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jeudi, 22 janvier 2015

Plus de 40 ans de diplomtie, de Ngalick à Paris

 «De Ngalick à Paris», tel est le titre de l’ouvrage que  l’ambassadeur Massamba Sarré vient de publier aux Editions «Feu de Brousse». Le plus ancien diplomate sénégalais actuel, sollicité par ses collègues avec lesquels il partage l’Amicale des anciens ambassadeurs de la carrière diplomatique, s’est prêté à l’exercice, non pas dans le but de rendre compte du déroulé d’une carrière de haute prestige, mais simplement livrer au public quelques étapes de sa vie qui méritaient d’être connues pour en partager les enseignements utiles.

 

De ses origines à  Ngalick (par Pékesse),  à la fin de sa carrière, en passant par sa formation qui le plaçait parmi les tous premiers hauts cadres du Sénégal post-indépendance, Massamba Sarré expose, explique ou analyse des actes diplomatiques, exactement comme le titre en dispose en parts égales.

 

«L’élément du Quai d’Orsay», comme l’appelait Léopold Sédar Senghor

 

Le niveau de langue soutenu de l’ouvrage  ne procède pas d’un choix, mais relève plutôt, en rapport avec la stature de l’homme, d’une conformité naturelle où le place son éducation, sa formation et sa profession. Ce niveau de langue ne dépare en rien la clarté et la concision du verbe, suivant en cela l’un de ses modèles du genre, en l’occurrence Léopold Sédar Senghor qui n’hésitait pas souvent à l’appeler «l’élément du Quai d’Orsay» et pour qui, il aura rédigé quelques discours.

 

Une enfance aisée, mais encadrée rigoureusement comme il se devait, prépara le jeune Sarré aux apprentissages essentiels qui allaient de l’école coranique à Ndande,  au collège Blanchot, au lycée Faidherbe de Saint-Louis en passant par les écoles élémentaires de Tivaouane et Dakar. Une véritable quête de la connaissance du jeune potache qui naturellement le conduisit à Grenoble après deux ans de formation dans ce qui n’était pas encore l’Université Cheikh Anta Diop.

 

Son diplôme de juriste, d’économiste et de financier en poche, il est rentré au pays pour servir.  Et n’eût été le conseil avisé du Président Mamadou Dia, Massamba Sarré aurait été le premier patron africain de l’agence pour le Sénégal de ce qui deviendra la Bceao. Mais il tomba en diplomatie  par «défaut» pour avoir été appelé par Me Doudou Thiam qui, du Ministère de l’Intérieur, passa à celui des Affaires Etrangères. Voilà comment naît une profession qui très rapidement devint un sacerdoce. Il le conduisit, en quarante ans de carrière, aux quatre coins du monde. Il en fit l’un des rédacteurs des statuts de l’actuelle Ena (école nationale d’administration), un des artisans de la première Conférence de l’Oci (Organisation de la conférence islamique) à Rabat, le Secrétaire général du Colloque sur la Palestine à Dakar, acteur influent de la Conférence sur la Palestine à Genève, de la dernière réunion des deux groupes de Casablanca et de Monrovia à Dakar qui mit sur les fonts baptismaux l’Oua (l’Organisation de l’Union africaine).

 

Spécialiste de la Palestine

 

Sur la question de la Palestine et des droits inaliénables du peuple palestinien à disposer d’un territoire, Massamba Sarré aura fait preuve d’une constance jamais démentie dans sa pertinence  à défendre un dossier que son pays, avec courage et lucidité, aura pris le premier à bras le corps. Pourquoi ? Les éclairages qu’il donne du chapitre consacré à la Palestine dans le présent ouvrage, renseignent sur les tenants et les aboutissants d’un conflit dont la complexité ne finit pas d’inquiéter ! Cet ambassadeur émérite, aura été le premier africain accrédité en Iran auprès du Shah Mohamed Reza Pahlavi. Les nombreux exemples disent la richesse d’un parcours que les 132 pages de l’ouvrage n’ont pas la prétention de rendre.

 

Quarante ans de diplomatie, c’est un sacré bail au cours duquel Massamba Sarré n’a jamais pu relever ou révéler les insuffisances des uns et des autres qu’il avait sous sa responsabilité. En réalité, il est décrit par ceux qui l’ont côtoyé comme un homme humble, courtois et discret ! Un homme qui a su, depuis toujours, comme l’a enseigné Gandhi que «cultiver l’humilité revient à cultiver l’hypocrisie. L’humble n’a pas conscience de son humilité».

 

Quel meilleur gage de tout cela que la préface du Président Abdou Diouf, de l’introduction du Premier Ministre Mahammed Dionne et du témoignage éloquent de l’ambassadeur Ibrahima Caba confirmant ses qualités.

 

Un ouvrage disponible dans les rayons des «4 vents», «Athéna», « Didactika», et tout prochainement à «Clairafrique», à lire absolument !

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