Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 03 septembre 2011

Le nouveau pouvoir libyen fixe un calendrier pour la démocratie

TRIPOLI (Reuters) - Le nouveau pouvoir libyen, assuré de recevoir des milliards de dollars de la communauté internationale, a réaffirmé vendredi sa volonté d'établir la démocratie dans le pays, où Mouammar Kadhafi, toujours introuvable, a promis de poursuivre la lutte.

Au lendemain de la conférence internationale de Paris et la décision de débloquer au profit du Conseil national de transition (CNT) 15 milliards de dollars pris sur les fonds du régime Kadhafi qui avaient été gelés, l'Union européenne a annulé les sanctions prises contre la Libye au plus fort de la guerre civile.

Le représentant du CNT à Londres, Gouma El Gamaty, a déclaré à la BBC que les travaux de reconstruction allaient débuter tout de suite, sans attendre l'arrêt total des combats et la capture de Kadhafi.

"Tant que la capitale, Tripoli, est calme, ce qui est pratiquement le cas, tout comme l'écrasante majorité des villes du pays, nous pouvons aller de l'avant dans le processus de transition et de stabilisation, ainsi que dans la mise en place de la nouvelle architecture politique", a-t-il dit.

Il a confirmé la "feuille de route" dressée par le CNT - rédaction d'une nouvelle Constitution d'ici huit mois, organisation d'un référendum et élections dans le courant de l'année 2013.

"D'ici vingt mois, le peuple libyen aura élu les dirigeants de son choix pour conduire le pays", a dit Gouma al Gamaty.

RETOUR À LA NORMALE À TRIPOLI

A Benghazi, capitale de la Cyrénaïque d'où est partie en février l'insurrection, un responsable du CNT a déclaré en privé que les nouvelles autorités devaient maintenant démontrer qu'elles étaient capables de diriger le pays.

"Jusqu'ici nous avions l'excuse de l'argent, nous pouvions dire que si les choses allaient mal, c'était parce que nous n'avions pas un sou... Aujourd'hui, l'argument ne tient plus", a-t-il souligné.

L'Union européenne, dont les ministres des Affaires étrangères étaient réunis vendredi à Sopot, en Pologne, a mis un terme aux sanctions qui pesaient sur les banques, les compagnies pétrolières et les ports libyens dans le but de soutenir la transition.

Pas moins de 28 entités libyennes ont vu les restrictions sur leurs activités levées, dont les ports de Tripoli, Al Khoms, Brega, Ras Lanouf, Zaouïah et Zouara.

La compagnie aérienne Libyan Arab Airlines, la compagnie énergétique Ras Lanuf Oil and Gas Processing et les banques National Commercial Bank, Gumhouria Bank, Sahara Bank et First Gulf Libyan Bank ont été retirées de la liste des sanctions.

A Tripoli, tombée aux mains des révolutionnaires anti-Kadhafi la semaine dernière, la population commence à savourer le retour à une vie normale. Les rues sont de nouveau nettoyées, de nombreux barrages ont été démantelés, de plus en plus de magasins d'alimentation rouvrent, même s'il y a toujours pénurie d'eau et d'électricité.

Le responsable de l'Education au CNT, Soliman el Sahli, a déclaré à Reuters que l'école reprendrait le 17 septembre.

KADHAFI MENACE TOUJOURS

Un document du CNT précise que le processus de restaurationdémocratique sera lancé une fois que le pays aura été déclaré "libéré" de Kadhafi - c'est-à-dire quand l'ancien "Guide" aura été retrouvé "mort ou vif".

Jeudi, jour anniversaire de la prise du pouvoir par Kadhafi en 1969, le dirigeant déchu a promis de poursuivre la lutte, dans des messages diffusés sur une chaîne satellitaire syrienne.

il a rejeté l'ultimatum du nouveau pouvoir lui laissant jusqu'au 10 septembre pour se rendre. "La Libye ne se rendra pas et ne sera pas colonisée", a-t-il assuré.

Il a également menacé d'empêcher la reprise de l'exploitation pétrolière et de mener une guérilla urbaine pour que ses ennemis soient dans l'impossibilité de diriger le pays. "Si la Libye est en flammes, qui pourra la gouverner ?", a-t-il lancé.

Cinq compagnies pétrolières ont délégué des représentants en Libye pour tenter de relancer la production, a dit un représentant du CNT. Le groupe pétrolier italien Eni figure parmi ces sociétés.

L'ancien numéro un libyen se trouverait dans la ville de Bani Walid, à 150 km au sud-est de Tripoli, d'après des responsables du CNT. Selon d'autres sources, il serait à Syrte, sa ville natale sur la côte méditerranéenne, à 450 km à l'est de Tripoli.

Avec Maria Golovnina à Misrata, Emma Farge, Cherine El Madany et Alex Dziadosz à Benghazi, Stephen Addison à Londres, Julien Toyer à Sopot, Pologne, Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser

 

Les commentaires sont fermés.