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vendredi, 04 mars 2011

Libye, la guerre continue

Notre envoyé spécial en Libye Jean-Marie Lemaire a suivi l'un des assauts de l'insurrection libyenne à Brega, dans l'est du pays, où des frappes aériennes ont été signalées. Plusieurs terminaux pétroliers se situent dans cette région stratégique.
Par Jean-Marie LEMAIRE , envoyé spécial à Brega, Libye (vidéo) FRANCE 24  

"Nous, on ne veut pas qu’il parte. On veut qu’il soit exécuté devant le peuple !" L’homme (le premier à parler dans la vidéo) qui appelle à l’exécution du chef de l’État libyen est, comme beaucoup d’autres révolutionnaires, un simple civil qui a pris les armes, porté par l’ampleur du mouvement.

Dans l’est de la Libye, l’insurrection contre le colonel Kadhafi, galvanisée par les succès de ces derniers jours, tente de gagner du terrain.

L’objectif de ces hommes, que FRANCE 24 a suivi le temps d’une opération, est de reprendre un terminal pétrolier dans la région de Brega, dans l’est du pays, globalement contrôlée par la rébellion. Le site visé par les insurgés est d’une importance stratégique majeure. Il abrite un port, une piste d’atterrissage, une plateforme pétrolière et constitue l’un des verrous contrôlant l'accès à Benghazi.

Pour les rebelles engagés dans cette "bataille de Brega", les combats ne mettent pas aux prises que des soldats libyens. Beaucoup affirment que le régime a payé de nombreux mercenaires pour appuyer les forces fidèles à Mouammar Kadhafi.

Dans cette armée improvisée, pas de commandement. La plupart de ces soldats sont des civils qui n’ont reçu qu’un entraînement sommaire mené par les dissidents de l’armée libyenne. L’organisation stratégique des troupes révolutionnaires est à l’image de leur équipement : rudimentaire.

Armés de couteaux, de grenades, de quelques lance-roquettes et de mitrailleuses, l’insurrection avance péniblement. Les combats durent de longues heures et, à chaque mouvement, l’improvisation domine.

À 800 mètres, derrière les dunes, les tirs sont nourris. Leurs adversaires réagissent à l’arme légère et à l’artillerie.

Quelques heures plus tard, malgré les bombardements de la zone par l’aviation pro-Kadhafi, l’insurrection revendique la victoire : "L’aéroport est totalement libéré. Il a été libéré par les Révolutionnaires du 17 février. Les pro-Kadhafi qui étaient à l’aéroport nous poursuivent mais ils sont totalement encerclés par nos hommes."

À l’arrière, les ambulances embarquent les premières victimes. Les révolutionnaires, qui ont annoncé mercredi avoir fait prisonniers une centaine de combattants loyaux au colonel Kadhafi, craignent à présent le bombardement de la ville de Benghazi, symbole de l’insurrection. Une opération qui constituerait, tout comme cette "bataille de Brega", un nouveau tournant dans le déroulement de la révolution libyenne.

 

Après l'attaque, les insurgés enterrent leurs morts
Par Jean-Marie LEMAIRE, envoyé spécial de FRANCE 24 à Brega (Libye)

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