chevauchées individuelles pour régler les problèmes sécuritaires ». C’est pourquoi il a invité à une coopération plus accrue.
L’autre grand enseignement du forum est également de parvenir à monter des « forces régionales panafricaines ». Ce qui renvoie à la nécessité de « mutualiser les efforts puisque rien qu’avec la moitié des 6 milliards de dollars consacrés aux opérations de maintien de la paix, nous aurions pu régler les problèmes », a affirme Cheikh Tidiane Gadio.

JEAN-YVES LE DRIAN, MINISTRE FRANCAIS DE LA DEFENSE : « La France avait raison d’intervenir en Libye »
« Il fallait intervenir en Libye pour éviter le chaos, notamment à Benghazi. La France avait raison. C’est vrai que nous n’avons pas réussi à stabiliser la situation et il n’y a pas eu de gouvernement d’union nationale, mais le processus doit être poursuivi. La France souhaite que tous les acteurs parviennent à une solution politique », a dit hier le ministre français de la Défense, quelques heures, avant la clôture du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité. Jean-Yves Le Drian répondait à une interpellation sur le rôle de la France dans le développement du terrorisme après le démantèlement de l’arsenal militaire libyen. Tirant les leçons de la 2ème édition du Forum avant même sa clôture, le ministre français a fait part de l’« ensemble des retours qui montrent la force et la qualité de la rencontre qui apparait comme une réussite ». « Le pari engagé l’année dernière est que se retrouvent ici des responsables politiques, militaires, universitaires, diplomates pour contribuer à la culture de la sécurité en Afrique. Nous avons renouvelé l’expérience  et l’affluence très grande avec plus du double du nombre de participants que l’année dernière et l’élargissement géographique de la zone de provenance des acteurs », s’est réjoui M. Le Drian.
La France et les autres acteurs ont décidé de la pérennisation du forum qui doit être un « creuset de la sécurité en Afrique », selon le ministre. Il s’est dit également satisfait de la « qualité des échanges qui se sont faites sans langue de bois » avant de souhaiter que le forum « devienne un lieu de rencontres incontournable dont les conclusions pourraient être remises à l’Union africaine ou à l’Organisations des Nations-Unies ».
Le ministre français s’est dit également « très préoccupé » par la situation au Burundi. « Nous savons ce que donne, dans cette région, les discours de haine. Il nous faut éviter le retour à des tensions », a-t-il lancé.

Ibrahima Khaliloullah NDIAYE

Les commentaires sont fermés.